Il voulait toucher le ciel
Il avait même pas décollé qu’on lui avait déjà brisé les ailes
On lui disait tel quel
Que la vie était belle, sûrement…
Il rêvait de camp de vacances, il a fini en camp de travail
A cause d’une putain d’étoile jaune il a perdu sa bonne étoile
Un signe si serein qui lui rappelait le soleil
Emmené avec les siens, pourtant paisibles la veille
Il avait aucune chance, il pouvait pas se débattre
Il en a passé des nuits blanches à penser à ces massacres
Il en pouvait plus, il devait sortir de cette vie
Il voulait toucher le ciel mais il a pas réussi
Malgré tous ses défauts, c’était un type en or
Il faisait souvent l’idiot mais au fond il était fort
Il voulait s’ouvrir au monde comme on s’ouvre à ses frères
Mais les hommes qui l’emmenèrent l’appelaient Lucifer
Un jeune garçon âgé d’à peine onze ans
Il est né comme toi, dans ses veines coulait du sang
Il avait deux bras, deux jambes
Il aimait rire aussi
Il voulait toucher le ciel mais le ciel l a pris
Il voulait toucher le ciel
il avait même pas décollé qu’on lui avait déjà brisé les ailes
On lui disait tel quel
Que la vie était belle, sûrement…
Papa, maman? Ou est ce qu’ils nous emmènent.
Je crois que j’ vais m’étouffer, pris au piège dans cette arène
J’ai faim, j’ai peur, je fulmine mon malheur
Tout ce que je veux c’est une douche pour me laver de ces horreurs
Il repensait au temps d’avant quand il était libre comme l’air
Maintenant qu’il y repense, les corvées c’était pas l’enfer
Son petit cerveau, devenu si faible et malléable
Il n’en reste que de la poussière, le tout plus petit qu’un grain de sable
Puis on les entassa dans une pièce fermée
C’était pas très pudique, des vieillards aux nouveaux nés
Ça lui importait peu, il attendait un peu de fraicheur
De la fraicheur il en a eu, juste assez pour qu’il en meure
Est ce qu’on penserait à lui, dans les temps futurs?
A ce qu’ont enduré les siens, cette pression et ces blessures
Il est persuadé d’avoir subi tout ça pour rien
Mais ne t’inquiète pas petit frère, car ce texte il t’appartient
Il voulait toucher le ciel
il avait même pas décollé qu’on lui avait déjà brisé les ailes
On lui disait tel quel
Que la vie était belle, sûrement…