Gérer les coquilles

Tout est dans l’image…

Le travail d’écriture est un travail parfois fastidieux. Il faut sans cesse traquer les coquilles et les erreurs. Notons qu’il n’y a pas de fautes, qui elles relèvent du domaine du pêché, mais des erreurs qui peuvent être corrigées. Au-delà du style et de la poétique littéraire, il existe des techniques d’écriture et surtout des règles. Voyons ensemble deux d’entre-elles.

L’ouvrage le plus important s’intitule le Grevisse. Nous le devons à un grammairien belge, Maurice Grevisse (1895-1980) qui a consacré sa vie au bon usage de la grammaire française.

D’abord, voyons la place de la virgule. Huit pages sont consacrées à la place de la virgule. Nous ne faisons ici que pointer cette complexité assez logique.

La virgule fait partie de la ponctuation. Elle sert à aérer la lecture du texte et à séparer les propositions entre elles. « La virgule marque une pause de peu de durée à l’intérieur de la phrase » nous dit Grevisse. Et il ajoute plus loin que « la virgule s’emploie obligatoirement entre les termes coordonnées sans conjonction (mots, syntagmes, propositions) » . Mais la conjonction or vit autre chose de particulier. Précédée d’une ponctuation plus forte que la virgule, elle permet de renforcer à l’oral la marque du retournement évoqué.

On comprend que la virgule sert de support à l’oralité. Elle permet des respirations mais aussi des accentuations. Par exemple, devant et et ou, nous ne mettrons pas de virgule lorsque l’un ou l’autre sont positionnés dans le dernier terme d’une phrase. « Je pars à cheval, courir par les monts et les vaux, suivre ma route et prendre les sentiers détournés » (de moi).

Mais c’est aussi la virgule dans la subordination, la virgule est les termes libres, et en définitives, les principes où l’on ne met pas de virgules. « Entre le sujet et le prédicat, entre le verbe et ses compléments essentiels, entre la copule et l’attribut »…

Comme j’essaie de le souligner, l’emploi de la virgule est un art qui doit se comprendre dans l’oralité du texte. Pour bien maîtriser sa place, il faut lire dans sa tête ou à haute voix.

Deuxième point : la maîtrise du subjonctif. Comme le remarque Maurice Grevisse, ou peut-être son gendre André Goosse, « beaucoup d’écrivains vivants restent fidèles aux deux temps (imparfait et plus-que-parfait), qui sont comme une marque de la langue littéraire ». Une règle que j’utilise, sans qu’elle soit généralisable, est d’utiliser le présent avec le subjonctif présent, le passé avec le subjonctif passé, et le plus-que-parfait avec le subjonctif plus-que-parfait, et ainsi de suite. Parce qu’en fait, tout dépend de l’intention, de la durée des actions et de leurs antériorités mutuelles.

Cette dernière remarque appelle les réflexions de Pierre Bourdieu à propos de Ce que parler veut dire. La maîtrise de la langue, parlée comme orale, est un élément de pouvoir.

 

=> Bourdieu Pierre, Ce que parler veut dire, Paris : Fayard, 1982

=> Grevisse Maurice, Le bon usage, 16ème édition refondue par André Gosse, Louvain-la-Neuve : De Boeck, 2016

 

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