Recueil de données

Débuter ce recueil de données n’est pas chose facile. Même après de multiples explications, on se demande toujours si on ne va pas être à côté de la plaque…mais il faut bien se lancer !

Dans l’espoir que cet article réponde aux attentes et me permette de mettre mes idées au clair, voici ce sur quoi je vais travailler dans mon ERVIP:

Ayant la chance de participer au projet Spiral cette année, je vais me rendre en Allemagne en Février afin d’observer le fonctionnement du système scolaire allemand. Je serai donc en observation active (j’espère!) dans une classe dont je ne sais pas encore le niveau, pour pouvoir comparer nos deux systèmes, qui, je l’espère, seront différents (sinon cela n’a pas d’intérêt !). Cependant, deux semaines sont insuffisantes pour analyser entièrement le système éducatif allemand, je dois donc me concentrer sur des pratiques précises afin d’établir une comparaison entre notre pays et le leur.

Pour recontextualiser, mon ERVIP se concentrera principalement sur la pédagogie Freinet, tout comme mon portfolio. Pour les curieux et pour ceux qui veulent en savoir plus, voici le lien de l’ICEM, l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne qui met à notre disposition de nombreuses informations concernant la pédagogie Freinet et son fonctionnement : http://www.icem-pedagogie-freinet.org/.

Parmi les grands traits de la pédagogie Freinet, qui met l’enfant au coeur des apprentissages et qui construit ces derniers au fur et à mesure de ses besoins, j’ai choisi de me focaliser dans un premier temps sur le « quoi de neuf », également appelé « entretien du matin ». Vous trouverez ici un article d’Anne MONTMEAT, une enseignante qui explique et analyse l’intérêt du quoi de neuf dans la construction d’une classe coopérative. Pour résumer rapidement, le « quoi de neuf » se tient le matin, dès l’entrée en classe. Il peut avoir différents mode de fonctionnement selon le niveau de classe mais le but reste le même: les enfants s’expriment sur un sujet qui les intéresse en ce moment, qui les préoccupe. Ils peuvent également – et sont même encouragés – présenter quelque chose. En maternelle, l’élève présentera ses nouvelles chaussures qui occupent tout son intérêt. En élémentaire, l’enfant présentera son dernier jeu vidéo ou encore sa dernière BD entièrement lue, qui représente sa fierté passagère. En prenant la parole ainsi, l’enfant se libère d’un poids qui occuperait toute son attention et sa concentration s’il le gardait pour lui. Après le « quoi de neuf », l’élève est plus disponible pour débuter les apprentissages. C’est également, pour terminer, une manière de commencer la journée de classe qui s’avère parfois très longue pour de jeunes élèves. Vous trouverez dans l’article le déroulement précis du « quoi de neuf » (et même des vidéos sur le site de l’ICEM), que je ne vous explique pas ici car cela n’a pas d’intérêt direct avec mon ERVIP.

A travers cette première pratique qui m’intéresse énormément et que je vais bientôt instaurer dans mes classes, j’aimerai voir s’il existe de telles pratiques en Allemagne, ou encore quelque chose qui s’y apparente.

Dans un second temps, je me suis intéressée au tutorat entre élèves, que je pratique en partie en classe. Voici trouverez ici un article du périodique Le nouvel Educateur qui explique le fonctionne complet du tutorat, quand on le pratique de A à Z. Pour ma part, je pratique plutôt l’entraide en classe : quand un élève a besoin d’aide ou ne comprend pas un exercice, un autre élève qui maitrise la compétence est invité à l’aider. Cela fonctionne bien, les élèves s’investissent beaucoup et sont demandeurs. Ils veulent aider et coopérer. Attention néanmoins à ce que les élèves ne donnent pas les réponses : ils doivent amener l’élève en difficulté à construire la notion, mais pas à lui donner d’emblée. Dans l’article, le tutorat va encore plus loin : ce sont des élèves qui apportent le savoir à d’autres élèves, et non l’enseignant. Cette pratique, fascinante mais probablement difficile à mettre en place, semble également pratiquée en Allemagne sous l’appellation Lernen durch Lehren (en anglais, learning by teaching). Vous trouverez un article de présentation de cette pratique sur Wikipédia, qui explique clairement en quoi cela consiste. Je sais que ce n’est pas une source valable mais les autres articles trouvés sont trop complexes pour le moment. Néanmoins, une question me taraude : d’après ce que j’ai lu jusqu’à maintenant, il semblerait que cette pratique soit réservé à l’enseignement des langues en Allemagne. Pourtant, elle pourrait s’ouvrir au reste des apprentissages…à voir sur place donc !

Enfin, j’espère découvrir chez nos amis allemands, des pratiques s’apparentant au conseil d’élèves. J’ai mis en place ce conseil dans mes deux classes, en période 2 semaine 5, c’est donc tout récent. Nous avons fait notre premier conseil et cela s’est très bien déroulé, j’en suis ravie. Le conseil d’élèves est un moment institutionnalisé : il se tient à chaque début de séance d’EMC et dure 15 minutes. Le reste de la semaine, les élèves ont accès au cahier du conseil que j’ai créé, dans lequel se trouvent trois onglets : problèmes/reproches, félicitations/remerciements et idées/propositions pour la classe. Ils écrivent ainsi ce qu’ils veulent, en respectant bien sur les règles instaurées ensemble, et nous lisons le cahier lors du conseil. Nous réglons les problèmes ensemble et nous y trouvons des solutions. Si cela vous parait abstrait, vous pourrez trouver une vidéo d’un conseil de classe de l’école Freinet située à Hérouville Saint Clair. Pour le moment, je suis encore en charge de la présidence du Conseil, mais c’est amené à changer. Les élèves doivent d’abord comprendre en quoi cela consiste puis nous procéderons à un vote. Je ne sais pas s’il existe de telles pratiques en Allemagne, j’espère pouvoir observer quelque chose qui y ressemble et m’en inspirer une fois revenue en France.

Tous ces points de comparaison seront passionnants et j’ai vraiment hâte d’y être pour fournir mon ERVIP et vous relater mon expérience. J’espère découvrir des choses innovatrices, différentes qui m’amèneront à me questionner et à questionner mes pratiques professionnelles. Cependant, il me reste deux mois d’attente, alors pour le moment, les questions suivantes restent en suspens : les pratiques de classe allemandes sont-elles similaires aux pratiques de classe françaises ? l’élève est-il davantage au centre des apprentissages qu’en france ?