Je vous laisse découvrir la playlist de voyage, composée de 7 musiques, que j’ai créée durant ma lecture du roman « Soie » d’Alessandro Baricco. Pour une immersion la plus totale, il vous est conseillé de lire les passages évoqués avec la musique proposée ! Bon voyage ! 🙂
La première musique que j’ai choisie est tiré de mon film d’animation favoris « Le voyage de Chihiro« . « Cet été là » est ce que j’appelle une ascension de musiques, de rythme, et de périodes, chaque partie de la symphonie est différentes et nous raconte une histoire. Je vous propose de commencer la musique à 4.00 et de vous laisser transporter durant 54 secondes. J’ai assimilé ce moment de l’œuvre à l’entrée de Baldabiou dans le roman et là où tout à commencé (chapitre 6). Baldabiou se fait en effet remarquer directement dès les premiers chapitres en arrivant dans le bureau du maire, s’apprêtant à lui annoncer une idée folle, le commerce de soie. Je trouve que le morceau colle parfaitement aux différentes étapes de ce chapitre, l’entrée dans le bureau, la construction de la filature ainsi que la revanche. Le morceau est rythmé, poignant, touchant, il nous donne envie de rire mais nous fait aussi réfléchir. Il accompagne très bien Baldabiou lors de ce passage.
Le second morceau que je vous propose est la musique « Ceux qui rêvent » de l’artiste Pomme. J’associe cette musique à la discussion entre Baldabiou et Hervé à Verdun, dans le chapitre 8. Les deux amis sont dans un moment de fin de soirée, en pleine réflexion sur ce qui est de l’avenir du commerce de soie, de là vient l’idée du Japon par Baldabiou. Les paroles de Pomme sont poignantes, en effet, on constate qu’elle se trouve dans la nuit, sans arriver à trouver le sommeil « passé minuit », tout comme Baldabiou et Hervé au bar. Je trouve cette musique triste, alors que le moment ne l’est pas forcément, nous pouvons percevoir cela comme un moment de nostalgie, ou comme 2 hommes contraints de partir afin de survivre. C’est à partir de ce moment que la vie d’Hervé change. C’est un passage vital durant la lecture.
Une musique connu de tous, que vous avez probablement déjà entendu dans de nombreux films de conquêtes. Cette musique est parfaite pour accompagner notre lecture durant le chapitre 12, le premier voyage au Japon d’Hervé, afin d’aller chercher de la soie. Il est décrit un long voyage, le faisant passer par de nombreux endroits. C’est un moment marquant du roman, moment qui aura une influence sur tous les autres. Malgré le fait qu’Hervé doit quitter Hélène sa femme durant des jours entiers, celui ci s’apprête à vivre un moment de vie important, ce qui convient parfaitement à l’accompagnement de cette musique.
La symphonie de Vivaldi s’assimile parfaitement au chapitre 33 (« le village commença à s’agiter » jusqu’à « fut face à elle »). C’est un morceau fort, inspirant et rempli d’émotions. Au fur et à mesure des lignes de ce passage, j’ai immédiatement eu cette symphonie dans ma tête. La musique se tient sur un rythme rapide, ce qui me fait penser à la métaphore de « la fourmilière affolée » citée dans le texte. Nous suivons un moment de mouvement : « tous couraient et criaient ». Il y a un contraste important entre Hervé Joncour qui lui marche lentement, d’un air calme et reposé et ce qui se passe autour de lui. La musique permet donc de souligner le contraste et de suivre le moment de foule, laissant Hervé seul dans son monde « personne ne semblait le voir, et il ne semblait ne rien voir ». Alessandro Baricco assimile Hervé à « un fil d’or qui courait droit », un fil qui suit le fil de la musique. Cependant la musique peut être vu comme un miroir de ce qui se passe ne lui. Il est vrai que d’un certains point de vue, la symphonie s’assimile à Hervé, lors de la description de son chemin. Le morceau comporte des hauts et des bas, chaque endroit pouvant être associé à un moment de la musique. Ce passage se finit sur une phrase forte « ne s’arrêtant que lorsqu’il fut face à elle ». Cette phrase je l’imagine comme une fin, la fin du mouvement, la fin du morceau…
« Nocturne » de Chopin est une composition symbolique, douce, qui nous tient un rythme saccadé, accompagné de notes de piano. Ce sont de grandes, longues, et belles mélodies (l’utilisation pianistique permet d’allonger les phrases sans avoir besoin de respirer). Le morceau colle parfaitement avec l’entièreté du chapitre 47. Le passage se déroule dans la nuit, Hervé se sent invisible et se retrouve face à lui même lors de son voyage de guerre au Japon. Il observe les oiseaux. C’est un passage du roman que je trouve de nature triste qui s’assimile très bien avec les notes de piano et la lenteur du morceau. C’est un moment d’observation pour Hervé.
Quand on connaît le contexte de ce moment, de cette musique, tiré du film Interstellar, nous sommes conscient de l’importance et de la force de ce morceau. C’est un morceau long, doux, qui souligne le temps qui s’arrête l’espace d’un moment, qui souligne la douleur, la tristesse.. J’assimilerai donc ce morceau au très court chapitre 49 qui nous décrit avec effroi une scène de mort, de guerre… Un jeune homme a été pendu et Hervé se retrouve face à la mort,.
J’ai découvert cette musique de Regina Spektor par hasard sur Tiktok il y a de ça quelques jours. J’assimilerai cette musique au décès de la femme d’Hervé, Hélène, mais pas seulement, je l’assimilerai à l’entièreté de leur relation. Une relation forte, puissante mais qui s’éteint au fur et à mesures du temps. Les paroles correspondent également : « One tries to fly away« , ce qui colle parfaitement au personnage de Hervé, s’en allant petit à petit vers une autre au Japon, pendant que l’autre oiseau, Hélène, a passé sa vie à l’attendre. Le titre du morceau va très bien avec le roman, d’autant plus qu’il tient un lien particulier avec les oiseaux.
