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RETOUR VERS LA LECTURE

Mon autobiographie de lectrice

Moi, c’est Emma. Je suis née, il y a 18 ans à Besançon, le 23 février 2004. Et ma passion pour la lecture y est née le même jour, même si elle n’est pas restée très longtemps dans le Doubs, car à l’âge de 2 ans, cette passion à débarquer en Bretagne dans le petit village de Romillé, non loin de Rennes. En effet, la lecture est pour moi, depuis mon plus jeune âge, un moyen d’évasion, de liberté et d’imagination. Et cela a commencé très tôt, notamment grâce à mes parents qui m’ont donné le goût de la lecture à l’aide des nombreuses histoires qu’ils ont pu me lire durant mon enfance comme le conte du Petit Chaperon Rouge de Perrault ou encore des livres pour enfants comme Franklin de Paulette Bourgeois, Le Petit Ours Brun de Danièle Bour ou encore Martine de Gilbert Delahaye.

Quelques années plus tard, il devint le temps pour moi d’apprendre à lire. Je n’ai malheureusement que de vagues souvenirs du début de cet apprentissage. D’autant plus qu’ils m’auraient été utile pour la poursuite de mon parcours dans l’enseignement. J’aurais aimé me souvenir de la manière par laquelle j’ai appris à lire. Je ne peux donc m’en faire qu’une idée sûrement erronée et manipuler par le souvenir commun d’avoir tous appris à lire de la même manière en apprenant à lire les lettres, puis les phrases et enfin à lire un texte, sans aucune fantaisie.  Mais de sûre, je n’ai eu aucunes difficultés à apprendre la lecture. Je pense effectivement que le contraire m’aurait marqué.

A partir de ce moment-là, je dirais vers mes 6-7 ans, j’ai commencé à lire comme tous mes camarades car cela nous était demandé en devoir par les professeurs. Puis petit à petit, j’ai commencé à apercevoir la lecture et les livres d’une nouvelles façon, à reconsidérer les personnages, leurs sentiments, les histoires en elle-même. Ce n’était plus un devoir mais bien un plaisir de lire des livres et des histoires. Je ne lisais pas de la grande littérature loin de là (même si ce que je lis aujourd’hui n’en est toujours pas…). Cela a commencé par des J’aime lire reconnaissable par leur couverture rouge, qui étaient des livres très présent au début de l’apprentissage de la lecture, qui nous racontait des histoires sur des personnages qui était très souvent des enfants auxquelles je pouvais m’identifier. Et c’est un des éléments encore aujourd’hui qui me permet de m’investir et d’aimer un livre. 

J’ai aussi beaucoup lu durant la période du primaire et notamment grâce aux sorties à la bibliothèques proposés par l’école. Ces moments ont été marquants pour moi, d’une part car ma mère, qui aime elle aussi beaucoup lire notamment les romans policiers de Mary Higgins Clark, nous accompagnaient. Mais surtout parce qu’ils m’ont, par le fait qu’ils étaient obligatoires, permis d’instaurer une pratique régulière de la lecture. Et malgré la disparition progressive des sorties à la bibliothèque au fur et à mesure des années, mon envie de lire n’a quant à elle pas disparu. J’ai poursuivi mon chemin dans la lecture, en passant par les Max et Lili de Dominique de Saint-Mars, les revues pour adolescents avec des quizz à l’intérieur. Pour arriver en milieu voire fin de primaire à commencer à lire des romans. Au départ, beaucoup de romans policiers, peut être grâce à ma mère… J’adorais l’ambiance de ces livres, les enquêtes, le détail des intrigues. Je m’imaginais souvent moi-même en train de résoudre les enquêtes. j’appréciait aussi beaucoup les romans d’aventure comme Le club des cinq d’Enid Blyton et leurs enquête toujours plus folle. J’ai un lien particulier avec ses livres car pour la plus part de ceux que j’ai lu, ils provenaient de chez mes grands-parents paternels et donc étaient les livres de mon père et de ses sœurs. Ce sont donc des livres qui ont traversé les générations.

