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Venez observer les discussions des enfants de l’île à travers les téléphones de Ralph et de Sam.

Discussion entre Ralph et Jack au long des pages 77 à 82 :

Discussion entre Ralph et Simon au long des pages 162 à 188:

Discussion entre Sam et Erik à la page 211 :

Discussion entre Ralph et Simon après la dernière page :

Réflexions sur le roman

À travers cette création, j’ai voulu développer et mettre en lumière les différents caractères et les évolutions des personnages principaux de ce roman.

Tout d’abord, on trouve le personnage central de ce roman, Ralph. Il apparait, directement ou non, dans chacune de mes créations. Cela m’a permis de montrer le développement de ce personnage au long de son périple sur cette île. On remarque que dans un premier temps il essaye de s’affirmer comme chef du groupe et ce d’autant plus avec Jack qui est souvent dans la confrontation avec lui (voir discussion 1). J’ai également voulu mettre en lumière sa relation avec Simon. En effet, ces deux personnages éprouvent une affection l’un envers l’autre et il m’est d’avis que le décès de Simon a été un élément traumatisant pour Ralph, ce qui aurait accélérer des problèmes qu’il rencontrait comme le manque d’affirmation ou les pertes de mémoires. C’est ce dernier point qui est développé dans la discussion en Sam et Erik qui ont remarqué, quelques jours après l’assassinat de Simon, le déclin de Ralph. Enfin, il me paraissait important de conclure ces discussions par une forme d’adieu de Ralph à Simon. Cette forme de résilience pourrait s’apparenter à un premier pas dans le long chemin qu’il aura à parcourir pour se remettre des atrocités de l’île.

Un autre des personnages auquel je fais référence est Jack. Il intervient directement dans la première discussion et indirectement dans la troisième. Cela m’a permis de montrer la dure évolution de ce personnage. Dès le début du roman, il entretient une relation contradictoire avec Ralph. S’ils s’accordent sur quelques points, le chef de la maîtrise rentre à de nombreuses reprises en opposition avec Ralph. On sent qu’il a du mal à accepter la supériorité hiérarchique de ce dernier. De plus, il est assez dur envers les plus jeunes pour lesquels il n’a aucune compassion, et envers Porcinet qu’il a pris pour souffre-douleur. La discussion entre Erik et Sam est révélatrice d’un tournant dans l’histoire. Jack part de son côté pour construire son groupe et en être le chef. Comme le pressent Erik dans ces échanges, Jack devient très rapidement tyrannique et n’hésite pas à battre sans raison valable un des membres de son groupe.

Les jumeaux Erik et Sam sont des personnages qui semblent tiraillés entre Ralph et Jack, comme l’exprime Sam dans la troisième discussion. En effet, ils sont restés fidèles à Ralph lors de la scission du groupe initial. Cependant, ils semblent également attirés par ce que peut proposer Jack de son côté de l’île, ainsi ils n’ont pas hésité à rejoindre son festin sur la plage. Cependant, ils semblent prendre conscience de la dangerosité de Jack et n’hésitent pas à accompagner Ralph et Porcinet dans leur excursion pour récupérer les lunettes volés. Ils finissent, contraints, par rejoindre le clan de Jack mais essayent jusqu’au bout d’aider Ralph en le prévenant de la battue organisée pour le trouver.

Il était essentiel que ma création évoque Simon et sa fin tragique. C’est un personnage à l’écart, il est souvent moqué par le groupe pour son manque de confiance lorsqu’il souhaite prendre la parole. J’ai eu l’impression de voir un personnage torturé, qui se sent en décalage, que personne n’écoute même quand il a des choses pertinentes à évoquer. Je pense que c’est cet écart avec le reste du groupe et les conditions de vie extrêmement difficiles de l’île, qui l’ont amené à avoir des hallucinations. En effet, Sa Majesté Des Mouches dont parle Simon lors de son échange avec Ralph, n’est autre qu’une hallucination de ce dernier. Il se retrouve devant la tête de cochon laissée en offrande au monstre par Jack et ses chasseurs. Cette dernière est dévorée par les mouches, l’hallucination de Simon porte donc le nom de Sa Majesté Des Mouches et se met à lui parler.

Dans cette folie, il garde cependant une sorte de lucidité puisqu’il découvre le véritable « monstre » qu’ont aperçu Jack et Ralph dans la montagne et qui se trouve être le cadavre d’un parachutiste. C’est d’ailleurs en voulant révéler cette découverte aux autres qu’il voit sa vie prendre fin. En effet, il arrive de la forêt dans la nuit pendant que tous les enfants font une sorte de danse rituelle contre le monstre. Dans la folie collective, ils prennent Simon pour le monstre et le tue. J’ai trouvé ce personnage très intéressant car bien que torturé il semblait être le plus lucide sur tout ce qui se passait et ce qui allait se passer. On le voit dans la discussion 4, Simon semblait savoir dès le début de l’histoire (page 135) que Ralph rentrerait chez lui et que lui non. De plus, il avait pressenti la folie collective et meurtrière qui a pris peu à peu place au sein du groupe puisque, quand il parlait de la bête, il « imaginait un être humain héroïque, mais malade » (page 126). Et on peut penser qu’il avait raison puisqu’au final la vraie bête sur l’île semble être cette folie qui s’est insinuée dans le cœur des enfants.

