Retour de Stage : une donnée illustrant les 5 compétences de Puren

Actuellement en stage à l’Ecole Eustache Restout de Caen, j’ai pu observer de nombreuses situations professionnelles qui mettaient en jeu des représentations culturelles. Cependant, la classe de CP dans laquelle je me trouve n’a pas effectué d’activité mettant en jeu toutes les composantes de la compétence culturelle selon Puren. Dans cette classe, la diversité socio-culturelle est très présente car tous les enfants ont des origines différentes et viennent d’environnements sociaux différents.

La seule activité que je peux citer dans ce contexte est celle des ateliers philosophiques. Depuis cette année, l’Ecole a décidé de mettre en place un projet qui réunit une fois par semaine les enfants de toutes les classes mélangées par petits groupes (de 8), afin de les laisser débattre sur un sujet de société. La semaine dernière, le sujet était « Qu’est-ce que se moquer ? ». Cette semaine, le sujet portait sur ce qu’on peut ou ne peut pas faire avec la question : « Ce qui est interdit est-il fait pour embêter ? ». Les élèves de tous les niveaux (du CP au CM2) devaient prendre la parole afin de donner leurs idées et leurs avis sur la question.

Selon moi, cela rejoint un peu la notion de compétence culturelle de Puren car on peut y retrouver quelques-unes de ses modalités.

La compétence trans-culturelle se retrouve par exemple dans le fond commun d’humanité avec la question qui est posée aux élèves et qui relève de valeurs universelles. Il s’agit là de voir comment les enfants comprennent qu’il est important de respecter les règles de l’école, de la maison, de la société. L’objectif est donc de forger le citoyen, quel que soit son niveau scolaire, son vécu, ses origines, etc.

En ce qui concerne la compétence méta-culturelle, le fait de débattre sur un sujet universel à partir d’images qui montrent des actions représentatives de ce qui est interdit en société, va permettre à l’enfant d’analyser, d’interpréter, et de réagir sur ce qui se fait ou ne se fait pas. L’enfant va alors mobiliser les connaissances et les acquis qu’il a sur le monde qui l’entoure, pour répondre. Pour énoncer un exemple, une petite fille a pris la parole pour comparer ce qu’elle avait le droit de faire ici dans l’école et pendant les vacances dans sa famille en Tunisie.  

La compétence inter-culturelle est mise en œuvre aussi puisque les enfants de tous les niveaux scolaires se réunissent en cercle et communiquent ensemble pour débattre d’un sujet. Ils peuvent ainsi comprendre qu’ils sont tous mis « à la même enseigne », qu’importe d’où ils viennent. Chaque enfant prend conscience que les interdits permettent de mettre en place des règles et que celles-ci correspondent à la nécessité de se respecter les uns, les autres pour vivre ensemble. Les enfants vont confronter leurs représentations et expliquer pourquoi il y aurait le droit de faire telle chose et non une autre.  Par exemple, sur l’image d’une personne qui tond la pelouse, certains enfants ont dit que c’était interdit par moment car cela faisait du bruit et cela pouvait gêner les autres le soir, la nuit ou le week-end… D’autres enfants ont dit que c’était dangereux et un a dit que c’était bien car cela permettait de faire de l’exercice, que c’était plaisant. Les représentations sur une image étaient donc différentes selon les enfants et les échanges permettaient de changer de point de vue sur une situation précise.

La compétence pluri-culturelle se joue un peu car les enfants co-habitent dans une même pièce pour discuter et chacun respecte la parole de l’autre à l’aide d’un bâton de parole. Tous participent. Les différents niveaux de classe sont unifiés par une question en commun et des consignes communes au niveau du comportement à adopter.

La compétence co-culturelle se joue un peu aussi avec l’idée du projet commun : chaque enseignant prend un petit groupe d’enfants très hétérogène et le réunit pour discuter sur un sujet issu de leur culture commune, malgré qu’ils viennent tous d’horizons différents. A la fin de l’atelier, les enseignants reprennent avec les enfants ce qui a été dit pour faire un bilan et que tous comprennent les enjeux de la discussion.

 

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