Premiere et terminale normes et sport

un article sur les deux cas d’Afrique du Sud …

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toujours le pib en débat suite ….TES

Merci à Jean Philippe pour la lecture assidue de post de ce blog .il nous propose en commentaire d’un post ancien   à propos du Pib le débat entre une philosophe et un économiste …

là écouter le débat Dque Meda J Gadrey

toujours sur  cette question qui fait débat une suite de lien pour prendre en compte les deux grandes actualités en cours

1 les indicateurs contreversés :

accords et désaccords sur le rapport Stiglitz

et un texte qui relie avec le theme 2 sur la taxe carbonne

un texte qui peut sans doute éclairer le débat sur la commission Stiglitz et
l’inanité de mesurer l’environnement ou le « bien-être » :

L’obsession du chiffre de Julien Milanesi  (Ecorev n° 31, mars 2009)
Combien dépenser pour protéger les baleines ? La construction d’une autoroute provoque-t-elle des avantages supérieurs à la perte d’espaces naturels détruits ? Quel est le coût du réchauffement  climatique ? Le problème essentiel posé à l’exercice d’évaluation est qu’une espèce animale ou végétale, la pollution atmosphérique, etc., n’est pas échangé sur un marché. Un rapport des industriels européennes  chiffraient le coût de l’adoption de la directive REACH sur les produits chimiques à près de 30 milliards d’euros. Un centre de recherche anglais, commissionné par la Confédération Européenne des Syndicats, a évalué à plus de 90 milliards les gains attendus de cette nouvelle réglementations. 55 milliards étaient attribués aux « gains de bien-être » des ouvriers qui ne tomberaient pas malades grâce à cette directive.

Selon Jeremy Bentham, est bien ce qui procure du bonheur (de l’utilité) aux individus ; toute règle morale est ainsi évacuée. Cette philosophie permettait de s’émanciper des carcans, notamment religieux, des sociétés de l’ancien régime. L’exercice était louable pour l’époque, mais finalement peu pertinent : comment  hiérarchiser la vie humaine et animale par exemple ? La morale est ce qui permet de poser des hiérarchies, comme le caractères supérieur de la vie humaine ou le droit de vivre dans un environnement protégé. Les enquêtes d’évaluation contingente, défendu par exemple par Kenneth Arrow, ne sont pas éclairantes. Il ne pouvait répondre à la question impertinente d’un de ses étudiants : combien serait-il prêt à recevoir pour le débarrasser de sa grand mère ?
L’évaluation monétaire de l’environnement cherche à mesurer quelque chose  qui n’existe pas. La valeur est plurielle et le prix n’en est qu’un élément,  particulier à la sphère marchande. Les différentes dimensions de la valeur  sont irréductibles les uns aux autres, comme peuvent l’être la valeur esthétique d’une forêt, l’attachement émotionnel qu’en ont ses habitants, la valeur économique du bois coupé, le rôle de ses arbres sur le climat ou la richesse de son  écosystème. Une analyse coût-avantage, loin d’être
scientifique, entretient l’illusion d’objectivité par le recours à la quantification. A la critique, les zélateurs de l’évaluation monétaire de l’environnement ont objecté que sans évaluation chiffrée, la nature était condamnée à ne pas être prise en compte dans les décisions. Le risque est que se crée un système techno-administratif clos sur lui-même,construisant ses propres références, n’ayant comme légitimé que le fait que les personnes qui les utilisent les croient véritables. Sous couvert de simplicité, on lamine la diversité de la valeur sous le bulldozer de l’évaluation monétaire. C’est non seulement inefficace, du fait de la faible validité scientifique de ces méthodes, mais c’est surtout antidémocratique. L’économiste doit savoir s’arrêter à la frontière de ses compétences et rester à sa place dans le  processus de décision publique.
La moins mauvaise des réponses apportées au problème de la valeur s’appelle.la démocratie. Mais pour que le débat démocratique puisse avoir lieu, il faut reconnaître le caractère potentiellement conflictuel des questions environnementales et l’irréductibilité de la valeur des biens naturels sous un étalon commun, monétaire ou pas.

