Les étudiants en mobilité préparent leur séjour

Parc du château vue du LRA, juin 2018, photo NJ

A partir de cette rentrée 2018, les étudiants qui partent en mobilité (Ersamus+) doivent s’inscrire dans un séminaire. Mais comment se préparer avant de partir un an (ou six mois) dans un pays très loin ?

Le contact avec une culture différente (malgré de village global) nécessite un minimum de préparation, sans quoi le choc culturel peut-être violent.

Portes dérobées, Toulouse, juin 2018, photo NJ

Les lectures de l’été sont souvent légères, mais pour ma part je propose un film et deux lectures, histoire de récupérer un certain état d’esprit. Avant cela, chacun pourra étudier le contexte sociologique, économique et géographique du pays dans lequel il souhaite se rendre. Espagne, Pérou, Etats-Unis, etc. trop de diversité pour pouvoir proposer un ensemble cohérent et universel.

• Wim Wenders, Tokyo-Ga, 1985 Lien Telerama

• Claude Levi-Strauss, Tristes tropiques, Paris : Plon, 1955 Liens Wiki

• Hermann Hesse, Siddhartha, (1922), Paris : Grasset, 2010 Liens Wiki

Le film de Wim Wenders et le livre d’Hermann Hesse sont des voyages initiatiques, et comme leurs noms l’indiquent ils vont aider l’étudiant à préparer son voyage, car en définitive, ce que l’étudiant cherche, c’est lui. Wim Wenders part sur les traces du cinéaste Yazujiro Ozu et de la ville de Tokyo. Une quête entre le cinéma et le Japon nous conduit dans certains recoins de la ville. Wenders finit par retrouver un de ses acteurs, son caméraman et découvre la tombe d’Ozu sur laquel est inscrit ? qui signifie « Rien » en japonais.

Siddhartha est le fondateur du bouddhisme. Hermann Hesse construit son roman en racontant la jeunesse de Siddhartha, avec ses doutes et ses questions. Le chemin est long pour atteindre la sagesse. Ce roman permet à chacun de se poser les bonnes questions et de tenter d’y répondre. Hermann Hesse a reçu le prix Nobel de littérature en 1946.

Levi-Strauss commence son livre en écrivant cette phrase aussi célèbre que celle de Proust : « Je hais les voyages et les explorateurs » qui amorce une polémique mais également situe l’ethnologie par rapport au tourisme. Il s’en expliquera bien plus tard à l’occasion d’un reportage sur son œuvre. « Pour l’ethnologue le voyage n’est pas un but, mais un moyen » (1991) dit-il devant le micro de Bernard Rapp.

Après, toute lecture est bonne à prendre, et chacun va construire son parcours en fonction de ses envies et de ses rencontres. L’été est souvent un bon moment pour reposer (repauser) les choses.

Mémoires soutenus

Photo de groupe, séminaire Voir la Ville, 13 juin 2018

En respectant l’ordre de passage, voici les thèmes des mémoires soutenus pour cette première session.

Gaëlle sur l’écoquartier de Vidailhan qui malgré un travail en cours n’a pas su convaincre le jury. Il va lui falloir revoir la problématique. Ce n’est que partie remise, et nous allons redoubler d’efforts pour lui permettre de réussir.

Carl Hurtin, notre plasticien, photo NJ

Benjamin a traité son objet sous l’angle de la monographie avec la vie et les activités économiques de Val d’Isère à travers la notion de limites (géographiques, économiques, sociales, urbaines, techniques, etc.). Un terrain très proche, et nous lui souhaitons de trouver une mise à distance nécessaire pour la suite.

Annabelle et Manon, photo NJ

Fanny nous a fait profiter de son séjour en Hollande pour nous parler de Rotterdam et du rapport aux populations alloctones (entendez les étrangers). Un travail sérieux et abouti dans sa totalité.

Annabelle, Manon, Gaëlle, Fanny, Samuel, Clara et Mohammed, photo NJ

Annabelle dans sa passion pour les églises et les cultes a su retracer l’histoire des religions à Toulouse, à travers l’architecture et les communautés depuis 1905 jusqu’à nos jours. Visibilité, invisibilité, le jeu n’est pas simple dans cette dynamique des communautés religieuses.

Le groupe Voir la Ville, presque au complet, photo NJ

Manon qui a rapporté de la Finlande une source d’inspiration pour un travail singulier proche de la monographie mais emprunt de réflexivité. Là aussi, elle aura besoin d’un retour critique ou d’une mise à distance réflexive d’avec son objet pour continuer sa progression.

Le groupe Voir la Ville avant la soutenance, photo NJ

Une demie-journée assez dense et très chouette qui nous a permis de mesurer la distance entre les limites perçues des objectifs pédagogiques et leur concrétisation. J’espère que nous aurons encore de belles surprises. En fait, le séminaire ne s’arrête pas là. Les étudiants ont découvert des méthodes, et les ont appliquées à un sujet. C’est une étape qui va les suivre toute leur vie professionnelle, et même personnelle. Ils ont découvert qu’ils étaient doués de ressources en analyse et en écriture, doués de qualités insoupçonnées. Ce travail de lecture et d’écriture doit se poursuivre. Plus tard, cela fera toute la différence.

