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PLAISIRS DE LA LECTURE

Lorsque j’étais plus jeune, ma mère m’a dit une phrase qui m’a marquée : « Je ne refuserai jamais de t’acheter des livres ». Cette phrase, elle l’a très vite regrettée et moi je ne l’ai jamais oubliée. 

Du peu que je me souvienne, j’ai toujours aimé les livres dès mon plus jeune âge. C’était le rituel du soir, l’habitude du coucher, l’étape à ne surtout pas manquer. Une cousine de ma mère m’a offert très tôt un livre rempli d’histoires du soir. Des 3 petits cochons au petit chaperon rouge, elles y sont toutes passées. Ce que j’aimais particulièrement dans cet ouvrage c’est qu’il n’y avait pas d’images. Ainsi je pouvais fermer les yeux et imaginer moi-même les décors et les personnages. Très souvent, lorsque je ré-ouvrais mes yeux c’est qu’il était temps de se lever… mais je pensais déjà à la prochaine histoire du soir !

Ensuite j’ai découvert un nouveau plaisir : lire moi-même les histoires du soir à mes parents. Je me rappelle précisément du premier livre que j’ai su lire. Il me semble qu’il ne comportait pas de titre mais il avait une chose marquante : il était en forme de tête de chien avec des petits yeux qui bougeaient. Je me souviens comme si c’était hier de la première fois où je l’ai lu à mes parents, ils étaient aussi fières que moi. Ce qu’ils ne savaient pas c’est que j’avais réussi à apprendre les phrases par cœur… Donc au final était-ce vraiment ma première lecture ? Pour moi oui car c’est comme ça que j’ai aussi pu apprendre à reconnaître différents mots.

En classe de CP, nous avons appris à lire avec Kimamila un petit lutin écrit par Alain Bentolila notamment. Nous suivions ses aventures tous les jours en cours de français. C’était un plaisir pour certains (dont moi) et un malheur pour d’autres qui préféraient les mathématiques. De ce côté là, j’étais chanceuse car j’ai toujours baigné dans la lecture. Du journal lu le matin par mes grands-parents aux livres maritimes de mon père, ma curiosité pour la lecture ne fut une surprise pour personne. 

À partir de mes 7 ou 8 ans j’ai découvert une nouvelle passion différente des livres « classiques » : les bandes dessinées. Mes goûts étaient particulièrement tournés vers les bandes dessinées comiques et notamment celles du (gros) chat roux qui n’est autre que Garfield (créé par Jim Davis). À travers les bulles de pensées de ce félin très attachant malgré tout, il fait rire tous les lecteurs de part son humour et son cynisme vis à vis de son maître Jon et du chien Odie. J’étais très attachée à ce personnage, tant bien que j’avais hâte d’aller me coucher pour suivre ses aventures. Je lisais également d’autres bandes dessinées comme Tom-Tom et Nana ou Les carnets de Cerise de Joris Chamblain.

À partir de mes 9/10 ans, j’ai commencé à lire une grande série de livres qui avait pour héros une souris appelée Geronimo Stilton. Il est l’oeuvre d’une autrice italienne : Elisabetta Dami. C’est une grande collection de livres avec à chaque fois des histoires différentes mais avec toujours les mêmes personnages. On suit Geronimo à la poursuite d’enquêtes à résoudre. Les livres ont quelques images, la police d’écriture est très variée ce qui attire vite l’oeil des plus jeunes. Lorsque j’étais en CM1, Geronimo Stilton (ou en tout cas son costume) était venu faire une dédicace à la Librairie des Passagers du Livre, à Landerneau, pour faire la promotion du dernier livre en date. J’y suis allée avec ma mère pour acheter le livre en question et un autre pour ma classe. Toute intimidée, je me suis avancée vers lui en lui demandant un autographe pour chaque livre. Il a alors écrit dans son langage particulier de rongeur « À la souricette Lucie et sa maman ! ». Par la suite j’ai pu faire une photo avec lui et d’autres lecteurs venus aussi pour le rencontrer. Nous sommes parus dans le Télégramme quelques jours plus tard. Cette rencontre m’a donné encore plus envie de continuer à suivre les aventures de Geronimo Stilton. J’étais aussi très fière de ramener le livre avec son autographe pour le partager avec ma classe. Depuis je garde précieusement le livre que je lis souvent aux enfants que je garde.