2 sur la taxe carbonne suite

les propos du Président de la République

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pour les terminales taxe carbonne suite …

Pour poursuivre le dossier sur la taxe carbonne un lien sur le site de Telos sur l’impôt vert

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pour les terminales taxe carbonne

un article plus critique sur la taxe carbonne

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cahier de textes

suite à la conversation avec certains élèves en sortant du cours ce soir je me suis rendue compte que vous ne saviez pas ouvrir le cahier de texte le chemin ouyr y arriver :

1 ouvrir le lien du site pédagogique de Saint Paul

2 sur cette page en haut audessus des aigles du chateau (sur la photo ) la case cahier de textes

on arrive alors sur le site de l’académie

3 on choisi le lycée Saint Paul…

4 alors on choisi sa classe

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du bon usage du cahier de textes

 Vous touverez donc dans le cahier de textes ..ce que nous venons de faire en cours dans la première partie , et dans les suivantes ce qu’il y a à faire

..pour les tes

je vous ai laissé deux documents retatifs au dévelopement durable et la taxe carbonne en voila un formule réduite 

vous trouverez là de qoi nourrir votre reflexion http://www.alternatives-economiques.fr/taxe-carbone—la-verite-des-chiffres_fr_art_633_44001.html

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la rentrée

bonjour

qq mots d’explications du silence estival …la clé 3G de mon opérateur orange a  refusé de fonctionner …promis cela ne poura pas se reproduire .

Ce blog va continuer à fonctionner en paralèlle avec le cahier de textes….du lycée mais nombre d’informations seront aussi sur le cahier de textes…cela est OBLIGATOIRE …Pourquoi alors conserver ce blog ….il n’y a pas de mot de passe pour certains textes réservés à mes seuls élèves comme les corrections d’exercices d’une part et d’autre part l’actualité économique est par nature abondante ….et le cahier de textes ne reçoit pas les commentaires .

 

une suite d’informations

Les tpe de premiere …les thèmes sont inchangés vous trouverez donc là un ensemble de liens pour vous documenter sur les dits thèmes ….les deux themes communs a toutes les séries

 L’homme et la nature

Contraintes et libertés

et les thèmes de la série ES

.Les entreprises et leurs stratégies territoriales
. Pouvoirs et société
. La famille
. La consommation

dès à présent je vous conseille de tirer papier les differentes fiches et de les lire avec grande attention….c’est une grande source d’information

classe de terminale ES

le manuel reste le même je vous demande d’avoir autant que faire ce peut aussi dès la rentrée à votre disposition les Trois Repères :

 Croissance emploi développement Jean-Paul DELÉAGE, Jérôme GAUTIÉ, Bernard GAZIER, Dominique GUELLEC, Yannick L’HORTY , Jean-Paul PIRIOU
Repères 488

les Mutations de la société française Robert CASTEL, Louis CHAUVEL, Dominique MERLLIÉ, Érik NEVEU, Thomas PIKETTY
Repères 489
les enjeux de la mondialisation Christian CHAVAGNEUX, Françoise MILEWSKI, Jean PISANI-FERRY, Dominique PLIHON, Michel RAINELLI, Jean-Pierre WARNIER
Repères 490 

……

en ligne a l’ofcedu mois de juillet les voix pour sortir dela crise en renforcant les solidarités mondiales

Cette année, les membres du Gn se réunissent au plus fort d’une période critique de l’Histoire contemporaine, du moins sur le plan économique et social : ils doivent affronter la plus grave crise des 80 dernières années. En paraphrasant Keynes on peut aller jusqu’à affirmer que le destin du monde est entre leurs mains. Ils peuvent agir de manière telle qu’il soit possible de sortir de la crise en créant les conditions pour qu’à l’avenir la croissance soit plus soutenable et plus favorable à l’environnement, et que ses fruits soient distribués de manière plus équitable à la fois au sein de chaque pays et entre eux. Autrement, ils devront assumer l’écrasante responsabilité historique d’avoir manqué au mandat qui leur a été confié par leurs peuples, alors que les circonstances exceptionnelles qu’ils rencontrent leur offrent une marge de manoeuvre beaucoup plus grande que celle dont ils disposent en temps « normal ». C’est pourquoi un groupe « d’experts », sans aucune autre injonction que celle qui découle de leur condition de citoyens du monde, a décidé de se réunir pour réfléchir à ce qui peut être fait, en espérant que de leur réflexion pourraient émerger quelques recommandations utiles aux gouvernements du monde. Ce groupe, qui s’est auto-baptisé Gn Fantôme, s’est constitué à l’initiative de Joseph Stiglitz et Jean-Paul Fitoussi. Il a bénéficié du partenariat desUniversités Luiss de Rome et Columbia de New York qui doivent ici en être remerciées. Le groupe s’est réuni deux fois, la première à l’Université de Columbia à New York les 4 et 5 février 2009 et la seconde à Rome les 6-7 mai 2009.

suite du texte en pdf!!!!