Enfin on trouve Porcinet, ce petit garçon bien en chair qui se fait harceler par Jack mais qui trouve un allié en Ralph. C’est le personnage le plus rationnel de ce roman. Dès le début, il propose de dresser une liste des choses essentielles à faire, de recenser tous les enfants et des solutions aux problèmes rencontrés. On se rend vite compte que Ralph s’appuie beaucoup sur lui pour prendre des décisions et que les fois où il ne le fait pas, les choses ne se passent pas très bien. Il semble donc qu’ils soient finalement deux à la tête du groupe, Porcinet ayant les idées et un esprit logique mais étant détesté par une grande majorité des enfants et Ralph ayant la prestance nécessaire pour diriger.

À travers ces discussions, j’ai voulu représenter la descente aux enfers vécue par les personnages et la folie progressive apparaissant au sein du groupe. Pour Rousseau, l’Homme à l’état de nature est profondément bon, et ce serait donc la société, la civilisation qui le gâcherait, le rendrait mauvais. Cette dystopie de Golding semble lui donner tort. En effet, on voit que de jeunes enfants, laissé seuls sans aucun adulte, sur une île déserte, finissent par devenir violents et s’entre-tuer (assassinat de Simon, de Porcinet et tentative d’assassinat de Ralph).

Réflexions sur le numérique

Une étude Suisse de 2022 a montré que 25% des enfants entre six et sept ans et 60% des enfants entre dix et onze ans possèdent un smartphone. La tranche d’âge des enfants ayant atterri sur l’île du roman de Golding est de six à douze ans. On peut donc se demander s’il aurait été pertinent de leur confier des téléphones.

Je pars ici du principe qu’un téléphone ne leur aurait pas permis de contacter l’extérieur et d’être secourus, auquel cas la réponse aurait évidemment été oui.

Dans un premier temps, on peut voir le côté pratique d’un smartphone dans la communication. En effet, un téléphone aurait permis aux enfants de communiquer facilement entre eux depuis différents endroits de l’île, notamment lorsque que les chasseurs partent chercher du gibier. De plus, une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Pennsylvanie a révélé que l’usage des réseaux sociaux, et plus généralement des moyens de communication en ligne, permettait l’élargissement de son réseau de connaissances de 12%.

Cependant, on est ici dans un contexte particulier. Les enfants n’ont aucun contact avec l’extérieur et doivent survivre par eux-mêmes. Il est donc primordial qu’ils puissent avoir des discussions face à face pour, dans un premier temps, garder un vrai lien social et, dans un second temps, avoir des discussions fluides et pouvoir débattre. Or, on sait que l’usage des téléphones portables peut devenir très rapidement addictif. Des chercheurs du King’s College de Londres ont mis en évidence que 42,2% des étudiants de moins de vingt-et-un ans sont accros à leur téléphones portable. Ils ont également remarqués que cette addiction a des effets négatifs sur le sommeil et donc la santé mentale de ces étudiants. On peut penser que les conditions de vies sur l’île, déjà difficilement surmontables au niveau psychologique, seraient d’autant plus dures si l’on y ajoutait de potentielles dépendances.

De plus, il ne faut pas oublier un autre des points négatifs de l’usage des téléphones et des réseaux sociaux : le cyber-harcèlement. L’association E-enfance a remarqué une hausse de 57% des du harcèlement et des violences en ligne en 2020 et d’après une enquête de la Depp de 2017, 5,6% des collégiens subissent du harcèlement qui se prolonge en dehors de l’école par l’utilisation des réseaux sociaux. C’est donc un risque non négligeable de l’utilisation d’un smartphone par des enfants. Nous pouvons prendre ici l’exemple de Porcinet. Ce garçon est déjà, dans le roman, victime de moqueries et de mises à l’écart pouvant s’apparenter à du harcèlement. Si tous les enfants sur l’île possédaient un téléphone il y aurait un fort risque que le harcèlement continue par ce biais. Ainsi, Porcinet n’aurait jamais de répit et ferait constamment face à des méchancetés que ce soit en réel ou sur son téléphone

Dans cette réflexion intervient un avis plus personnel. J’ai été élevée dans un environnement assez protégé du numérique, je n’ai pas été exposée aux écrans avant mes trois ans, j’ai eu un téléphone portable à mes 14 ans. J’ai donc grandi assez éloignée du numérique ce qui m’a permis de développer un goût pour d’autre loisirs tels que la lecture, les jeux sociétés, les activités manuelles… Ainsi, je vois l’aspect pratique des téléphones portable pour la communication mais j’en vois également les hauts risques d’addiction et la chronophagie qu’ils engendrent. Il ne me parait donc pas nécessaire que les enfants du roman de Golding, qui sont encore très jeunes, possèdent chacun un téléphone, au risque de freiner leur créativité et le développement de leur sociabilité réelle.

Pour finir, je pense pouvoir m’arrêter sur un entre-deux sur cette question de la pertinence de la possession de téléphones portables pour des enfants livrés à eux-mêmes. Ainsi, en me basant sur les enfants et le contexte du roman, je pense qu’il aurait pu être utile qu’ils possèdent au moins deux téléphones pour pouvoir communiquer depuis différents endroits de l’île. Cependant, il ne me semble pas pertinent que tous les enfants en aient un, surtout les plus jeunes, au vu des risques évoqués précédemment.

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