Franchir les limites du récit avec la BD

Haut de l’affiche du 4ème Workshop, Marseille

Alors que se tiendra le quatrième workshop au Mucem (Marseille) en cette fin de semaine sur le thème raconter autrement le récit scientifique, l’occasion de vous livrer quelques informations supplémentaires m’est donnée avec la livraison du dernier Lanfeust Mag n° 220.

Bas de l’affiche du 4ème Workshop, Marseille

Pour couronner cette première année de séminaire Voir la Ville, qui portait, je le rappelle, sur le thème du mur, Augustin n’a pas trouvé mieux que d’illustrer à sa façon l’histoire du mur de Berlin. Pamela Hérodote dans toute son érudition nous livre les moments clefs des événements qui marquèrent pour quarante ans le destin du monde global. Le lien avec la première information devient évident lorsque l’on sait qu’Augustin est diplômé d’architecture. Nous entrons là dans la diversification du métier d’architecte.

Pamela Hérodote, Augustin Rogeret, Lanfeust Mag, n° 220, juin 2018, pp. 12-13

A des fins pédagogiques, je reproduis ici le premier et le dernier bandeau de cette BD qui tient sur deux pages. Ceci afin de vous inciter à aller voir dans le magazine. Les éléments historiques sont rapportés autour de vignettes qui forment comme des cartes mentales. La bande dessinée est assurément un moyen mnémotechnique intéressant pour retenir les informations. De plus, la sensualité de Pamela Hérodote ajoute ce décalage amusant à cette BD qui se veut ni sérieuse ni scientifique.

Pamela Hérodote, Augustin Rogeret, Lanfeust Mag, n° 220, juin 2018, pp. 12-13

Cependant, les messages sont parfois dissimulés en arrière-plan comme dans la vignette ci-dessus où l’on aperçoit le président américain lancer des invectives à l’encontre des canadiens, alors que Pamela Hérodote conclue « Construire des murs… ça a toujours été une idée à la con ! ».

Comme Augustin Rogeret a autorisé la diffusion des deux planches, je m’empresse de les ajouter ci-dessous. Mais ne partez pas sans aller faire un tour sur son blog.

=> Copyright Augustin Rogeret 2018, Lanfeust Mag, 220, juin 2018, pp. 12-13

 

Bonus Track

Concert de fin d’année Atelier Jazz de Laurent Marc, MusicHalle, Espace Job, 30 mai 2018, photo DR

Le 7 décembre 2017, j’avais posté un billet sur le thème musique, architecture et limites. Afin de me ridiculiser jusqu’u bout, voici l’extrait des efforts annuels pour mettre en place le fameux morceaux de Jaco Pastorius. Merci au soutien de Lionel, Olivier, Etienne, Fabien et Evan, tous d’excellents compagnons.

Le musicien amateur se situe entre deux horizons; il vise la technique et la qualité du professionnel tout en étant limité dans sa pratique par ses activités professionnelles et familiales. Le saxophoniste David Pautric disait à ce propos : « ils ont un vrai métier », soulignant avec ironie mais sans fausse modestie, la difficulté à produire une pièce audible en seulement deux heures par quinzaine.

Bonus Track

Je poursuis ma réflexion sur le rapport entre musique et ville, comme j’ai pu le souligner au cours de l’année.

=> http://lewebpedagogique.com/voirlaville/2017/12/07/carla-bley-et-larchitecture/

Fin de la saison universitaire – Voir la Ville

1955. New York, NY, VM1955W00012-02-MC, DR

Pour clôturer cette année bien remplie, je propose à nos étudiants de venir assister à la représentation de la pièce de Bertolt Brecht Dans la jungle des villes. Pour illustrer ce billet, j’ai utilisé deux images tirées du fonds Vivian Maier. La vie et l’œuvre de Vivian Maier est suffisamment remarquable pour justifier de ce choix.

June 1954. New York, NY, VM1954W02925-12-MC, DR

Venant se joindre à la politique d’ouverture de l’enseignement, l’école participe au financement de cette soirée. Reste à trouver des étudiants. Une semaine après la soutenance, ils la plupart sont repartis dans leur famille ou en stage.

« Vous vous trouvez à Chicago. Vous observez deux êtres humains se livrer, comme sur un ring, un inexplicable combat, et assistez au déclin d’une famille, venue de la savane jusque dans la jungle de la grande ville. Ne vous cassez pas la tête sur les motifs de ce combat, mais prenez part aux enjeux humains, jugez sans parti pris la manière de combattre de chaque adversaire, et portez toute votre attention sur le dernier round. »

 © Théâtre du Grand Rond

Compagnie : Présentation des ateliers de création du Grand Rond
De : Bertolt Brecht
Mise en scène : Mallory Casas
Avec : Julien Agnoux, Julie Bielsky, Bernard Cloots, Charlotte Cossart, Mathieu Dervin, Jean-Pierre Fantini, Thierry Galvez, Maryse Guegan, Melia Guis, Kellie Leroy, Gislaine Malapris Ladmiral

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