………………..

un numéro hs de sciences humaines qui parle d’économie

le premier article ….

l’économie, c’est aussi la société

Xavier Molénat

La socioéconomie refuse de réduire les échanges économiques à des individus rationnels se coordonnant grâce à des mécanismes de marchés, et met en évidence le rôle des réseaux, du pouvoir, de la confiance, des institutions… Un nouveau regard bienvenu à l’heure de la crise.

On ne sait pas encore comment le monde se remettra de la crise financière, mais on connaît déjà l’identité des premières victimes collatérales?: les économistes. «?De toutes les bulles économiques qui ont été percées, peu ont explosé de manière aussi spectaculaire que celle de la réputation de la science économique elle-même?», notait récemment The Economist (1). Les économistes ont en effet été chargés de tous les maux?: ils auraient à la fois encouragé les comportements exubérants des agents financiers, échoué à voir venir la crise, et seraient maintenant à court de solutions pour la résoudre?! Le plus étonnant est que les attaques les plus virulentes viennent… des économistes eux-mêmes. Et pas n’importe lesquels?: selon Paul Krugman, prix Nobel 2008, la plupart des travaux de macroéconomie des trente dernières années se sont avérés «?au mieux spectaculairement inutiles, au pire indiscutablement nocifs (2)?! Quant à Uwe Reinhardt, de l’université de Princeton, «?une bonne part de la production académique des économistes modernes?» lui fait penser à ces «?savants du Moyen Âge qui appliquaient le dicton de Saint-Anselme, “credo ut intellegam”?: je crois pour comprendre?» (3). Cette croyance, c’est évidemment le socle de ce que l’on appelle la théorie néoclassique (ou standard)?: «?Des acteurs rationnels (donc calculateurs), cherchant chacun à maximiser leurs intérêts matériels et parvenant à se coordonner de façon optimale grâce à un processus de marché (prix et incitations amenant à prendre les bonnes décisions) (4).

 

La socioéconomie à la rescousse

Il faut certes être arrogant comme un économiste pour penser qu’une crise, aussi profonde soit-elle, réduise à néant les apports d’une discipline vieille de plus de 200 ans. Et comme le souligne le prix Nobel d’économie Myron Scholes, «?il y a les modèles, et ceux qui utilisent les modèles?». Mais même les plus ardents défenseurs de la science économique, comme The Economist, en appellent à un «?changement de mentalité (…Smilie: ;) car après tout les économistes sont des social scientists, qui essaient de comprendre ce qui se passe dans le monde réel?».

Au-delà du contexte actuel de crise, c’est l’occasion rêvée de se tourner vers un champ de recherches en plein renouveau (particulièrement en France), que l’on pourrait appeler la socioéconomie. Ce domaine aux contours flous rassemble naturellement des sociologues, mais aussi des historiens, des anthropologues et des… économistes, qui ont en commun de ne pas vouloir laisser le monopole de l’analyse économique à la théorie néoclassique, aujourd’hui encore nettement dominante. Leur conviction, qui s’appuie entre autres sur l’œuvre de prédécesseurs illustres tels que Karl Marx ou Max Weber (encadré de l’article Une petite histoire de la socioéconomie ), est que les activités économiques sont, comme les autres, des activités sociales, même si ce ne sont pas nécessairement des activités sociales comme les autres. Ils tentent donc de repeupler le monde, quelque peu désertique à leur goût, de la théorie standard (des individus, des marchés), en montrant que le monde économique «?réel?», d’une part, s’inscrit dans l’histoire et, d’autre part, doit, pour fonctionner, s’appuyer sur des institutions, des réseaux, des relations de confiance ou de pouvoir, des conventions, des croyances… On peut ainsi voir qu’un marché aussi standardisé que celui du vêtement obéit à la fois aux lois du marché, tout en faisant place à une diversité de stratégies industrielles pour tenter de s’inscrire dans les jeux sociaux distinctifs qui caractérisent l’habillement (article La garde-robe des économistes ). L’entrepreneur peut également être vu comme un «?travailleur collectif?», s’appuyant sur des dispositifs sociaux et des outils pour constituer un réseau unique de compétences et de ressources (article La longue marche du créateur d’entreprise ). L’argent, de ce point de vue, n’est pas un outil transparent?: il reçoit souvent une valeur affective ou morale (il peut être «?propre?» ou «?sale?», «?honnête?» ou «?malhonnête?») et fait l’objet d’usages sociaux différenciés (article Argent et transactions intimes ). Bref, l’économie, c’est aussi la société.

