Citation de Lévis-Strauss

« En refusant l’humanité à ceux qui apparaissent comme les plus « sauvages » ou  » barbares  » de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie. »

Cette citation m’a particulièrement marquée parce qu’elle approche un sujet actuel qui me touche.
Elle est tirée de la partie nommée « ethnocentrisme » de Race et histoire, par Levis-Strauss. L’ethnocentrisme tend, pour une culture, à privilégier les normes et valeurs de sa propre société pour se dissocier des autres. Cette citation en est représentative puisque pour moi, on pourrait l’interpréter avec l’exemple de la colonisation espagnole en Amérique du sud au XVIe siècle. Les espagnols avaient alors investi les lieux en détruisant la culture déjà présente de ceux qu’on a appelé Indiens. Les considérant inférieurs parce que minoritaires, ils sont allés jusqu’à massacrer certains et forcer les restants à changer de langue, leur imposer une religion, les faire travailler pour eux etc. Ils justifiaient leurs actes, au nom de Dieu.
Un autre exemple (peut-être discutable pour certains) serait l’actuel rejet de la part d’un bon nombre de Français des réfugiés Syriens récemment arrivés sur le territoire. Dans notre société actuelle, ils se sentent obligés de se justifier, de justifier ce rejet, comme dans l’exemple précédent, pourtant cinq siècles plus tôt. Pour cela, ces gens utilisent des arguments politiques, financiers. Mais il est évident que le problème de ces gens est ailleurs. Ces Français qui s’y opposent et ne s’en cachent pas, dissimulent pour la plupart une peur de l’inconnu, et le rejet d’une autre culture.
Les qualifier de barbares ne me semblerait pas être une absurdité.

Une réflexion sur « Citation de Lévis-Strauss »

  1. Bonjour Caillota.

    Je parlerai de la citation dont vous avez choisi : « qu’en refusant l’humanité à ceux qui apparaissent comme les plus “sauvages” ou “barbares” de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie.»

    Malheureusement, l’ethnocentrisme est encore bien présent dans notre société. Dans la vie de tous les jours, nous nous heurtons souvent à ce type de comportement. Je vais vous faire part d’une petite anecdote personnelle qui traite le jugement, l’incompréhension, le rejet et le mépris.
    Je suis Cambodgienne et je suis arrivée en France à l’âge de sept ans en tant que « réfugiée politique » en 1978. A cette époque, on m’appelait toujours « bol de riz », certainement parce que mon apparence (ma couleur, mon visage, ma langue, ma culture …) est différente « d’eux ». Ma différence n’a ni été comprise, ni acceptée. On ne faisait que me rejeter et me mépriser. Il est certain qu’à cette époque-là, je n’étais qu’une « sauvage ou barbare » pour eux.

    Effectivement, je dirai que les barbares, ce sont d’abord ces personnes qui croient à la « barbarie»!

    Mais en finalité, de part mes petites expériences de la vie, je suis heureuse de constater que l’ethnocentrisme et que les « barbares » reculent car aujourd’hui, nous rencontrons moins cette attitude, cela devient minauritaire et que par conséquent notre société évolue dans le sens de l’altérité.

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