Je voudrais pas crever
Avant d’avoir connu
Ce qui me fait vibrer
En plus de la musique
Le nom de l’individu
Qui me fera penser
Que la vie est sympathique
Les sentiments qui fluctuent
Et l’adrénaline éprouvée
Lors d’un saut à l’élastique
Je voudrais pas mourir
Sans savoir si les fleurs
Sont tristes quand leur amie
Se fait brusquement cueillir
Par le premier randonneur
Qui la trouvera jolie
Si les nuages font exprès
De nous donner ces images
Des choses qu’on aimerait
Voir en dehors des pages
Je voudrais pas mourir
Sans avoir pu admirer
Une âme remplie de peine
Récupérant le sourire
Deux êtres aimés
Se trouvant sous une fontaine
Prêts à tout pour se voir rougir
Un lâcher de lanternes
Déambulant dans le ciel
Cherchant désespérément
Un lieu où atterrir
Je voudrais pas crever
Avant d’avoir connu
Des aurores boréales
Dansant sous les étoiles
La fraicheur se trouvant
Entre les murs d’un igloo
Et la fierté se lisant
Dans les yeux de mes parents
Je voudrais pas mourir
Sans prendre ta main
Pour faire une grande ronde
Je voudrais pas mourir
Sans garder avec moi
Une partie de ce monde.
« Je voudrais pas crever », Boris Vian, par Le Mock.
Dessin à la une : Arturo Espinosa