……la suite vendredi …

 

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alternatives économiques : le modèle français fait de la resistance

Le modèle français fait de la résistance

Le modèle français limite les effets de la crise grâce à ses mécanismes de redistribution et à un endettement modéré des ménages. Mais aussi du fait de la faiblesse de l’industrie.

Dans la violente crise qui frappe tous les pays développés, la France est un peu moins mal lotie que la plupart des autres. Rien cependant qui justifie de grands cocoricos : comme ailleurs, la récession est profonde dans l’Hexagone et le chômage monte en flèche. Mais les effets de la crise y sont quand même un peu moins marqués grâce notamment à une consommation qui ne fléchit pas. Alors que les pays qu’on nous avait régulièrement cités en modèle ces dernières décennies (l’Amérique de la high-tech, le tigre celtique irlandais, l’industrieuse Allemagne, le Royaume-Uni libéral ou la dynamique Espagne post-franquiste) traversent tous une passe très difficile. Au point qu’en mai dernier, le très libéral hebdomadaire anglais The Economist » titrait sur « La nouvelle hiérarchie européenne ». L’image qui illustrait cette une plaçait « le modèle français », incarné par Nicolas Sarkozy, sur un piédestal. Un niveau en dessous, on trouvait « Modell Deutschland », représenté par Angela Merkel, la chancelière allemande, et au fond d’un trou « The anglo-saxon model ». Seul le haut de la tête de Gordon Brown, le Premier Ministre britannique, dépassait du sol…

Ce modèle français si décrié aurait-il donc finalement quelques vertus insoupçonnées ? Certaines caractéristiques structurelles contribuent à expliquer la relative résilience de l’économie hexagonale. C’est le cas notamment du poids important des mécanismes de redistribution. Ils participent en effet à la stabilisation des emplois et des revenus en ces temps difficiles. Heureusement que Nicolas Sarkozy n’avait pas encore eu le temps de mettre véritablement en oeuvre son programme libéral quand la crise est survenue!

Mais cette résistance tient aussi pour une bonne part à la structure des finances des ménages. Ils épargnent beaucoup et sont plutôt moins endettés qu’ailleurs. Limitant ainsi les effets négatifs pour l’activité économique du puissant mouvement de désendettement à l’oeuvre dans les pays qui avaient suivi à l’excès la voie de l’argent facile tracée par le modèle anglo-saxon.

Enfin, cette résistance relative résulte aussi du poids limité de l’activité industrielle et du caractère faiblement exportateur de l’économie française. Il n’y a pas vraiment toutefois de quoi s’en vanter…

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cours de terminale premier chapitre 2

A lire et a mettre sur du papier ..faire suivre l’info pour cveux qui arrive les premiers !!!

Détrônons le PIB !

Le 6 juillet 2009 à 18h30

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Tags : économie     débat

 

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LE FIL IDéES – Tout le monde dénonce la dictature du produit intérieur brut, indicateur toujours référent pour évaluer les “progrès” d’un pays. Reste à inventer d’autres indicateurs. Les projets ne manquent pas…

SUR LE MEME THEME

Quarante années à se battre. Quarante ans que des économistes, des philosophes, des ONG du monde entier cherchent à détrôner LE référent star de l’économie, le roi des statistiques : le fameux PIB, ou produit intérieur brut. Mais rien n’y fait. A Bercy comme ailleurs, les yeux restent rivés sur cet indicateur de richesse et décortiquent la moindre de ses fluctuations. La bataille a jusqu’ici été inégale. D’un côté, des contestataires, certes de plus en plus nombreux, mais jugés « hétérodoxes » ou anecdotiques, à l’image de l’exotique royaume du Bhoutan qui imagina dès 1972 le « bonheur national brut ». Face à eux, une icône des temps modernes, le PIB, conçu pour évaluer la production d’une économie nationale et sacré symbole de la mesure du « progrès » des sociétés. Mais le vent tourne. Avec la crise écologique aiguë, le hiatus criant entre croissance économique et bien-être, et l’explosion des inégalités, on redécouvre cette évidence : le PIB n’a jamais été pensé comme un thermomètre de la qualité de la vie. Il n’a même rien à y voir. Résultat, la fronde anti-PIB « s’officialise », notamment en France.

