pour les TES :l’Inde entre tradition et mondialisation SH 03 08

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un article paru dans Sciences Humaines du mois de Mars 08

Inde, de la tradition à la mondialisation

Régis Meyran

L’Inde a longtemps été vue comme une aire culturelle isolée, et comme un monde tourné vers le passé, qui ne s’expliquerait que par la tradition religieuse. Elle est désormais perçue comme un pays contemporain, ouvert à la mondialisation. Enquête sur les raisons de ce changement de ton.

Qu’est-ce que l’Inde?? Bollywood ou les castes?? L’informatique ou les brahmanes?? Les spécialistes des études indiennes se sont focalisés pendant plus de deux siècles sur une Inde idéale et intemporelle. Et ce n’est que depuis peu qu’on semble «?découvrir?» qu’il existe de vrais Indiens en chair et en os qui, sans renier leurs traditions, sont soumis comme ailleurs aux enjeux actuels de la modernité et de la mondialisation.
Récemment, le sociologue Roland Lardinois s’est demandé pourquoi les indianistes privilégièrent tant les traités en sanscrit de l’Inde ancienne, les védas (dont la partie la plus ancienne, le Rig-Veda, daterait de 1800 à 1500 av. J.?C.), ces textes à l’origine de la religion hindouiste et du brahmanisme. L’obsession des textes anciens, au risque d’oublier l’Inde «?réelle?», serait selon cet auteur un «?impensé?» de la discipline, se présentant comme une évidence. Pourquoi privilégier les textes brahmaniques à l’enquête de terrain pour expliquer la société indienne?? Pour pouvoir répondre à la question, un bref rappel historique est nécessaire…
La tentative de bâtir une véritable science de l’Inde émerge au début du xixe siècle, et s’inscrit dans ce vaste mouvement que l’on appellera l’orientalisme, fait de sociétés savantes, et relayé par des réseaux mondains (salons littéraires, écrits de publicistes…). Cette tendance sera consacrée à la fin du siècle par la création d’institutions prestigieuses?: l’École pratique des hautes études, l’École française d’Extrême-Orient, l’École des langues orientales. Dans les milieux orientalistes, un savoir sur l’Inde se constitue, mais celui-ci est immédiatement soumis à une «?tension structurelle?» entre deux pôles?: d’un côté, la science (soit la recherche de l’autonomie des connaissances)?; de l’autre, l’ésotérisme (soit l’utilisation de ces connaissances pour satisfaire à des demandes de salut spirituel) (1).
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About GhjattaNera

prufessore di scienze economiche e suciale a u liceu san Paulu in Aiacciu

Category(s): COURS TES, mondialisation et culture

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