Une réussite industrielle : Henry Ford

Exercice 1 : Sur une copie, relevez dans les deux documents suivants les informations qui vous permettent de renseigner les thèmes ci-dessous.

Le portrait d’un entrepreneur; Les innovations de Ford; Les concurrents de Ford; L’organisation de la production; Les limites du fordisme; La localisation géographique

Exercice 2 : Puis imaginez un schéma à flèches (ou schéma systémique) qui explique (en allant d’une cause à une conséquence) ce qu’est le fordisme à partir de l’exemple de la Ford T.

Document 1.

« Henry Ford est une légende, incarnant à lui seul plusieurs facettes du rêve américain. Fils d’un immigré irlandais, il est tenace et passionné. Protestant, il est marqué par le double sens de l’utilité publique et des affaires. Parfait self-made-man, il a quitté l’école très tôt pour bâtir un empire de plusieurs millions de dollars.

Né en 1863 près de Dearborn, dans le Michigan, il multiplie les petits boulots dès seize ans, avant d’entrer chez Westinghouse puis chez Edison, où il passe de manutentionnaire à ingénieur. Passionné de mécanique, il bricole en 1896 un quadricycle, puis fonde deux sociétés automobiles éphémères.

Le 16 juin 1903, grâce aux subsides d’un marchand de charbon, il crée la Ford Motor Company (FoMoCo). Le succès est immédiat. Les premiers bénéfices permettent le financement d’une usine digne de ce nom à Piquette Avenue, à Detroit, mais divisent les associés quant à l’avenir de l’affaire. Ford profitent de ces hésitations pour évincer ceux qui ne partagent pas ses vues, récupérant sans ménagement 58,5 % de l’affaire en 1907. Une aubaine, un an avant la révolution de la Ford T.

On aura tout dit sur ce modèle rustique, qui va replacer le chariot et ravir les farmers. La Tin Lizzie (“Babette en tôle”), comme l’appellent les Américains, doit son succès à un prix en chute libre : 900 dollars en 1909, soit le salaire annuel d’un enseignant ; 290 dollars en 1927, grâce à des temps de fabrication qui passent de 15 heures à 93 minutes. La T devient accessible à tous, au moins pour les ouvriers et fermiers le mieux rémunérés.

Un coût si faible s’explique par une organisation à la fois industrielle et sociale, baptisée “fordisme”. Elle est mise en œuvre dans l’usine modèle de Highland Park (Michigan) dès 1910, avant d’être étendue au reste de l’Amérique, et même à l’Europe. Sur la chaîne de montage, les tâches sont décomposées et standardisées, ce qui permet de fabriquer en série un modèle unique. La productivité des ouvriers et leur fidélité à l’entreprise sont stimulées par des salaires généreux. Avec 5 dollars par jour, ils gagnent deux fois plus que les ouvriers agricoles des Grandes Plaines.

La médaille a son revers. En transformant radicalement le travail en routine, le fordisme industriel malmène les corps et les esprits. Dans son souci de contrôler étroitement les employés, dont il exige “propreté, bonnes manières, tempérance et épargne”, le fordisme social bannit tout syndicat.

Membre ou non d’un Ku Klux Klan1 rénové, Henry Ford s’égare en politique en figurant, en 1916, parmi les candidats aux primaires du parti républicain du Michigan et du Nebraska. Entre 1920 et 1927, l’entrepreneur transforme son journal, le Deaborn Independent, en tribune de l’antisémitisme.

Très conservateur, Henry Ford est aussi un patron absolu. S’il laisse la présidence de la FoMoCo à son fils Edsel en 1919, il refuse de se mettre en retrait au moment où il vient de prendre la totalité du capital de l’affaire.

Henry persiste ainsi à produite la T jusqu’en 1927. Si le modèle franchit alors le seuil des 15 millions d’exemplaires vendus, la Tin Lizzie est détrônée par la General Motors (GM) qui offre une gamme de produits pour des clients différents : une Chevrolet pour les masses, une Pontiac pour les pauvres mais fiers, une Oldsmobile pour les bourgeois discrets, une Buick pour les battants et une Cadillac pour les riches.

Edsel se montre incapable d’imposer à son père les mutations nécessaires : la division Lincoln, rachetée en 1922 pour doter le groupe de voitures de luxe, ne connait pas le succès, tandis que la Ford A n’est lancée qu’en 1928, après six mois de fermeture d’usines et de chômage. La crise des années 1930 accélère le déclin, face à GM et à Chrysler qui rivalisent d’innovations. »

In « Happy birthday, Mr. Ford ! », Jean-Louis Loubet, L’Histoire, n°280, octobre 2003

1.Ku Klux Klan : Organisation raciste blanche influente surtout dans le sud des Etats-Unis.

Document 2 : Le fordisme.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=YXQfABp9a3E[/youtube]

Pour ceux qui ne pourraient pas lire la vidéo sur leur tablette, rendez-vous sur le site suivant : https://www.youtube.com/watch?v=YXQfABp9a3E

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