La première attaque est partie de l’Elysée en janvier 2008 : Nicolas Sarkozy nomme une commission dirigée par les Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz et Amartya Sen. Sa mission ? Inventer de « nouveaux indicateurs de richesse ». Attendu pour avril, puis pour septembre, son rapport sera remis « début juillet », selon son coordinateur général, Jean-Paul Fitoussi. La seconde vient d’une autre commission, confiée par François Fillon au Conseil économique, social et environnemental. Elle vient de rendre ses conclusions, moins médiatiques mais passionnantes.

Que s’est-il passé pour que Sarkozy se mue soudain en pourfendeur du PIB et de la « croissance quantitative » ? Un choix stratégique, d’abord : avec ce coup médiatique, en empruntant à la gauche idées et personnalités, l’Elysée lui coupe l’herbe sous le pied. Ainsi la composition de la commission a en partie été organisée avec Jean-Paul Fitoussi, économiste keynésien, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques (le centre de recherche de Sciences Po) et l’un des rares en France à disposer d’un réseau international de chercheurs, de haute volée et plutôt marqué à gauche. Lui a convaincu des figures comme Stiglitz et Sen mais aussi Tony Atkinson, un spécialiste mondial de l’analyse de la pauvreté, ou Kenneth Arrow, autre Prix Nobel d’économie…

« Mais surtout, l’Elysée a senti l’air du temps… », résume l’économiste Jean Gadrey, membre de la commission Stiglitz. Sur les traces des premières critiques au PIB formulées par le rapport Meadows (le fameux « Halte à la croissance » du Club de Rome) dans les années 1970, des précurseurs ont relancé le débat en France il y a dix ans. Parmi eux, les philosophes Patrick Viveret (aussi magistrat à la Cour des comptes) et Dominique Méda, Jean Gadrey et une autre économiste, Florence Jany-Catrice (1). Et des institutions aussi peu alternatives que l’ONU ou l’OCDE ont aussi ouvert la voie, avec de nouveaux indicateurs à la clé ou de grandes conférences internationales.

« Au point qu’un consensus se dessine sur les limites du PIB, jusque chez les économistes et les statisticiens, résume Philippe Le Clézio, rapporteur de la commission du Conseil économique et social. Que lui reproche-t-on ? De se contenter d’additionner les valeurs produites par les entreprises et les administrations. Et de ne tenir aucun compte des activités non monétaires.» Oublié, le « temps libre » ! Oublié, le travail domestique ou bénévole ! Comme disait Alfred Sauvy, «épousez votre femme de ménage et vous ferez baisser le PIB ». Quant à la répartition des richesses, elle aussi est invisible. « Les concepteurs du PIB, imprégnés de l’idée selon laquelle croissance économique et progrès ne seraient qu’une seule et même chose, étaient convaincus que les inégalités régresseraient au fur et à mesure du développement », ajoute Le Clézio.

Ce n’est pas tout : les dégâts sociaux et environnementaux, eux, augmentent le PIB dès lors qu’ils permettent de produire des biens marchands ! La déforestation en Amazonie ? Rien de tel pour faire grimper le PIB brésilien car elle permet une culture intensive du soja ou du maïs. Une marée noire ? Dépollueurs et assureurs se mettent au boulot… Bref, loin d’être une boussole, le PIB nous aveugle. Selon Joseph Stiglitz, dans le rapport préliminaire de la commission, nous avons pris les Etats-Unis pour modèle sur la base de leurs statistiques de croissance et de PIB par habitant, alors qu’il s’agissait d’un pays en faillite sur presque tous les plans, économique, social, écologique et financier…