Les histoires de Geronimo Stilton sont toujours aussi populaires, tant bien que l’autrice a pu se permettre d’écrire des romans plus longs. Je me rappelle notamment du livre  Le Royaume de la Fantaisie. Il comportait un élément étonnant qui attirait l’œil (mais surtout l’odorat) : c’était « le premier livre qui pue et qui sent bon ». En effet, plusieurs passages du livre comportaient des odeurs précises en rapport avec l’évènement de l’histoire. Je pense avoir choisi d’acheter ce livre, non pas pour l’histoire, mais surtout pour cette nouveauté car je n’aimais pas (et n’aime toujours pas) le genre fantastique. 

En grandissant je me suis logiquement éloignée des univers un peu enfantins, univers où la plupart des héros sont des animaux. Après avoir passé plusieurs soirées, mois, années, à lire les aventures de Garfield ou de Grumpy Cat j’ai décidé de me tourner vers des histoires un peu plus proche de la réalité. Vers l’âge de 12 ans, j’ai ainsi commencé à lire une nouvelle série de livres : La vie compliquée de Léa Olivier . Ces romans épistolaires, écrits par Catherine Girard-Audet, suivent les histoires d’une jeune québécoise qui déménage à Montréal avec sa famille. On suit ses joies et ses peines à travers plus de 20 tomes écrits avec beaucoup de vocabulaire canadien, ce qui nous fait donc découvrir une nouvelle culture. Il y avait cependant un seul soucis avec cette série : le temps d’attente entre les tomes. Je lisais les livres très rapidement mais je devais malheureusement attendre très longtemps pour la suite. Cela ne m’a pour autant pas empêché de continuer à lire la série car j’étais très attachée aux personnages. 

Depuis le début de l’adolescence, je continue à lire mais moins régulièrement, ce que je regrette. Je me rappelle à quel point j’avais hâte de découvrir la suite d’une histoire, à tel point que j’attendais la fin de la journée avec impatience. Aujourd’hui je me rends compte que je lis moins pour plusieurs raisons : la charge de travail grandissante au fur et à mesure des années, des journées de cours plus longues… mais surtout le monde numérique. Le temps que je pouvais passer à lire s’est transformé en un temps que je passe sur mon téléphone. C’est quelque chose que je regrette et que j’essaye de changer jour après jour. 

Quelque chose qui a su me garder dans le monde du livre est la lecture imposée par l’école. En classe de première, j’ai eu beaucoup de lecture obligatoire que je n’ai pas forcément apprécié (comme La Princesse de Clèves). Mais j’ai eu une bonne surprise car j’ai eu un coup de cœur pour un livre proposé par ma professeur de français : Chanson Douce de Leïla Slimani. Ce livre, prix Goncourt 2016, raconte l’histoire de l’assassinat de 2 enfants en bas âge par leur nourrice appelée Louise. Le livre est une analepse qui retrace la relation entre la nounou et cette famille un peu bobo. La première phrase du livre est très marquante et ne laisse aucun doute sur la tournure des événements : « Le bébé est mort. ». Je me rappelle avoir été choquée de cette phrase, c’est ce qui m’a donné envie d’en savoir plus sur l’histoire et sur les actions qui ont précédé cette issue malheureuse. Depuis, le livre a été adapté au cinéma. Après avoir lu le roman, nous avions le choix de faire ou non, un plaidoyer pour la nourrice. J’ai choisi de le faire malgré que son acte soit affreux. C’était très difficile de « justifier » son acte. Louise n’a pas eu une vie facile : elle a subi des violences conjugales, elle n’avait pas beaucoup d’argent… Plein de petits détails sur sa vie qui nous donnent de la sympathie pour elle. Jusqu’à cet acte horrible où elle a commis l’irréparable. En bref, ce livre m’a particulièrement marquée et surprise, je ne pensais pas pouvoir aimer une lecture imposée. 

Toujours en classe de première, j’ai du lire un autre livre mais cette fois en anglais : Of mice and men de Steinbeck (Des souris et des hommes en français). Ce livre m’a également plu alors que je ne pensais pas qu’il le ferait. C’est un des premiers livres que j’ai réussi à lire entièrement en anglais. 

