Le 1er octobre 1946 s’achevait le procès de Nuremberg qui avait jugé des criminels nazis. 63 ans après, ce procès demeure un grand moment d’histoire.
C’est pendant la guerre que germe l’idée d’un tribunal qui jugerait les responsables nazis. Cette idée sans précédent comme cela est écrit dans « le webzine de l’histoire »de juger les vaincus s’explique par le caractère total du conflit. En octobre 42 Etats-Unis et Grande Bretagne se déclarent prêts à fonder une commission d’enquête sur les crimes de guerre. Puis en avril 1945, réunit à San Francisco pour la fondation de l’ONU, les pays vainqueurs décident que les grands criminels de guerre devaient être traduits devant un tribunal International.
Trois chefs d’accusation sont retenus : crimes contre la paix auquel on ajoutera « complot contre la paix », crimes de guerre et surtout crime contre l’humanité. Le crime contre l’humanité est défini ainsi par les juristes « assassinat, extermination, réduction en esclavage, déportation et tout acte inhumain commis contre toutes les populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux.
(Vidéo rappelant les raisons du choix de Nuremberg pour le procès)
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Le Tribunal était composé de 8 magistrats représentant les quatre pays vainqueurs : Etats-Unis, URSS, Grande Bretagne et la France. Chaque pays avait envoyé un juge et son suppléant. Quatre procureurs représentaient aussi les quatre pays : Robert Jackson (Etats-Unis), Rudenko (URSS), Shawcross ( Grande Bretagne) et François de Menthon (France). Devaient être jugés de hauts dignitaires nazis mais aussi les organisations nazies dont la SS, la Gestapo et la SA.
C’est dans ces conditions que s’ouvre le procès le 20 novembre 1945 à Nuremberg ville des parades nazies. Sur le banc des accusés 21 hommes qui tous plaident non-coupables. Parmi eux Goering qui avait préparé la guerre à la demande d’Hitler, Alfred Rosenberg le théoricien du nazisme ou encore Fritz Sauckel ancien commissaire aux travailleurs étrangers, le « négrier » de l’Europe.
Au cours de ce très long procès de nombreux témoins à charge viennent à la barre 
dont Marie-Claude Vaillant-Couturier qui avait été déportée à Auschwitz. Des documents sont exploités dont l’un des exemplaires du procès verbal de la conférence de Wannsee du 20 janvier 1942 au cours de laquelle les nazis organisèrent l’extermination de tous les Juifs d’Europe. Mais surtout le 29 novembre un film d’une heure est projetée. Il montre les camps de concentration au moment où les alliés les découvrent, les piles de mort, les corps décharnés. La salle est plongée dans le noir excepté le banc des accusés ainsi on pouvait voir la réaction de ces hommes auteurs de ces monstruosités.
Le 30 septembre 1946 la lecture du jugement est donnée. Le 1er octobre les sentences sont prononcées : onze accusés sont condamnés à mort par pendaison dont Goering, Keitel, Sauckel, Franck et Borman qui a été jugé par contumace. Trois accusés sont acquittés ( Schacht, Fritsch et Von Papen). Les autres ont une peine de prison. Si Goering se suicide, les 10 autres accusés présents au procès sont pendus dans la nuit du 15 au 16 octobre 1946.
Certes ce procès n’a pas été parfait, le génocide juif n’éclate pas au grand jour, les Soviétiques ne reconnaissent pas leur responsabilité dans les crimes de Katyn mais il a le mérite de rétablir le droit.De plus, la jurisprudence de Nuremberg aboutit à la création de deux tribunaux internationaux pour juger les crimes de guerre et contre l’humanité commis en ex-Yougoslavie en 1993 et au Rwanda en 1994 : le TPIY (Tribunal pénal international pour la Yougoslavie) et le TPIR (pour le Rwanda). Enfin une Cour pénale internationale (CPI) a vu le jour en 2002.
Pour en savoir plus:
Lire le livre d’Annette Wieviorka « le procès de Nuremberg ». éditions Liana Levi Histoire.
