L’identité

« L’obsession différencialiste, plus forte dans les sociétés anglo-saxonnes que dans les autres, se construit à partir d’une pensée catégorielle et classificatoire qui oppose dans un premier temps les élus et les damnés (Calvin), puis les blancs et les noirs et s’étend […] bien au-delà de la différenciation ethnique, puisqu’elle oppose progressivement les juifs et les chrétiens, les anglophones et les latinophones, les hommes et les femmes, les homosexuels et les hétérosexuels etc. ». Dans cet extrait de La Critique de l’identité, Laplantine emploie le déterminant pluriel « les » pour désigner les multiples cultures et les appartenances aux groupes dont nous pouvons faire partie. Il dénonce le fait que nous pouvons apparaître comme appartenant à un groupe ou être désignés comme tels suivant notre religion, nos convictions, notre sexe, notre langue etc. Cette appartenance nous identifie dans un groupe social. Elle représente notre identité. Il explique que nous sommes condamnés à être considérés comme membre de ce groupe d’appartenance qu’importe notre jugement sur ce fait. Or « la spécificité d’une culture ou d’un individu vient des combinaisons infinies qui peuvent être produites, des agencements de termes hétérogènes, dissemblables, différents, bref de la reformulation de plusieurs héritages. ». En d’autres termes, Laplantine cherche à développer le fait que notre identité est le fruit du métissage culturel que nous formons avec autrui. Sans nos interactions, notre mélange avec l’autre nous ne serions pas ce que nous sommes aujourd’hui. Ainsi, nous avons déjà intégré, dans notre quotidien, une co-culture.

Pour illustrer concrètement dans le contexte de la classe, la culture sociale des parents peut peut-être être un cas d’identité enfermante. En effet, l’enfant peut par exemple se sentir moins bon dans un domaine dû au fait qu’il n’est pas été initié par ses parents, étant plus jeune, précisément dans un type d’activité. Cependant, un enfant qui n’a pas connu le même genre d’initiation étant plus jeune peut apporter d’autres compétences et d’autres idées à la classe et à ses camarades. L’identité dynamique peut donc être le fait que chacun apporte sa plus-value au groupe-classe et qu’il ne faut pas qu’un enfant se dévalorise en se sentant moins performant qu’un autre dans différents domaines.

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