Bonne nouvelle, partout dans le monde, de nouveaux thermomètres se sont multipliés. Certains se sont même taillé un joli succès, jusqu’à faire de l’ombre au PIB. L’« indicateur de développement humain » (IDH) des Nations unies, calculé depuis 1990, évalue à côté de la richesse matérielle l’espérance de vie et l’accès des habitants à la santé et à l’éducation. Autre étoile montante, l’« empreinte écologique » : grâce à elle, on sait qu’un Français a besoin de 5,1 hectares pour vivre et (sur)consommer, bien au-delà des capacités offertes par la Terre (1,6 hectare par humain). Plus connu des experts, l’« indicateur de bien-être économique » des Canadiens Osberg et Sharpe repose, lui, sur quatre piliers de « valeurs », allant de la consommation au degré de protection sociale ou de préservation du capital environnemental. «On y apprend, explique Florence Jany-Catrice, que les Anglo-Saxons ont connu une régression de leur bien-être dès le milieu des années 1980, bien plus nettement que les pays scandinaves…» L’économiste vient de concocter un « indicateur de santé sociale » des régions françaises, à partir d’un baromètre des inégalités et de la pauvreté réalisé pour le Nord-Pas-de-Calais. Qu’y apprend-on ? Que les territoires les plus riches économiquement sont classés parmi les plus « pauvres » à l’aune de cet indicateur. L’Ile-de-France, dotée du meilleur PIB par habitant, est à la dix-septième place du classement, avec une explosion des inégalités. Le « pauvre » Limousin, lui, caracole en tête du classement des performances sociales…

Et puis, il y a aussi l’« indicateur du bonheur » du chercheur néerlandais Ruut Veenhoven (la France y occupe la trente-neuvième place…Smilie: ;), la « carte mondiale du bonheur » de l’Anglais Adrian White, ou encore l’« indicateur de sécurité personnelle » du Canadian Council on social development. Une multiplicité de boussoles qui dit aussi les limites de chacune. D’où ces questions qui ont animé les commissions Stiglitz et du Conseil économique : combien d’indicateurs faut-il pour sortir de l’emprise du PIB ? Un seul, deux ou trois, ou toute une batterie ? Veut-on mettre en avant l’écologie ? Les inégalités ? Et comment joindre les deux ? «Nous avons besoin d’outils précis, qui fassent sens, martèle Jean-Paul Fitoussi. Il n’est pas question de proposer un seul indicateur magique, qui agrégerait toute une série de grandeurs mais qui ne voudrait rien dire sur le plan scientifique ! » Histoire de respecter les points de vue différents, voire opposés, des vingt-cinq membres de sa commission, le rapport Stiglitz devrait donc détailler « toute une série de pistes ». Avec deux propo­sitions développées dans le pré-rapport : une « nouvelle » comptabilité nationale, avec notamment un PIB «amélioré», intégrant mieux la production non marchande. Et un indicateur inspiré de celui de la Banque mondiale : l’« épargne nette ajustée » (qui évalue l’usage durable par une économie de son capital économique, humain et naturel). Même prudence du côté du Conseil économique et social, qui privilégie une approche « tableau de bord » avec une douzaine d’indicateurs, et mise sur le « bilan carbone », qui mesure les émissions de C02 dues à l’activité humaine.

Mais une batterie d’indicateurs, aussi performants soient-ils, peut-elle rivaliser avec la force symbolique du seul PIB ? Sans doute pas. « Aucun indicateur ne pourra rendre compte de la complexité du réel, dit Patrick Viveret. Un indicateur est un outil pour sensibiliser et alerter : il doit « parler » aux gens afin qu’ils modifient leurs comportements ou acceptent des politiques radicales. » Un point de vue partagé par Dominique Méda : « Il faut choisir un ou deux indicateurs synthétiques capables de concurrencer le PIB. Certes il y a autant de types d’indicateurs que de façons de se représenter une « bonne » société, et la principale critique faite aux propositions alternatives au PIB est leur caractère arbitraire. D’où la nécessité de les choisir grâce à une délibération collective de qualité. » Derrière le débat souvent très technique, se joue une passionnante bataille, philosophique et politique : sur la manière de représenter le « progrès », sur les valeurs de la société que l’on veut se donner. « Un indicateur n’est jamais neutre, insiste Florence Jany-Catrice, il intègre d’énormes options idéologiques. Non seulement il formate une vision du monde mais il tend à transformer la réalité : parce qu’il induit des politiques et que les énergies finissent par se concentrer et s’adapter à ces informations chiffrées. » Imaginons ainsi une Europe dotée de critères de convergence sociaux et écologiques : il y a fort à parier qu’elle prendrait une direction différente de celle de Maastricht…

