La légende du chevalier Amirlin

Cela se passa il y a très longtemps dans une cité assez mystérieuse, au château Buldoranie. Il y était un roi nommé Déralot qui vivait avec sa femme Homniscka et son fils Séramus. Ce roi était aimable, courtois et bon, il gouvernait son royaume avec justice et loyauté. Personne ne se doutait qu’un monstre abominable, sanguinaire et épouvantable s’approchait.

Scan22

C’était une journée ensoleillée. Les paysans étaient aux champs, les villageois vendaient des volailles et les seigneurs se reposaient. Mais tout d’un coup, le sol se mit à trembler et un effroyable rugissement se fit entendre, les paysans quittèrent les champs. Les villageois se mirent à paniquer et à hurler. Les seigneurs sursautèrent à en avoir une attaque. Là, un monstre horrible apparut, il obligea les habitants à lui offrir le résultat de deux semaines de récolte et le royaume commença à manquer de vivres. Un jour, alors que tous les seigneurs étaient rassemblés dans la cour, l’un d’eux se leva et dit :

« Mes chers amis, nous ne pouvons plus agir ainsi, si nous continuons nous payerons tous les conséquences. »

Séramus le fils du roi les écoutait de derrière un cornouiller*, il était prêt à montrer son courage.

« Mes frères » continua le seigneur « j’ai rêvé d’un plan. Pendant que nous attaquerons le monstre, l’un d’entre nous sera caché derrière les plessis* et se glissera discrètement à l’extérieur des frontières. »

Séramus vit que c’était le bon moment et sortit de son recet* puis dit :

« Ce sera moi qui sortirai. »

Il y eut beaucoup de chuchotements mais finalement il fut conclu que se serait lui. Le plan se fit donc, pendant que les seigneurs occupaient le monstre, il se faufila derrière les plessis et sortit du royaume. Il se mit en quête d’un chevalier courageux qui délivrerais le royaume de ce monstre sans cœur et sans pitié.

*Plessis : haie(s) ; *Recet (ou recès): refuge, cachette ; *Cornouiller : arbre à fruit rouges, commun aux haies et aux bois

Scan33

En cette fin de matinée un chevalier cherchant l’aventure croisa le chemin du prince, qui s’était perdu. Il lui dit :

« Mon cher ami que cherchez vous ? »

« Je cherche un chevalier courageux qui délivrera mon royaume d’un abominable monstre. » répondit-il.

« Je suis le chevalier que vous recherchez je me nomme Amirlin. Je vous propose qu’en échange vous me donniez une place parmi vos chevaliers. »

« J’accepte » répondit le prince « je vous le promets mais dépêchez-vous, allez au Nord et vous trouverez le royaume. »

Le chevalier était un prince lui aussi. Il avait de beaux cheveux roux bouclés, il avait les lèvres rosées. La forme de son visage était séduisante, son regard d’une bleutée éclatante qui faisait penser à un ciel sans nuage.

Le chevalier se peigna une dernière fois et se mit en route, il traversa la forêt, franchit lescollines, prit un bain dans un lac .…. et continua son voyage. Arrivé aux frontières, il fixa l’horizon…..rien. Soudain une masse énorme descendit du ciel et poussa un grognement à vous faire trembler les os. Le chevalier poussa un cri de petite fille mais se gifla et se reprit. Le monstre avait une tête de lion et des crocs qui lui sortaient de la gueule, il avait un nez d’humain, des yeux d’alérion*, un corps de dragon et une queue de serpent. Ses pattes n’étaient autre que des sabots, ses jambes des cuisses de biche et il avait aussi une émeraude dans le front.

Scan11

*Alérion : aigle.

 Le chevalier enfila son haubert*, mit son heaume* et plaqua son écu* contre son torse. Il sortit son épée et fonça sur lui. Le monstre cracha de l’acide sur le héros mais se fit embrocher au passage, le chevalier lui arracha l’émeraude qui était dans son front. La bête gémit mais profita de sa position pour lui arracher sa jambe, la créature se vida de son sang très vite.

*Haubert : cotte de maille ; *Heaume : casque du Moyen-âge ; *Ecu : bouclier.

Les habitants accoururent pour acclamer et soigner leur héros malgré sa jambe arraché. Le royaume fut libéré du monstre. Mais la reine sombra dans un profond chagrin car son fils avait trouvé une fiancée pendant sa quête et ne rentrerait plus. Quant au chevalier Amirlin, qui avait perdu sa jambe, il fut accueilli dans la cour du roi. Il garda toujours l’estoc*de son ancienne épée avec laquelle il avait tué la bête monstrueuse. Même sans sa jambe il était toujours….. aussi beau.

 *Estoc : pointe de l’épée.

 Ketsia

__________________________________________________

Noir de boue et d’obus

Connaissez-vous la compagnie de danse « Difé Kako » ?

C’est Monsieur Roustan, professeur d’EPS au collège et grand amateur de danse qui nous a permis de la découvrir dans le cadre de notre « projet 14/18 ».

Vendredi matin 14 novembre toute l’équipe (les 33 élèves de 3e volontaires et 4 professeurs) s’est retrouvée à l’ENCRE pour assister au spectacle « Noir de boue et d’obus », une création de Chantal Loïal, directrice artistique et chorégraphe.

Sur scène 4 danseurs-soldats en uniforme intemporel pour évoquer l’assaut, la bataille, le corps à corps et l’agonie. Une grande énergie dans ce spectacle qui rappelle la cruauté et l’inhumanité de la Première Guerre mondiale et le rôle souvent méconnu des troupes originaires des colonies françaises (dont le tirailleur « sénégalais »).

Un spectacle « coup de poing » porté par une bande son et des jeux de lumière puissants, nous en sommes sortis un peu K.O !

Après leur représentation, les acteurs et la chorégraphe ont été très disponibles pour répondre à nos questions et prendre quelques photos.

Cette matinée nous a parfaitement plongés dans l’ambiance des commémorations de la Grande Guerre, ce qui nous motive encore plus pour réussir notre exposition « 14 /18 par les Arts : Des Histoires Partagées »… le 5 février !

__________________________________________________