Grace au sondage réalisé au sein du lycée nous avons pu constater que les territoires ont une importance majeure dans la socialisation. Le territoire permet la construction de notre identité sociale et personnelle, de notre « soi ». Ainsi, chacun de nous possède une part de lui qui s’attache à un territoire ou qui contribue à marquer son identité. En effet, le choix du lycée par exemple est représentatif des critères sociaux des adolescents à tel point que certains préfèrent éviter leur lycée de secteurs. Effectivement, la réputation de l’établissement, la volonté de faire de nouvelles rencontres, de fuir certaines relations mais aussi le choix des spécialités et les transports sont des raisons pour lesquelles en moyenne 40% des élèves du lycée, sont à Paul Valéry.

Graphique représentant les raisons pour lesquelles en moyenne 40%
des élèves de la cité Scolaire Paul Valéry sont dans l’établissement.


Aussi, au sein de l’établissement, certains lieux semblent être associés à des genres et des classes sociales différentes.

Le perron par exemple est fréquenté plus généralement par les garçons de classe sociale supérieure tandis que le préau de la cour est côtoyé par les filles d’une classe populaire. Nous pouvons néanmoins noter que seul 11% des personnes ayant participées au sondage ont affirmé occuper leurs heures de pauses sur le perron ce qui représente bien la part de la classe supérieure du lycée. Notre hypothèse pour expliquer ce phénomène est que les personnes de classes populaires ont d’avantage l’habitude de sortir du lycée et de rentrer chez eux. Nous pouvons alors penser que les élèves de classe supérieur ont un meilleur rapport à l’école que ceux des classes moyennes et populaires. Cela pourrait être dû aux conditions plus favorables aux études et au travail mais aussi à leurs moyens financiers plus conséquents, contrairement aux classes moyennes et populaires.
D’autres endroits comme la cour du lycée et les parcs sont associés aux classes moyennes plutôt féminines.
Nous remarquons également que les garçons de classes sociales moyennes ont tendance à voir leurs amis au sport tandis que le bar est fréquenté par les filles de classes moyennes/ supérieures.


En interrogeant des élèves du lycée nous avons pu constater que l’apparence est un marqueur identitaire important. En effet, « nous voyons premièrement le physique et avons tendance à nous rapprocher des gens qui nous ressemble physiquement » d’après un élève. De plus, selon une lycéenne anonyme : « le style vestimentaire comme les vêtements de marque ou un style raffiné permettent d’assimiler la plupart du temps les gens à un milieu aisé et inversement ». Pour un lycéen de la Cité scolaire Paul Valéry, les personnes d’un milieu plutôt populaire peuvent s’habiller de façon à faire penser qu’ils viennent d’une autre classe sociale : « cela peut nous permettre d’être associé ou bien dissocié d’un lieu, les apparences peuvent être trompeuses. » Les vêtements peuvent ainsi, permettre notre association ou notre dissociation à un certain territoire.

En outre, le marqueur du langage et l’accent avec les mots propres à une régions ou une origine, ou encore le langage soutenu et familier permettent d’associer quelqu’un à un groupe social ou encore à un lieu. Selon les idées reçues, une personne dont l’accent est « pointu » se verra d’avantage assimilé à une classe sociale supérieur en comparaison avec l’accent des campagnes ou du sud, qui sera plus associé aux classes sociales populaires. En somme, nous avons tendance à être associés à des lieux à cause de marqueurs sociaux comme les vêtements, le langage et les fréquentations.

Cependant, la fréquentation de ces territoires peut être liée à ces marqueurs sociaux. Il s’agirait de lieux de regroupement où les personnes de même marqueurs se retrouveraient, ce qui engendrerait une fréquentation de lieux propre à certains marqueurs.

Finalement, d’après les sondages, hors temps scolaire les élèves du lycée ont tendance à se retrouver dans un parc (45%), chez leurs amis (71%) ou encore au sport (32%) et au bar (29%). Nous pensons que les bars et salles de sports sont moins fréquentés par les jeunes car cela demande des moyens financiers tandis que chez les amis ne demande pas de ressources financières particulières.

Lieux les plus fréquentés hors temps scolaire avec les amis, d’après le sondage réalisé.

Pour conclure, nous avons pu observer un fort lien entre territoire et classe sociale au sein même du lycée mais également en dehors. Effectivement, selon certains marqueurs sociaux comme notre classe sociale, nous avons tendance à fréquenter des lieux différents mais cela dépend aussi d’autres facteurs comme l’âge et le sexe, pour ne citer qu’eux.

Emma Bouis, Manon Bigel, Pauline Vitorino, Silyana Khelifi Couto