J’ ai créé cette playlist de voyage en m’inspirant de l’histoire et de l’aventure du personnage de Soleiman dans le roman Eldorado de Laurent Gaudé, un jeune homme tentant de rejoindre l’Europe avec son frère.
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Dans leur première apparition au chapitre deux, Soleiman et Jamal, deux frères, sont en route pour passer la frontière et profitent de leurs derniers instants dans leur ville. Ils ont l’air d’être très complices et le lien qui les unit semble très fort malgré le peu de discussion. Cette amour fraternel ne peut que me faire penser à PNL, deux frères qui ont formé un groupe de rap qui est maintenant l’un des groupes si ce n’est le groupe le plus écouté en France, et plus spécialement à leur musique “deux frères” qui représente parfaitement leur amour, leur complicité, et leur fraternité.
Matilda de Alt-J est une référence au personnage de Matilda dans le film Leon, une jeune fille qui se sacrifie pour Leon, l’homme qu’elle aime. Les paroles “this is from matilda” prononcées dans le refrain de la musique sont les mots de vengeance de Leon dans le film. Le sacrifice de Jamal pour son frère m’a évidemment fait penser à cette musique, la puissance de ce sacrifice et la portée qu’il a est similaire à celui de Matilda dans le film et l’ambiance de la musique est parfaite concernant la situation.
Outter space est assez représentative de la sensation que doit ressentir Soleiman à cet instant, lorsqu’il marche seul et qu’il rejoint la voiture. La musique est planante, avec des chœurs et le “skank” du reggae qui nous font remonter dans nos souvenirs. Seulement, les paroles ne sont pas si tristes qu’elles y paraissent mais peuvent être interprétées différemment. Alex Serra s’adresse à un enfant, lui disant qu’il vient d’un autre univers pour ramener la beauté et la lumière dans notre monde. Mais ces paroles peuvent être retranscrites comme l’espoir que Jamal a placé en Soleiman, ce serait Jamal qui parlerait à Soleiman via cette musique.
Cette musique n’inspire que du stress et de la haine, Desiigner, un rappeur américain, se met dans la peau de Timmy turner, le personnage principal de Mes parrains sont magiques, ayant de nombreuses théories sur des maladies mentales qu’il aurait. Desiigner parle de violence, de volonté de tuer tous les gens qui marchent autour de lui. C’est cette sensation de haine et de violence que nous pouvons ressentir dans la tête de Soleiman lorsqu’il se fait passer à tabac par les gens qui étaient censés les emmener vers un bateau pour l’Europe mais qui les a finalement dépouillés et laissés au bord de la route.
Judy Garland – Over the rainbow
Cela pourrait paraître contradictoire d’associer Over the rainbow de Judy Garland a la suite de l’aventure de Soleiman qui s’annonce remplie de galères et de désespoir. Cependant, Boubakar est justement la représentation de l’espoir, c’est pour moi cette musique qui le représente. Il a cette volonté d’avancer, il connaît les combines, il a l’expérience pour. Over the rainbow est tirée du premier film du Magicien d’Oz. La musique ne parle que d’espoir, de trouver le bonheur et la joie derrière l’arc en ciel et cette volonté d’avancer et de continuer l’aventure.
Sköne – Fin de ce qui est relatif à la nature, au temps, à la conscience et aux prespectives
La montée d’adrénaline, l’instinct animal et la montée de violence de Soleiman pour voler l’argent d’un homme qui n’avait rien demandé m’a directement fait penser à cette musique de trance de sköne. Elle démarre lentement, plutôt planante, puis des éléments s’ajoutent au fur et à mesure qui représenterait cette montée d’adrénaline dans le corps de Soleiman, pour finir sur sur une tek plus énervée et violente qui représenterait l’acte de vol, l’action, le “climax” de la scène.
Le refrain de Murder on my mind fait parfaitement écho à ce que peut ressentir Soleiman en repartant de la station essence, les mains et les billets pleins de sang, cette culpabilité et cette honte d’avoir volé, souillé, maltraité et peut être même tué quelqu’un. YNW Molly confesse dans cette musique le meurtre d’un de ses amis lors d’une émeute qui lui vaudra par la suite un très long procès toujours en cours, avec comme sentence la prison à perpétuité ou la peine de mort.
Dub Inc – El Djazzaïr (ft. Amazing Kateb, Jimmy Oihid)
Dub Inc m’a fortement marqué tout au long de ma vie, et tout le long de ma lecture, certaines de leurs musiques ont tourné en boucle dans ma tête telles que celle ci, ou encore Fougdah étant donné qu’elles sont chantées en arabe. El Djazzaïr m’était en tête lors de leur arrivée à Ghardaïa car elle parle d’unité et de diversité, c’est la sensation qui m’a traversé l’esprit avec l’ambiance orientale, les marchés et le fait que beaucoup de gens de Ghardaïa sont comme Soleiman et Boubakar, à la recherche d’une meilleure vie.
Tiken Jah Fakoly – Plus rien ne m’étonne
Tiken Jah Fakoly critique dans cette musique toutes les guerres et les violences faites dans le monde et exprime son dégoût et sa déception du monde et à quel point l’espèce humaine peut être répugnante. La résonance avec ce que voient Soleiman et Boubakar est flagrante. Des Jeeps de l’armée marocaine sont en patrouille et maltraitent les mendiants dans les rues de Ghardaïa et ne tarderont pas à faire de même au campement de réfugiés proche de la frontière Espagnole. Ce sentiment de dégout est aussi bien retransmis dans le livre que dans la musique.
B.B. Jacques – Zandvoort Palace (ft. Sofiane Pamart)
La puissance de ce morceau, la puissance des mots, seulement posés sur un piano comme je l’ai rarement vu. Il représente parfaitement l’assaut de la frontière du groupe d’immigrés dont Soleiman et Boubakar font partie. La métaphore de l’ange qu’utilise B.B. Jacques fait écho avec la magnifique personne qu’est Boubakar, c’est cet ange qui fait du bien à Soleiman, il l’a bien plus aidé qu’il ne le pense. Dès à présent, lorsque j’écouterai Zandvoort Palace, arrivant au refrain, j’aurai toujours cette image de l’altruisme et du courage de Boubakar et je me mettrai à la place de Soleiman, voyant cette humanité de ses propres yeux.
Atili – Ancre (ft. Pupajim, Telly*)
Cette musique est la parfaite représentation de l’ambiance qui entoure Soleiman à ce moment précis où il se rend compte que le calvaire est fini, qu’il est enfin en Europe, mais que l’aventure ne fait que commencer. C’est pour cela que je n’ai pas opté pour une musique symbolisant une fin mais plutôt pour une musique symbolisant un nouveau départ, avec une volonté d’aller encore plus loin. “Sky is never too high” Telly*.
Image de présentation : image personnelle, screenshot de la playlist Spotify.
C’est une playlist très complète puisque tu as réussi à réunir différents styles musicaux. Les justifications sont bien faites : claires et concises.