Petit à petit cette passion pour les romans policiers a disparu, laissant peu à peu la place aux romans d’adolescent et notamment les histoires d’amour. Les couvertures sont pour moi un élément essentiel dans le choix d’un livre passant même bien avant le résumé du livre. En effet si la couverture ne me plait pas, mon attention ne se porte pas sur ce livre. Les romans romantiques comme la saga D.I.M.I.L.Y de Estelle Maskame sont un exemple de livre que j’ai lu avec des histoires très cliché mais qui me permettait, et encore aujourd’hui de me vider la tête, surtout l’été laissant s’envoler tout le stress de l’année. En effet, les moments où je lisais était souvent l’été quand plus rien n’occupait mon esprit et que je pouvais donc le laisser divaguer dans les différentes histoires, installé confortablement dans un transat au bord de la piscine ou sur ma serviette au bord de la mer. Plus jeune, j’ai aussi lu une grande partie de la série Les filles au chocolat de Cathy Cassidy. Cette lecture reste un très bon souvenir pour moi car j’ai entamé la lecture de cette série grâce à ma meilleure amie d’enfance. En effet, l’une ou l’autre achetait le livre puis nous nous les échangions les livres après les avoir lu. Cela nous permettait de pouvoir lire la série sans dépenser trop d’argent mais aussi de partager nos impressions sur le livre et de parfois revoir notre avis sur le livre. Ma consommation de livre était à l’époque très importante, je dirais plus d’une vingtaine de livres par ans comme en pourrait en témoigner mes parents qui n’en pouvait plus de m’acheter des livres qui parfois n’était pas les plus abordables. Ce que je trouve d’ailleurs être un grand problème car l’accès à la lecture s’il ne peut pas être gratuit devrait être à la portée de tout le monde. En effet, beaucoup de monde ne peut pas avoir accès aux livres à cause des prix parfois exorbitant.

C’est surtout de ces moments-là de lecture que je me souviens, bien plus que de ceux qui vont suivre durant mes années collège et lycée où la lecture est devenue peu à peu une contrainte plus qu’un plaisir. En effet, l’arrivée au collège signifiait l’apprentissage d’une nouvelle forme de français passant notamment par la lecture d’œuvre intégrale au programme, typique de la littérature française comme Un hivernage dans la glace de Jules Verne. De plus en plus, mon amour pour la lecture s’est estompé à cause de ces livres qui ne me correspondaient pas, que je ne comprenais pas, qui étaient peu expliqués par manque de temps… Je n’ai pas réussi à m’intéresser à cette nouvelle forme de lecture. Je pense aussi que je n’ai pas eu la chance de tomber sur un professeur qui aurait réussi à me faire apprécier ce nouveau type d’œuvre qui bien que complexe aurait dû être à ma portée.

Le lycée n’a pas aidé non plus. Je me rends compte aujourd’hui que depuis que je suis rentrée au lycée, j’ai très peu lu et cela me déçoit car c’était quelques choses que j’appréciais réellement avant et qui me permettait de me détendre et de me libérer de mon stress qui m’empare très souvent à cause de ma personnalité d’angoissé. Et je pense que cela m’aurait libéré de temps de poids, si j’avais pu dans ces moments de stress, prendre le temps pour moi de lire et de m’occuper l’esprit. L’étude de mes lectures basées sur le simple fait d’apprendre à faire des commentaires ou des dissertations pour préparer le bac de français a continué peu à peu à faire de mes lectures, qui se résume dans ces années-là aux seules lectures des œuvres de classe, à me faire déprécier encore un peu plus la lecture. Le bac de français a été une réelle angoisse pour moi, je ne me sentais pas préparé, les textes à lire ne me plaisaient pas, je n’ai quasiment pas eu de professeur l’année de ma 1ère. Le confinement n’a pas arrangé les choses car une fois revenu, l’étude des livres a dû être bâclé, a été faite trop rapidement empêchant tout plaisir de la lecture. J’ai dû lire de la poésie, genre que j’apprécie peu à travers Les Fleurs du Mal de Baudelaire, du théâtre avec Les Fausses Confidences de Marivaux ou encore du roman avec La princesse de Clèves de Mme De Lafayette. Et tout ça avec pour seul et unique but que celui de réussir mon bac de français. Le bac de français a été une période loin d’être épanouissante et enrichissante au niveau de la lecture.

En effet, mes lectures personnelles étaient peu voire quasi inexistantes. Même si je garde toutefois de bons souvenirs de certaines lectures que j’ai pu faire durant ma scolarité et notamment La vie devant soi de Romain Gary. Je pense toutefois que le principal problème des livres qui m’étaient imposés était qu’ils n’abordaient pas des sujets qui semblent à mes yeux si importants comme le droit des femmes, le racisme, la violence… Même si je remarque tout de fois un changement avec notamment la mise au programme de français, cette année, de La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges. Malgré ces problèmes, j’ai toujours terminé les livres qui m’étaient imposés car il est impensable et même impossible pour moi de ne pas terminer un livre car ce n’est qu’à la fin d’un livre que l’on peut se faire un avis et son propre avis sur un livre.