Et qui en décidera ? « Un petit groupe de savants, aussi éclairés soient-ils, peut-il déterminer ce qu’est une « bonne » société et choisir les critères pour qualifier et déterminer ses évolutions ? s’interroge Jean Gadrey. Les outils qui nous ont rendus aveugles ont été produits par des économistes. Pour retrouver la vue, on fait appel presque uniquement… à des économistes. » Et à des hommes : sur les vingt-cinq experts de la commission Stiglitz, deux seulement sont des femmes, l’Américaine Nancy Folbre et l’Indienne Bina Agarwal. La première a travaillé sur l’évaluation… des activités domestiques et de soin !

« Nous ne prétendons pas être légitimes pour faire ce choix, nous ne proposons qu’une boîte à outils. Il n’a jamais été question d’organiser un Grenelle de la mesure, se défend Jean-Paul Fitoussi. A la société d’en débattre ensuite ! Notre pré-rapport est en ligne, libre à chacun d’en prendre connaissance et de faire ses remarques ! » Encore faut-il maîtriser les termes du débat, ultra-technique, et rédigé en anglais. Des commentaires peuvent être envoyés par mail jusqu’au 5 juillet, mais ils ne seront connus que par le secrétariat de la commission. « On est loin du débat ouvert à tous, tel qu’il a été promis », déplorent Dominique Méda et Patrick Viveret, qui ont constitué en 2008 avec Gadrey, Jany-Catrice et d’autres un Forum pour d’autres indicateurs de richesse (FAIR).

Dommage, d’autant qu’une démarche plus ouverte était possible, à l’image de celle choisié par le Conseil économique et social, qui a consulté plusieurs personnalités de la société civile et préconise d’« associer étroite­ment les citoyens aux choix des indicateurs et à l’évaluation de leurs évolutions, via des conférences citoyennes ». Ou de celle élaborée par Florence Jany-Catrice pour le baromètre des inégalités dans le Nord-Pas-de-Calais. « Nous avons mis en place une démarche participative, avec des experts, des fonctionnaires, mais aussi des associations. Tous ont interprété les résultats, débattu des variables et proposé des alternatives. Car l’idée de ces indicateurs est d’en faire un outil de délibération collective. Pour aller « au-delà » du PIB, il faut faire fonctionner la démocratie en relation étroite avec l’expertise. » Entre la méthode des experts de la commission Stiglitz et celle préconisée par le Conseil économique et social, quelle voie le gouvernement choisira-t-il ?

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Weronika Zarachowicz

Télérama n° 3101

(1) Parmi leurs travaux, citons Au-delà du PIB. Pour une autre mesure de la richesse, Dominique Méda, éd. Flammarion, 2008; Reconsidérer la richesse, Patrick Viveret, éd. de l’Aube, 2002. Les Nouveaux Indicateurs de richesse, Jean Gadrey et Florence Jany-Catrice, éd. La Découverte, 2005.

 A lire et à consulter
« Quel progrès faut-il mesurer ? », de Dominique Méda dans la revue Esprit, juin 2009.
« L’Empreinte écologique », d’Aurélien Boutaud et Natacha Gondran, éd. La Découverte, 2009, 122 p.
www.ces.fr

Pour en savoir plus sur FAIR :
www.idies.org

Qu’est-ce que la richesse ?, de  Dominique Méda (Flammarion, 2000).

Sur la Toile :

Le blog de Jean Gadrey pour Alternatives Economiques

Le site internet de la commission Stiglitz

Le collectif FAIR (forum pour d’autres indicateurs de richesse)

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pour le premier chapitre de terminale …Année 09-10

un article parui dans telerame pour le début de chapitre en première et terminale ..la mesure de la richesse

Comment mesurer autrement la richesse et le progrès ? débat radio , prenez des notes ..(oui je sais je ne parle que pour les très bons , à la rentrée la difference sera plus forte encore entre ceux qui sont passés  à l’arrache et ceux qui en plus d’etre bons élèves auront travaillés tout l’été » !! hihi , comment produit on des différences ..par le manque de travail des uns et le gout de la discipline pour les autres !!!)

de Dominique Méda ( ps si le lien ne s’ouvre pas taper Telerama dans google , puis sur le site de telérama Dominique Méda dans rechercher …Smilie: ;)

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