pour tous inflation : pour 1 euro …on a plus grand chose..

pour un euro …. on a plus grand chose .

Que peut-on acheter avec 1 euro ? Répondre à cette question est l’exercice auquel se sont livrés les photographes Thierry Bouët et Faustine Cornette de Saint-Cyr. Leur but : montrer de façon concrète l’envolée récente des prix alimentaires et le tassement du pouvoir d’achat en France.

L’Insee a annoncé mardi 15 avril une inflation record de 3,2 % au cours des douze derniers mois en France. Les principaux moteurs de la hausse des prix sont les produits pétroliers bien sûr, mais aussi l’alimentation. L’envolée du prix des matières premières agricoles commence à se répercuter sur les étiquettes dans les magasins. A titre d’exemples, les produits laitiers ont augmenté de 14 % sur les douze derniers mois, la volaille de 13,3 %.

Mais au-delà des statistiques, comment saisir ce que les ménages les moins aisés ressentent au quotidien ? Les photographes se sont rendus dans un hypermarché de la région parisienne, réputé l’un des moins chers, et ont sillonné les rayons en tentant d’élaborer un repas à 3 euros avec entrée, plat, dessert. Le résultat est matérialisé en trois assiettes à 1 euro chacune.

A l’arrivée, les quantités sont parfois édifiantes. « Il y a des choses qui m’ont choqué, comme le prix du saucisson, qui devrait être un produit de grande consommation. Or, pour 1 euro, on a vraiment un croûton. Tout ce qui touche à la charcuterie, c’est vraiment du délire », constate Thierry Bouët.

Interloqués par la demande du client photographe, le charcutier à la coupe ou le poissonnier de l’hypermarché se sont exécutés, mais ont eu parfois du mal à satisfaire la commande : « Lorsqu’on a demandé au charcutier de nous couper une tranche de jambon pour 1 euro, il n’y est pas parvenu ! », ironise le photographe. Pour concrétiser dans l’assiette l’euro fatidique, il a dû lui-même amputer la tranche d’un quart de sa taille.

M. Bouët insiste pour expliquer que l’exercice se veut le plus objectif possible : « Nous n’avons pas sélectionné systématiquement les produits les moins chers, mais les plus courants. Par exemple, pour les fruits et légumes, il n’était pas question de choisir des produits flétris ou gâtés, afin de ne pas tomber dans une caricature misérabiliste », souligne-t-il. Spécialiste des portraits en situation, le photographe a cette fois fait le choix de la nature morte : « Quand on veut traiter de la misère, on est plus efficace quand on utilise la métaphore. Nous avons voulu éviter de jouer avec les émotions, pour renforcer l’efficacité du message. »

« Avec l’alimentation, on touche à l’un des sujets les plus sensibles de la société, où les inégalités sont le plus insupportables. Ce que l’on observe actuellement, dans un pays où l’on peut produire ce que l’on veut, est symptomatique d’un dérèglement du système économique », s’emporte-t-il, fustigeant le rôle des intermédiaires, qui pèsent sur le prix payé par le consommateur.

Pour parachever l’exercice, le photographe compte introduire un élément de comparaison en reproduisant l’expérience dans quelques années. Qu’aurons-nous pour 1 euro en 2010 ?

Stéphane Lauer

About GhjattaNera

prufessore di scienze economiche e suciale a u liceu san Paulu in Aiacciu

Category(s): ARTICLE DE PRESSE

Laisser un commentaire