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LE COFFRE DE TOBIE – LOUISE, JUSTINE ET MANON 2/2

Dans notre coffre, nous pouvons trouver des objets que Tobie a croisés tout au long de son aventure : 

Nous pouvons trouver un bateau en papier. Celui-ci a suivi Tobie tout au long de son parcours. Il est mentionné d’abord lorsque Déborah fuit son pays avec sa mère et son frère. Puis, lorsque Tobie va à La Rochelle (ville située au bord de la mer). Ensuite Tobie a déposé des bateaux sur la tombe de Déborah. Enfin, toute l’histoire à lieu autour de l’eau que ce soit dans les marais ou au bord de la mer lorsque Tobie va rencontrer Sara.  

Dans ce coffre, on retrouve une bouteille de vodka, une parmi tant d’autres bouteilles vides, consommées par Arthur. Une fois qu’elles étaient terminées, Arthur les lançait contre les parois du four. C’est ainsi qu’il déversait sa colère. 

Au sein du coffre, on observe un costume de diable. Le diable est mentionné plusieurs fois dans le premier chapitre “le fugitif”. Lorsque Tobie part à la recherche de la tête disparut de sa maman, son père lui dit “d’aller au diable”. Malgré le fait qu’on lui dise que le diable n’existe pas, il part à la recherche de ce fameux diable sur son tricycle muni d’un ciré jaune.  Alors le diable n’apparaît pas physiquement dans le livre, c’est pourquoi nous avons voulu lui donner de l’importance en incluant un costume de diable à l’intérieur de notre coffre. 

On peut aussi voir des pinceaux qui rappellent l’atelier de peinture de Ragouël, le père de Sara.  

A l’intérieur du coffre de Tobie, est présent une statuette. La statuette a deux têtes, apparaît à la page 108 du roman et, est un des objets les plus significatifs pour moi, puisqu’elle représente sa mère qui s’est fait décapiter en faisant du cheval. Cette statuette a été réalisée avec deux visages, un de chaque côté de sa tête. C’est un objet très singulier et qui n’appartient pas à un membre de la famille, puisque la statuette est exposée dans un musée. En revanche, Tobie est le seul à se l’être approprié donc cela en fait d’autant plus un objet singulier et significatif.

Un galet est aussi présent pour rappeler deux moments forts pour Déborah. Dans un premier temps, Déborah ramassa un galet le long d’un lac en Pologne. Déborah a dû quitter son pays natal qui est la Pologne alors avant de partir, elle enroba un galet dans un mouchoir qui provenait de Pologne. C’est une manière pour elle de conserver ses souvenirs dans ce pays. Dans un deuxième temps, elle lança ce même galet dans un lac des années plus tard, la veille de son décès. Ce galet marque le début de son périple pour quitter la Pologne et aussi ses derniers instants de sa longue et tumultueuse vie. 

On peut voir en haut de la photographie notre image composée par Justine ainsi que notre formule magique expliquées dans l’article 1.  

De plus, on peut voir un dessin qui représente la première de couverture du livre Morgue écrit par Gottfried BENN. Ce recueil de poésie tient une place importante dans la vie de Tobie car c’est le premier livre auquel Tobie va s’attacher lorsque son père va tomber malade et qu’il va commencer à lui lire les livres présents dans la bibliothèque.  

Enfin, les lettres écrites aux personnages sont présentes dans notre coffre.  

La première lettre est adressée à Déborah et a été écrite par Tobie : 

Chère Déborah,

Il me prend l’envie de t’écrire cette lettre, or, tu n’es plus là. Malgré cela, je ressens le besoin de te partager, brièvement, tout ce qu’il s’est passé en un laps de temps très mince pour un garçon de mon âge. Mais tu es la mieux placée pour me comprendre.

Tout d’abord, je suis allé récupérer l’argent que mon père avait prêté à Ragouël. Sur le chemin, j’ai pu faire la rencontre d’un garçon nommé Raphaël et qui m’a proposé de l’aide, que j’ai acceptée, afin d’atteindre la maison de l’ami de papa qui se trouve être à Bordeaux. On s’est arrêté près d’un marais dans une sorte de petite cabane où les pêcheurs rangent leurs matériels. Je ne voulais pas y rentrer, mais Raphaël m’a rassuré, puis nous n’avions nulle part ou dormir, alors pour être à l’abri pour la nuit, nous avons décidé d’y séjourner le temps que le ciel s’éclaircit dans le but de pouvoir reprendre la route puisque mon père était seul à la maison et je ne voulais pas l’inquiéter et le laisser dans cette solitude pesante qui s’est installée depuis le départ de Maman et le tien.

Une fois reparti, nous avons fait la rencontre d’une famille qui nous a partagé le secret d’une dame qui étrangement vivait dans une grotte près de laquelle nous avons passé une nuit. Ensuite, nous avons repris la route de la maison de Ragouël où j’ai rencontré leur fille aux lèvres maudites. Déborah, si tu voyais comme elle est belle. Nous nous sommes aperçus par hasard, mais nous ne nous sommes plus quittés. Cette malédiction a, à priori, disparu lorsqu’une de mes lèvres s’est posée sur les siennes. Ce qui n’a pas déplu à son père. De cela, Raphaël, s’est dévoué pour aller chercher l’argent à Bordeaux afin que je puisse rester avec la femme qui a réchauffé mon cœur.

Une fois revenus chez Ragouël, nous sommes repartis chez moi, et Dieu sait comme mon père se sentait seul. Nous avons dansé, nous nous sommes amusés, nous avons ri, loin des événements qui avaient fait de notre quotidien un calvaire.

