Cher roman,
Dans cette lettre je vais te faire part de ce que j’ai ressenti tout au long de ce voyage en ta compagnie.
Tout d’abord le voyage. Ce choix de mot n’est pas anodin car il est le point central de ton histoire. Tu nous emmènes visiter le monde, et principalement le Japon, à travers les voyages d’Hervé. Cela m’a permis d’en apprendre plus sur ce pays magnifique. De plus, cette sensation de voyager est renforcée par ta forme un peu particulière. En effet, tu ressembles à une musique, une mélodie. Tu es découpé en quatre grandes parties que sont les quatre voyages d’Hervé, et on trouve une sorte de refrain représenté par la répétition de son trajet, toujours identique, jusqu’au Japon.
On note d’ailleurs une sorte de cassure entre la vie active du héros lorsqu’il se trouve au Japon, et sa vie tranquille et passive lorsqu’il est de retour à Lavilldieu.
J’ai également apprécié ce voyage grâce à ton intrigue. Un des fils conducteur de cette histoire est la mystérieuse jeune femme du Japon. On l’aperçoit au fil des visites d’Hervé à Hara Kei, mais tu ne nous donnes que peu d’information sur elle. On s’interroge : Que fait une jeune femme de type européen au Japon ? Pourquoi tout le monde semble-t-il faire fi de sa présence ? J’ai dans un premier temps ressenti de la frustration quand je me suis rendue compte que tu ne nous livrerais pas plus d’informations sur ce personnage. Puis en prenant du recul, en te parcourant une deuxième fois, j’ai trouvé que cela était plutôt positif.
Cela nous laisse la possibilité d’interpréter ce personnage de la manière que nous le voulons. Cela nous amène également à nous questionner. Je me suis demandé si cette femme avait vraiment existé. En effet lorsqu’il interroge un Anglais faisant du commerce d’arme avec Hara Kei, il lui dit qu’il n’y a aucune femme ressemblant à sa description dans le village. Ainsi je me suis demandée : cette femme ne serait-elle pas le fruit de l’imagination du héros ? Ne serait-ce pas une façon pour lui de se rappeler sa femme lors de ses voyages ? Puis, j’ai réalisé qu’elle existait réellement puisqu’elle a eu des échanges (le petit billet avec des idéogrammes japonais) avec Hervé.
Un autre des aspects que j’ai apprécié, c’est ta manière de décrire les personnages. Il n’y a aucune ou très peu de description physique des personnages. De plus, nous n’avons pas de description psychologique précise du héros. Nous ne connaissons pas ses pensées, ses sentiments et avons un point de vue externe sur cette histoire. On arrive cependant à cerner son caractère au fil du temps, à travers ses actes et son comportement face aux différentes situations auxquelles il est confronté.
J’ai aimé cela car ça me permet d’être totalement libre dans mon interprétation des personnages. Cela fait travailler mon imagination et je trouve que c’est quelque chose d’essentiel dans un livre.
Le trésor caché que j’ai pu trouver dans ce livre, c’est la réflexion qu’il amène sur l’incommunicabilité des êtres.
En effet, Hervé est entouré de nombreuses personnes mais ne les comprend pas. Il y a évidemment la jeune femme du Japon, ils ne peuvent se comprendre à cause de la barrière de la langue. Quand enfin nous avons cru cela possible grâce à la lettre envoyée, elle s’est révélée être écrite par une autre personne. Il y a aussi sa femme Hélène. Si ici, il n’y a pas cette barrière linguistique, on trouve une grande incompréhension entre eux. Il se rend compte après sa mort, de son geste, l’écriture de la lettre, qu’il ne comprendra pas.
Si je devais résumer, je dirais que ce voyage effectué à travers tes pages était très enrichissant. Il m’a permis de stimuler mon imagination grâce aux descriptions du voyage et au flou laissé sur les personnages. De plus, l’intrigue plutôt intéressante, m’a donné envie de te relire une seconde fois pour saisir avec précision les symboles et détails cachés entre tes pages.
