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MA LETTRE DE VOYAGEUSE

Très cher roman,

Il est vrai, et tu ne m’en voudras probablement pas, que j’ai eu du mal à t’ouvrir pour la première fois. Il m’a fallu du temps et beaucoup de volonté. Je n’ai jamais, du moins presque, apprécié avoir de lecture imposée. Mes souvenirs de lecture comme la tienne remontent au bac de français, année qui au contraire, a renforcé mon idée que je n’aimais pas la grande littérature ou encore l’étude de texte. Tu m’as contrainte à mettre un stop à mes lectures personnelles, lectures que je préfère, qui me font vibrer et voyager. Tu l’as donc bien compris, je n’ai pas lu tes premières pages avec beaucoup de conviction et d’optimisme. Je t’ai vu comme un simple livre d’école, compliqué et sans grand intérêt. J’écris ces mots après avoir fermé tes dernières pages, et je ne vais pas te mentir que j’en suis assez contente mais aussi fière! Fière de t’avoir terminé, fière de t’avoir compris, mais aussi très heureuse de pouvoir me dire que j’en ai fini avec toi et pouvoir reprendre les livres que j’ai mis en suspens par ta faute. Je ne pense pas t’avoir particulièrement apprécié et j’en suis désolée. Il est vrai que durant toute ta lecture, je ne me suis qu’imaginé te terminer, afin de pouvoir passer à autre chose, ce qui ne m’a vraisemblablement pas aidée à apprécier tes mots et ton histoire. Je dois aussi te dire, qu’en ayant lu, le jour de ta distribution en classe, ton résumé, je ne m’attendais pas à ce que tu contiennes l’histoire que tu m’as racontée.

Le premier sentiment qui me traverse à l’instant en pensant à ton histoire est le vide qu’elle me laisse. Je ne te qualifierais pas de roman, même si tu en tiens de nombreuses caractéristiques mais plus, ne le prends pas mal, à une longue nouvelle. Je pense notamment à celles de Guy de Maupassant, qui nous a écrit durant toute sa vie, des nouvelles, que j’ai toutes détestées les unes après les autres, à qui je n’ai jamais trouvé intérêt, et qui m’ont toujours laissé sur ma faim, à cause de leur manque de détails et d’anecdotes. Ne te méprends pas, je ne te déteste pas, mais il est vrai que je t’ai trouvé très vague sur de nombreux détails. J’ai trouvé tes personnages touchants, sans au final, en savoir beaucoup sur eux. De mon point de vue, les descriptions des voyages que tu nous énonces sont très rapides, voire même parfois inexistantes. Moi qui adore particulièrement le Japon, pays phare de ton histoire, je ne me suis pas sentie voyager, ni grandie après ta lecture. Je n’ai pas retrouvé la fougue du voyage, l’envie de me sentir transportée à travers tes lignes.

Après tout, d’un certain point de vue, ce n’est pas de toute nécessité quelque chose de mal, on peut notamment y voir une lecture qui change des romans trop bavards, se voyant obligés de décrire tout ce qu’on y voit. Ma lecture à été fluide et subtile, je t’ai apprécié pour ça. Tu m’as fais découvrir une lecture que je pensais, en tout honnêteté détester, pour au final tout juste t’apprécier, je n’irais pas jusqu’à dire que je t’ai aimé, seulement ta compagnie à été moins désagréable que je ne le pensais. Tu as rendu mes voyages en train moins longs, et m’a permis avant de dormir, de me détacher des écrans. Je dirai même que ton défaut, celui d’être concis dans ce que tu racontes, sans trop en dire, m’a permis à certains moment de développer mon imagination, ma réflexion et mon étude. Je tiens aussi à te souligner, avant de rentrer plus en détails sur ce que tu contiens, que l’idée de ton histoire et les termes qu’elle aborde sont très bien construits. Je me dois d’être fair-play, et j’ai beaucoup apprécié le mélange d’amour ainsi que le parcours d’Hervé à travers ses élevages de soies. Le contraste entre les deux est très bien construit et réussi.

Hervé,

Je te remercie de m’avoir raconté ton histoire et de m’avoir permise de te suivre à travers tes allers-retours au Japon. Je te remercie de m’avoir fait entrer dans tes émotions, tes relations, tes ressentis, tes pensées. Au fur et à mesure des lignes, j’ai appris à te connaître, à avoir peur, à avoir pitié, à être touchée, à être surprise, de tout ce que tu as entrepris. Malgré tout cela, Hervé, tu restes pour moi un mystère. J’aurai aimé en savoir encore plus sur toi. Pourquoi ? Pourquoi être resté dans la solitude, dans le secret, d’une relation qui n’a jamais abouti ? Pourquoi avoir souffert ? Qu’as tu ressenti lors du décès de ta femme, Hélène ? Et elle ? Qu’à t-elle ressenti en apprenant que ton cœur appartenait à une femme à qui tu n’adressait pas la parole ? Et cette femme qui est-elle ? Comment vis tu ton manque de paternité ? Et Hélène, a t-elle souffert de ne pas avoir de fils ? Tant de questions sans réponses, qui me laissent sur ma faim et qui ne m’ont pas permis d’apprécier et de profiter de ton histoire. J’aimerai revenir sur tes voyages également, les as-tu appréciés ? Comment étaient les paysages ? Qu’en as-tu appris ? Tes voyages t’ont-ils inspiré ?

Hélène,

J’ai énormément de peine pour toi, je te vois comme le reflet d’une femme triste, désemparée, qui a passé sa courte vie à attendre les retours de son mari. J’ai aussi beaucoup de questionnement te concernant, qui es tu ? Tu as seulement été assimilée à ton mari durant toute ton histoire, mais qui es-tu réellement ? Étais-tu heureuse ? Qu’as-tu fait durant les voyages d’Hervé ? Quelle est ta relation avec Baldabiou? Comment as-tu vécu de ne pas avoir d’enfant ? J’ai été peinée de ton départ, ton décès fut rapide, bref, comme si ta mort n’était qu’une finalité. J’ai comme souvenir de toi une femme courageuse, qui a su prendre sur elle en apprenant le secret d’Hervé ? Comment t’est-il venu à l’idée d’écrire cette lettre ?

Baldabiou,

Ton caractère m’a marquée. Tu rejettes beaucoup de sérénité, de confiance, d’intelligence et de courage. Tu as tout de même eu l’idée qui a servi de fil conducteur à cette histoire. Tu as pu me faire rire à certains moment, j’ai même pu m’identifier à certains traits de ton comportement. Mais pourquoi es-tu parti et ou es-tu allé ?

Comme tu as pu le comprendre, j’ai pu en effet apprécier tes différents personnages, avec chacun, des comportements différents, mais je reste sur ma faim. Il m’a manqué de nombreux détails, j’aurais aimé avoir plus de détails sur la guerre au japon, en ressortir avec des informations et plus de connaissances, pouvoir imaginer des paysages de voyages colorées et vivant, pouvoir imaginer les oiseaux de la volière s’envoler… Je garde de ta lecture un souvenir mitigé, je vais être honnête avec toi, comme toujours, je ne pense pas avoir l’occasion de te redécouvrir ni de rouvrir tes pages, mais peut être qu’un jour qui sait, nous nous retrouverons ”jusqu’à la fin du monde”…

LEA, TA LECTRICE.

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