Mesdames et messieurs, bonjour et bienvenue dans notre salle des ventes. On se retrouve une nouvelle fois pour vous faire découvrir des œuvres toutes plus fantastiques les unes que les autres !
La première œuvre que nous avons décidé de mettre aux enchères aujourd’hui est une illustration d’un artiste de renommée internationale qui n’est qu’autre que John Howe ! L’illustration choisie est le célèbre Celtic Myth. Celle-ci a été produite par
John Howe en 1996 à l’aide d’encre et d’aquarelle sur papier ainsi que d’un tirage numérique. Elle mesure très exactement 78,6×46,2 cm.
Globalement, l’objectif est de réunir un maximum d’éléments celtiques, ici donc de figures et de personnages comme on peut le
voir. Mais ce n’est pas tout, car cette illustration cache en réalité de nombreux secrets que l’on va donc vous dévoiler pour que vous puissiez à votre tour impressionner vos convives …
Tout d’abord, si je me mets à votre distance par exemple (se mettre à côté de qql au fond), ne voyez vous donc pas que nous avons affaire à un plan d’ensemble et que celui-ci est découpé en trois plans très précis ? (prendre le crayon et faire le séquençage) Eh bien regardez, on remarque un premier plan juste ici qui comprend presque tous les personnages, ensuite un second plan qui comprend des éléments presque imperceptibles, mystérieux et enfin un arrière-plan qui contribue à donner un effet de profondeur à cette fabuleuse illustration celtique.
Concernant justement cet univers celtique, je ne doute pas un seul instant que vous avez bel et bien deviné que nous sommes face à la fantastique et mystique légende arthurienne.
Pour celles et ceux qui n’auraient pas fait le lien avec cette légende, je vous invite à vous focaliser sur le premier plan juste ici. Tout d’abord, on ne peut évoquer la légende arthurienne sans évoquer le roi Arthur, n’est-ce pas ? Eh bien sur cette œuvre, il se trouve juste ici en chevalier à pied avec une armure en or. C’est bien le roi Arthur que nous retrouvons avec un équipement qui fait penser aux équipements romains (on a donc également une référence aux légendes romaines du 5e siècle car le roi Arthur est censé être un romain).
Ensuite, si vous avez l’œil, vous aurez sûrement remarqué un autre chevalier qui se trouve en haut à gauche qui n’est qu’autre que Uther Pendragon. Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi la légende arthurienne, Uther était le père d’Arthur et on le retrouve ici qui monte à cheval. On le reconnait grâce à sa couronne sur laquelle est dressé un dragon.
Nous avons également la dame du lac qui incarne les mêmes principes que la “dame blanche”. En effet, elle est connotée très négativement, fait partie des femmes qui ont commis des infanticides ou de graves crimes et qui reviennent sur terre pour purger leurs péchés.
Bien sûr, quand on vous parle de cette légende, vous pensez forcément à Merlin l’enchanteur, n’est ce pas ? Eh bien il se trouve juste ici entouré d’animaux et notamment de corbeaux. Pourquoi entouré d’animaux me diriez vous sûrement. La réponse est simple : Merlin est doué du pouvoir de métamorphose, il sait aussi parler aux animaux. Mais pourquoi donc des corbeaux ? Tout simplement parce que dans de nombreuses traditions, le corbeau est considéré comme un messager de la transformation et du changement. Dans la mythologie celtique irlandaise, les corbeaux sont associés à la guerre et aux champs de bataille. Retenez ce détail qui à son importance car je reviendrai dessus dans quelques instants.
Enfin, nous avons dans ce premier plan , une nature très vivante et qui s’exprime par des figures, c’est pour cela que tout l’univers bestiaire est représenté (càd les corbeaux, la licorne, les fées …). Il y a une extrême importance de la nature qui est possible grâce à l’Homme vert juste ici car il est un dieu de la végétation et de la flore. Il symbolise la vie que l’on trouve dans le monde végétal naturel et dans la terre elle-même. De fait, cette importance de la nature montre qu’elle est magnifique, magique, ensorcelante.
Pour continuer messieurs-dames, le second plan nous révèle un élément qui est très peu discernable à première vue. En effet, il y a juste ici un cerf blanc qui n’est absolument pas négligeable. En effet, celui-ci représente l’esprit de la nature, la personnification de la nature. De plus, ce cerf à la couleur blanche, qui est ici la couleur d’innocence.
Ensuite, je vous invite à regarder les personnages car il y a un détail qui a son importance. Ne voyez vous donc pas que tous les personnages ainsi que les animaux sont vus de profil ? Ils regardent tous un même point. Mais qu’est ce qu’ils regardent me direz-vous. Eh bien revenons à ce que je vous ai dit il y a quelques minutes auparavant.Tout d’abord, on voit que le roi Arthur ainsi que son père sont en armure de chevalier comme prêts à combattre. De plus, il y a les corbeaux qui sont associés à la guerre et aux champs de bataille ainsi que la licorne et les fées qui sont là pour protéger les justes, apporter une grande chance. De fait, les personnages regardent vers l’horizon non pas pour donner un côté mystérieux à cette illustration, mais pour en réalité nous inviter à imaginer la scène de combat qui va s’en suivre. Cependant, un personnage se démarque des autres parce qu’il se trouve de dos, c’est le géant vert.
Pour continuer messieurs-dames, j’attire votre attention (geste de la main) sur un élément qui donne de la profondeur et même une envie pour le spectateur (pointé du doigt) de plonger au sein même de l’illustration. En effet, l’œil est attiré par deux points de fuite (geste de la main- two), messieurs-dames et ceux-ci sont situés au niveau du bout de deux falaises.
Le premier point de fuite permet de solliciter l’œil, non pas sur la carrière de menhirs tout droit sortie de l’univers d’Astérix et Obélix mais plutôt sur la rangée d’hommes se dirigeant vers des contrées lointaines (geste de la main). Aviez-vous remarqué cette rangée d’hommes ? Je ne pense pas mais ce n’est pas grave parce que cette précision va vous permettre, à vous messieurs-dames, de vous démarquer et d’impressionner vos invités par votre connaissance pointilleuse des détails de l’illustration.
En parlant de détail, ne remarquez-vous pas que votre œil est dirigé presque spontanément vers le 2e point de fuite disposé au bout de la dernière falaise ? Celui-ci est là pour donner l’impression d’une succession (geste de la main) infinie de falaises mais aussi d’une marche laborieuse et sans fin qui attend les hommes se trouvant au niveau de la carrière de menhirs s’ils veulent atteindre ce but.
Par la suite messieurs-dames, les couleurs (geste) sur cette illustration vous sont certainement par mille et une façons très agréables à votre vue. En effet, l’artiste John Howe a misé sur une harmonisation entre des tons doux et chauds mais aussi froids et crus. Dès lors, on y retrouve des nuances de jaune, de vert, de bleu et de gris. Ces nuances ont une particularité qui est propre au mythe arthurien parce qu’elles permettent de mettre en mouvement la nature (geste de la main vague) comme si celle-ci était vivante. D’autres illustrations de John Howe, messieurs-dames, attestent de cette nature mouvante notamment à travers une aquarelle qui se nomme “Druedain dans la forêt de Haleth” que vous pourrez admirer dans la salle adjacente à celle-ci. (mouvement de main).
En espérant que nous avons réussi à vous convaincre par rapport à la beauté, la finesse des détails mais aussi les nombreuses références culturelles de cette illustration, nous pouvons commencer les enchères à 250 euros.
Qui dit mieux ?
Eva et Thylane, commissaires-priseuses PPPE
