Préambule

Quelle différence entre la science qui se fait et la science qui se dit ?

« La science qui se dit » est une science aboutie, fruit de milliards d’heure de réflexion humaine. Bien huilée, les concepts s’emboîtent les uns dans les autres, l’ensemble forme un tout cohérent qui semble tenir par lui-même au-delà des passions humaines. C’est la science qui sait et qui explique. C’est la science des réponses aux questions. Celle qui permet d’expliquer pourquoi le ciel est bleu, pourquoi un objet soumis à une force voit sa vitesse varier, pourquoi le soleil se lève tout les matins et pourquoi la lune présente toujours la même face.

Cette science est nécessaire pour comprendre « la science qui se fait et se parle« . Celle-ci est beaucoup plus bancale. Elle est truffée de fausses routes qui deviendront des erreurs historiques, de croyances, d’émotions. Bref, c’est la science des hommes, la science des questions : par où passe un électron lors d’une expérience de diffraction ? Pourquoi les prévisions météo à plus de 7 jours sont impossibles ? Pourquoi un ordinateur peut battre le meilleur être humain aux échecs mais ne sait pas apprendre une nouvelle langue tout seul (alors qu’un enfant y arrive très bien en quelques années) ? Pourquoi les lois de la mécanique célestes sont incompatibles avec les lois de la physique des particules ?

Comprendre ces questions et leurs implications nécessite une bonne connaissance de « la science qui se dit ». C’est sur ce postulat qu’est basé l’enseignement des sciences. Et c’est la raison majeure, à mon sens, pour laquelle on n’enseigne pas la mécanique quantique, la relativité ou les sciences du chaos à l’école. Pourtant, si la connaissance de « la science qui se dit » est nécessaire, elle est loin d’être suffisante pour permettre aux nouvelles générations de maintenir un intérêt pour la chose scientifique et participer plus tard à « la science qui se parle ».

Le propos de ce blog est donc de poser des questions, d’entamer des discussions, de provoquer des interrogations. Il n’est pas très original de dire que l’on a plus de questions que de réponses mais pourtant, cela est vrai. C’est ces interrogations que je veux partager en mettant l’accent sur la science « historique » des victoires et des défaites de l’esprit face à la complexité des réalités qu’il produit.

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