Aujourd’hui, je t’écris cette lettre pour te remercier d’avoir été là, femme forte que tu es, pour nous prendre sous ton aile après le décès de Maman. Pour finir cette lettre, j’ai souhaité terminer sur une note d’espoir, pour faire écho à tout ce que tu nous as apporté. Sarra et moi attendons un enfant, une petite fille que nous appellerons Mejdele…

Tobie.

La deuxième lettre a été écrite par Valentine à destination de Arthur : 

 Cher Arthur,

Cette lettre marque la fin de notre relation, et je ressens le besoin de m’exprimer sans retenue. Il est grand temps que je lève le voile sur mes pensées et mes sentiments, sans craindre de te froisser. Tu le sais bien, nos cœurs battaient à contretemps. J’ai conservé mon âme rêveuse, tandis que tu laissais libre cours à ton côté sauvage, un aspect de toi qui me déplaisait, tout comme il déplaisait à Anna. Tu n’as jamais su reconnaître la douceur qui était en moi, une douceur que tu préférais ignorer. Je suis consciente de ta jalousie envers mon esprit enfantin, mon émerveillement devant les choses simples, mais cette lumière en moi continuera de briller. Toutes ces fois où tu as été grossier, brutal, et où tu m’as blessée, j’ai gardé le silence…

Mais il est temps que tu comprennes que je ne suis plus prête à être ton souffre-douleur. Désormais, je veux que tu te souviennes de nos moments ensemble, et j’espère que tu regretteras la manière dont tu m’as traitée. Ne m’appelle plus « Tine », car cela n’efface pas la cruauté de tes mots. Il est inutile de tenter de me faire douter de moi-même en me traitant de « folle ». Je ne tolérerai plus ton ingratitude, envers moi, envers celle que tu étais censé aimer. J’ai évolué et compris que je mérite d’être avec quelqu’un qui apprécie ma douceur et ma lumière. Je veux te rappeler que je n’ai pas perdu « la boule », contrairement à ce que tu prétends. C’est toi qui as choisi de ne pas voir qui j’étais vraiment.

J’ai décidé de quitter la chaise sur laquelle j’étais si souvent assise.  Je redécouvre la joie de vivre seule, et cette nouvelle vie me remplit de bonheur. Je réapprends à vivre seule, et je la considère comme une nouvelle naissance pour moi. Je ne sais pas combien de temps cette nouvelle vie durera, mais je la ressens comme éternelle.

C’est d’ailleurs pour cela que j’ai décidé de rendre visite à toutes les femmes que j’ai aimées et qui font partie de ma vie. Même si je sais très bien que tu ne les apprécies pas forcément toutes, ton avis m’importe peu. J’ai trouvé du réconfort en partageant des moments inoubliables avec elles, des moments qui ont ravivé mon cœur et mon sourire bien plus que tu ne l’as fait.

Enfin, je te dis au revoir, Arthur. Cette lettre marque la fin d’un chapitre de ma vie, mais elle annonce également le début d’une nouvelle aventure, une aventure où je m’apprécie à ma juste valeur. Je te souhaite de trouver ton propre chemin vers le bonheur et la sérénité.

Adieu, Arthur.

Valentine.

La dernière lettre est une lettre de Déborah envoyée à la Mort :  

Les morts ne sont pas morts, les morts vivent encore.

J’ai perdu tous les êtres qui m’étaient chers. Je me dois de vivre pour eux, mais comment être heureuse si tout le monde m’abandonne ? Tant de corps sans sépulture. Leurs corps sont seuls, aussi seuls que mon âme. Je ne peux même pas me recueillir convenablement. Un pot en terre cuite me sert de refuge.

Tu as d’abord emporté mon frère et ma mère. Nous qui essayions de fuir pour se construire une nouvelle vie, heureuse et ensemble. Tu me les as pris en l’espace d’une nuit. Puis sur ce pont j’ai rencontré ce jeune homme qui me ressemblait, perdu et sans famille. Alors, nous avons construit notre propre famille.

Avec Boleslaw Rozmaryn nous avons eu deux merveilleuses filles. Mais elles ont aussi perdu leur père. Elles ont tout de même réussi à construire leur vie. Aussi heureuses qu’elles le fussent, mais tu me les as prises, elles et leurs maris. Pour me recueillir je n’ai qu’une plaque de soldat pour leur père, une dent de lait pour Wioletta et une mèche de cheveux pour Rosa enterrés dans un pot en terre cuite. Aucun corps, aucune sépulture.

Rosa a pu m’offrir deux merveilleux petits enfants : Théodore et Valentine. Mais là encore tu viens tout gâcher. Voler la tête d’Anna, la femme de Théodore. Tu n’as pas honte. Priver un enfant de cinq ans de sa mère. Tu n’as donc aucun cœur. Tu es d’une cruauté sans nom.

Mais je ne ressens plus rien. Je suis habituée à toi. Au fond, je te sens toute la journée au-dessus de ma tête. C’est une torture. Vivre aussi longtemps pour voir ma famille entière disparaître petit à petit. Mais à quoi bon, je reste seule. Je les sens près de moi, mais je ne peux les enlacer. Vivre et croire c’est accepter que la vie continue et que rien ne meurt jamais. Mais comment exister, quand tu as emporté avec toi mes raisons de vivre.

Je ne suis plus rien que Déborah, une âme errante sur terre, qui n’attend que la mort pour pouvoir retrouver les siens et être de nouveau heureuse. Mon arrière-petit-fils, Tobie, est ma joie de vivre mais j’ai fait mon temps sur la terre. Moi aussi je dois partir. Je te sens effleurer depuis un moment. Alors, voilà, je suis prête. Emmène-moi. 

Déborah.

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