Depuis quelques temps, je commence à reprendre goût à la lecture. Lors d’un stage en classe de terminale, j’ai eu la possibilité de me plonger encore plus dans le monde du livre en passant 3 jours dans une librairie (la même librairie où j’ai vu Geronimo Stilton). J’ai pu classer des livres, faire une vitrine sur le thème de l’environnement et rencontrer des représentants de maisons d’éditions. C’était très intéressant, en partant j’ai pu choisir 2 livres que les gérants m’ont offert ! 

Entre 2021 et 2022, j’ai lu majoritairement des livres en anglais. À l’heure actuelle, mon livre préféré est un des bestsellers de Colleen Hoover : It ends with us en anglais, ou Jamais Plus en français. Jalousie, abus émotionnel et cercles vicieux sont les thèmes principaux du livre. On retrace la vie de Lily, personnage principal, qui a vu sa mère être victime des violences de son père. Lily n’a jamais compris pourquoi sa mère ne quittait pas le foyer (et son père par la même occasion) jusqu’à ce qu’un événement vienne lui ouvrir les yeux. On suit avec précision le cheminement qui se fait dans sa tête, on comprend ce qu’une femme victime de violences conjugales peut ressentir. L’autrice a expliqué qu’à travers ce livre, elle retraçait également son parcours et son histoire car c’est ce qu’elle a vécu. Lors d’une interview, elle a avoué que c’était un des livres qu’elle a eu le plus de mal à écrire et on comprend pourquoi. 

Un autre de mes livres préférés que j’ai également lu en anglais est Little Women de Louisa May Alcott. C’est un des meilleurs classiques que j’ai pu lire. Bien qu’il soit ancien, l’histoire reste facile à suivre. Lors de mon voyage à Londres cet été, j’ai visité la British Library. À la fin de la visite se trouve, évidemment, une boutique souvenirs. J’ai trouvé un exemplaire magnifique du livre avec à l’intérieur des lettres manuscrites représentants les échanges entre les personnages, et notamment entre le père et ses filles. On s’attache facilement aux personnages qui ont tous un caractère différent, ce qui fait leur charme. 

Comme je l’ai dit au début de mon autobiographie, ma mère m’a toujours dit qu’elle ne refuserait jamais de m’acheter des livres. Cependant, à force d’en consommer régulièrement et à une grande vitesse le budget devenait vite conséquent. Mes parents ont alors choisi de prendre un abonnement à la médiathèque de Landerneau. J’y ai trouvé mon bonheur très rapidement car il y avait beaucoup de bandes dessinées. Après avoir emprunté plusieurs fois de nombreux livres, je me suis vite retrouvée à tourner en rond dans mes choix. Je ne trouvais plus beaucoup de nouveautés et je me suis donc lassée de la médiathèque. 

J’ai aussi essayé d’adopter une liseuse en 2020. Je trouvais cette solution plutôt positive, surtout d’un point de vue financier. J’ai donc acheté un premier livre pour tester, puis un deuxième mais jamais de troisième car je n’ai pas du tout accroché avec cette nouvelle façon de lire. Je me suis rendue compte que j’avais besoin d’avoir un vrai livre papier pour réussir à être captivée par l’histoire. Mais peut-être que cela changera au fil du temps !

En bref, je peux donc dire que le livre, la lecture en général, a toujours fait partie de ma vie. Cette habitude prise dès mon plus jeune âge grâce à mon entourage continuera de me suivre pour encore très longtemps je l’espère. Elle me permet de me vider la tête des petits problèmes du quotidien. Comme le dit Montesquieu : «  Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie. ».

4 commentaires sur “PLAISIRS DE LA LECTURE”

  1. Une autobiographie parfaitement structurée et très bien écrite. On ressent durant la lecture, une réelle passion pour celle ci avec des descriptions très détaillées (j’ai pris des références).

  2. A travers l’article, nous avons pu ressentir que la relation avec la lecture était très forte et emplie d’amour. Cette relation ne s’est jamais arrêtée, elle est longue et belle comme son rapport à la lecture.
    La leçon à tirer est que passer du fictif au réel est un bon moyen de faire aimer la lecture.

  3. J’ai beaucoup aimé le fait que tu as une anecdote, une histoire avec chaque livre que tu présente, comme par ta rencontre avec Geronimo. J’ai aussi bien aimé le fait que tu évoques Kimamila, un élément incontournable de mon enfance. Le fait que tu lises aussi des livres en anglais est très interessant. On voit que tu es une lectrice passionnée qui a soif de nouvelles lectures !

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