S’en est suivi en terminale l’arrêt du français et comme pour beaucoup d’autres, cela a été un soulagement. J’ai repris doucement le chemin des livres qui me plaisaient, c’est-à-dire des romans d’amour un peu cliché comme Les chroniques de Bridgerton de Julia Queen, des livres plus sérieux et historiques comme Si c’est un homme de Primo Lévi. Mais j’ai aussi débuté la lecture de livre en anglais comme The importance of Being Earnest d’Oscar Wilde. L’écriture de mon épreuve du Grand Oral au baccalauréat m’a aussi permis de prendre conscience de l’importance de la lecture dans les apprentissages. En effet, mon sujet de géopolitique était le suivant : Comment transmettre la mémoire de la Shoah à l’école. Vous pourriez me dire mais qu’est-ce que la lecture vient faire là-dedans. Eh bien, je me suis rendu compte à travers mes différentes recherches que les livres pour enfants à propos de la Shoah étaient très nombreux et qu’ils étaient l’une des sources les plus simple pour transmettre la mémoire de cet évènement traumatisant. J’ai donc pu lire plusieurs de ses livres et notamment La véritable histoire de Myriam, enfant juive pendant la Seconde Guerre Mondiale d’Anne Powell. Cette lecture m’a permis de reprendre goût à la lecture, d’une part parce que le sujet m’intéressait fortement et d’autres part parce que cela m’a permis de consolider et de développer mon envie de devenir professeur, de m’instruire sur le sujet de l’éducation et de la manière avec laquelle on pouvait transmettre les savoirs. Cela m’a permis de faire une réelle introspection sur mon lien avec la lecture et de quelle façon et à quel but cela pouvait me servir. De ce fait de plus en plus, je me tourne vers la lecture de livres sur la pédagogie et l’éducation et je reprends goût à la lecture grâce à ces sujets qui m’inspirent et m’intéressent.

J’ai pu aussi à travers ma dernière expérience en baby-sitting, jugé de l’importance de la lecture pour les enfants mais aussi à quel point lire me plaisait vraiment et encore plus lire pour quelqu’un. Et cela était quelques choses que je ne savais pas sur moi. En effet, j’ai rarement eu l’occasion de lire à quelqu’un ou même de lire à voix haute. Et cela a été un réel plaisir. Les enfants étaient très demandeurs et très réceptif. J’ai passé une bonne partie de ma semaine à lire et cela fut un réel plaisir. Et je sais que ce goût de la lecture me sera utile pour mon futur métier mais aussi et surtout pour mon épanouissement personnel car cela va me permettre de développer des compétences comme l’imagination. Elle permet aussi de lutter contre les codes de la société grâce aux nouveaux romans qui brise les tabous, les règles, les clichés qui restent malgré tous très présents comme le machisme ou encore le fait qu’en général les hommes ont plus d’expériences que les femmes. Tant de sujets importants à aborder qui peuvent prendre place dans les livres et permettre d’ouvrir les consciences.

Pour en venir à mes habitudes de lectures aujourd’hui, il faut savoir que je ne relirai jamais au grand jamais un livre. Il est impensable pour moi de relire un livre car pour moi l’histoire est finie, je connais désormais la fin alors pourquoi recommencer un livre dont on connait déjà la fin. Peut -être pour le voir sous un nouvel angle. Effectivement cela pourrait être une raison, c’est une question à approfondir… Je ne lis pas ni sur internet ou sur une liseuse, j’aime le toucher et l’odeur du papier. Cela est pour moi indispensable de l’avoir en papier dans les mains, pour moi. Et c’est d’ailleurs pour cela que j’emprunte très peu en librairie car j’aime avoir mes propres livres qui une fois lu reste dans ma bibliothèque jusqu’à que mon frère ou ma sœur soit en âge de les lire, seule personne à qui je laisserai mes livres qui me sont si précieux.

La lecture a eu une place importante dans ma vie,

elle l’a perdue,

mais j’espère et j’en suis sûre, elle redeviendra au cœur de mon quotidien.

Source image de couverture

3 commentaires sur “RETOUR VERS LA LECTURE”

  1. L’autrice nous dépeint son rapport ambivalent avec la lecture. A travers son argumentation, elle nous fait part des différentes places occupées par cette dernière dans sa vie.

    On peut voir que l’école ainsi que les enseignants jouent un rôle majeur dans la transmission, ou non, du plaisir de lire.

  2. L’autobiographie est très complète et reprend tes grands moments dans la lecture. Il y a beaucoup de références nous permettant de nous retrouver à travers cet article.
    Cette autobiographie nous permet de voir à quel point l’école peut nous dégouter de la lecture et que reprendre goût à la lecture peut parfois être difficile
    Marine et Gwendoline

  3. Ton autobiographie est intéressante car on remarque qu’au début de ta vie, tu avais une grande passion pour la lecture, et celle-ci s’est détériorée au fil des années, notamment à cause de l’école. C’est assez triste comme constat car cela ne devrait pas être le cas. Ta dernière phrase m’a personnellement émue car les paroles sont belles, et je te souhaite de tout cœur de retrouver ce goût pour la lecture. C’est une chose précieuse pour toi, et on espère sincèrement que ça restera une partie de toi 🙂

    On retient ainsi que l’école a encore une fois impacté ton plaisir de lire. En effet, on ne devrait pas se sentir forcés à lire, mais simplement lire car on en a envie.

    Loïse & Jérémy

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