L’affaire Dreyfus (1894 – 1906).

  Bonjour à tous: le premier article de cette année sera consacré à l’affaire Dreyfus. Dans quelques jours sera célébré le 111e anniversaire de la lettre d’Eile Zola « J’accuse » publiée dans « l’Aurore  » le 13 janvier 1898. Bonne lecture et bonne année !

En 1894, démarrait l’affaire la plus importante de la fin du XIXe siècle en France, l’affaire Dreyfus, celle ou un homme fut condamné à une très lourde peine alors qu’il était innocent. Dans quel contexte cette affaire a-t-elle éclaté ? Comment expliquer la difficulté de faire reconnaître l’innocence de Dreyfus ? Enfin, la République est – elle ressortie affaiblie ou renforcée de cette affaire ?

Dans la France des années 1880 – 1890, il existe un contexte antisémite. L’antisémitisme avait fait son apparition sur la scène politique avec la crise boulangiste des années 1886 – 1889. E Drumont dans son journal antisémite « La libre parole » accuse les juifs de tout et n’importe quoi. L’antisémitisme se décline autant à droite qu’à gauche.

C’est dans ce cadre que l’armée découvre un bordereau adressé à l’attaché militaire de l’ambassade d’Allemagne, Von Scwartzkoppen, prouvant que l’Allemagne a un espion au sein de l’Etat major. Très rapidement les soupçons se portent sur le capitaine Dreyfus qui malgré l’absence de preuve est le coupable idéal:

En effet, il est stagiaire à l’Etat major, il est juif, d’origine alsacienne. Aux yeux de ses accusateurs tout l’ accable. Et parce que la France est un pays vaincu, elle doit trouver le coupable rapidement afin de montrer sa capacité à débusquer les traitres.

Le 15 octobre 1894, Dreyfus est convoqué et arrêté au ministère de la Guerre. Le 19 décembre il est jugé par le Conseil de guerre et condamné le 22 décembre à la déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée. Une pièce, un faux, « le faux Henry » du nom de l’officier qui le fabrique, emporte la conviction des juges de la culpabilité de Dreyfus. Le 5 janvier 1895, Dreyfus est dégradé dans la cour de l’Ecole militaire. Après avoir transité par l’Ile de Ré et La Rochelle mi-janvier, le 21 février il part pour la Guyane d’où il est transféré vers l’ïle du Diable au large de Cayenne.

Mais progressivement les preuves prouvant l’innocence de Dreyfus s’accumulent. Les soupçons se portent de plus en plus vers un officier, Estherazy  qui est acquitté le 11 janvier par le Conseil de guerre. Deux jours plus tard Emile Zola publie sa lettre « J’accuse » où il accuse le gouvernement, l’armée et les juges de complicité dans leur refus de réviser le procès.

Extrait vidéo: Emile Zola écrit « J’accuse ».

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De nouvelles pièces trouvées par le lieutnant colonel Picquart prouvent l’innocence de Dreyfus et la culpabilité du commandant Estherazy. Zola est poursuivi, l’opinion se divise entre Dreyfusards ( Zola, Clémenceau, Jaurès) et antidreyfusards ( Maurras, Barres, Caran d’Ache, Drumont). Grâce à l’acharnement des Dreyfusards un second procès est organisé à Rennes le 3 juin 1899. Dreyfus n’y est pas innocenté et c’est le président de la république Emile Loubet qui le gracie. C’est seulement en 1906 qu’il est réintégré au sein de l’armée au grade de commandant et  élevé à la dignité d’officier de la Légion d’honneur.

L’affaire Dreyfus a déchiré les Français mais parce que le droit l’a emporté sur l’injustice la République en ressort renforcée. Alfred Dreyfus participera à la Première guerre mondiale et décédera en 1935 dans l’indifférence générale. Son épouse, qui l’a en permanence soutenu, décède à la fin de la Seconde guerre mondiale en 1945. Estherazy quant à lui meurt en 1923 en Angleterre sans avoir fait un seul jour de prison.

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