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SOPHIE ET GEORGES, EXPULSES DE LEUR VIE

« Nous sommes les expulsés de Paris, du quartier Montparnasse,

de notre chez nous et de notre vie. »

« Les Expulsés » est une œuvre d’Ernest Pignon Ernest accroché dans les rues de Paris dans les années 70. C’est une sérigraphie éphémère produite sur du papier journal qui témoigne de la période terrible vécu par les expulsés lors de la reconstruction de Paris. Les deux personnages présents sur l’œuvre sont une femme et un homme victime des expulsions de Paris, ils sont représentés en taille grandeur nature donnant encore plus d’impact à cette image déjà si prenante. Ernest Pignon Ernest est un artiste engagé auteur de nombreuses œuvres in situ comme « L’avortement ».

Ce que l’œuvre d’Ernest Pignon-Ernest a dit à Amma B (émission réalisée avec l’aide de Gwendoline et Emma L )

Homme : Ah chère femme, cette maison, cette maison qui nous était si chère, détruite, des années de vie parties en poussière ! c’était la maison qui a vu naitre nos enfants, tant de moments partagés partis aux oubliettes ! Nous avons vécu tant de bons moments ici, et maintenant, c’est fini.

Homme : Tu te souviens, de ce jour de décembre où nous étions assis près du feu dans le salon, avec les enfants Hugo et Violaine. Nous profitions d’une de ces belles après-midis d’hiver à Paris, réfugiés bien au chaud à l’intérieur de la maison dans ce magnifique canapé vert car il faisait trop froid pour mettre un pied dehors. Nous avons discuté des heures et des heures de tout et de rien. Ah ! Ce salon que nous avons passé tant de temps à décorer, je me souviens encore parfaitement de ce joli papier peint à fleurs qui ornaient nos murs. Tu t’en souviens Sophie ?

Et dans la cuisine, qu’est-ce que nous en avons passé des bons moments, n’est-ce pas ? Nous adorions cet endroit, il était plein de charme avec son carrelage blanc en bas des murs et une jolie tapisserie baroque qui était si couteuse à l’époque mais cela te faisait tellement plaisir de l’acheter que je n’ai pas résisté. Tu nous y as concocté des plats tous plus délicieux les uns que les autres, surtout ton flan parisien ! 

Homme : C’est sûr qu’on y a vécu des bons moments dans cette maison mais pas que, ce 23 avril 1967 restera à jamais gravé dans ma mémoire. Ce terrible incendie qui a abimé notre si jolie maison à jamais. La chambre de Violaine partie en fumée. Aujourd’hui, ces traces ont disparu mais cette histoire restera pour toujours gravée dans mon cœur, tout comme cette maison et les bons souvenirs qu’on y a.

 Mais nous n’avons pas le choix, il faut partir. On nous traite comme des moins que rien, des parias. Nous sommes les expulsés de Paris, du quartier Montparnasse, de notre chez nous et de notre vie. Cette situation me rappelle avec horreur un évènement que je ne pensais plus revoir, ces citoyens juifs qui ont été expulsés, extirpés de leurs propres maisons par la force. Je vois dans notre situation d’étranges similitudes, nous deux, devant ce qu’il reste de notre maison avec pour seul souvenir deux bagages.

F

emme : Allez, allons-y maintenant…

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