Madame Bovary: étude de le 2ème partie, chapitres 1 à 7

Etude de la chronologie

* Arrivée à Yonville-L’abbaye au mois de mars (dernière phrase de la première partie: « Quand on partit de Tostes, au mois de mars, Mme Bovary était enceinte »).

*Naissance de Berthe: « Elle accoucha un dimanche vers 6 heures, au soleil levant » (chapitre III). Les parents de Charles viennent voir leur petite fille (« M. Bovary père resta encore un mois à Yonville« , chapitre III)

*Premiers froids (Chapitre IV: « Dès les premiers froids, Emma quitta sa chambre pour habiter la salle, longue pièce à plafond bas… »).

*Visite d’une filature de lin (Visite organisée par M. Homais): « Ce fut un dimanche de février, une après-midi qu’il neigeait« .

*Visite au curé (« On était au commencement d’avril, quand les primevères sont écloses ; un vent tiède se roule sur les plates-bandes labourées, et les jardins, comme des femmes, semblent faire leur toilette pour les fêtes de l’été » Chapitre VI).

*Départ de Léon pour Paris (« avant les vacances« , chapitre VI).

*Rencontre de Rodolphe Boulanger, un mercredi jour de marché à Yonville (Chapitre VII).

Caspar David Friedrich (1774-1840) est l’un des plus connus des peintres romantiques. Ses paysages, forêts, montagnes, arbres dénudés, soleils couchants témoignent bien du goût  romantique pour une nature sauvage, dont la grandeur est source de méditation pour l’homme.

Le voyageur contemplant une mer de nuages, Musée de Hambourg, 1818

Présentation des personnages: par ordre d’apparition

I Chapitre I

Lestiboudois: bedeau et fossoyeur (chapitre I)

« Il n’y a plus ensuite rien à voir dans Yonville. La rue (la seule), longue d’une portée de fusil et bordée de quelques boutiques, s’arrête court au tournant de la route. Si on la laisse sur la droite et que l’on suive le bas de la côte Saint-Jean, bientôt on arrive au cimetière.

Lors du choléra, pour l’agrandir, on a abattu un pan de mur et acheté trois acres de terre à côté ; mais toute cette portion nouvelle est presque inhabitée, les tombes, comme autrefois, continuant à s’entasser vers la porte. Le gardien, qui est en même temps fossoyeur et bedeau à l’église (tirant ainsi des cadavres de la paroisse un double bénéfice), a profité, du terrain vide pour y semer des pommes de terre. D’année en année, cependant, son petit champ se rétrécit, et, lorsqu’il survient une épidémie, il ne sait pas s’il doit se réjouir des décès ou s’affliger des sépultures.

— Vous vous nourrissez des morts, Lestiboudois ! lui dit enfin un jour, M. le curé.

Cette parole sombre le fit réfléchir ; elle l’arrêta pour quelque temps ; mais, aujourd’hui encore, il continue la culture de ses tubercules, et même soutient avec aplomb qu’ils poussent naturellement ».

Lestiboudois s’occupe également d’entretenir les jardins des habitants de Yonville. Il est recommandé à madame Bovary par Homais (Chapitre III).

Madame Lefrançois: maîtresse de l’auberge du Lion d’or, assisté par Artémise et par Hippolyte. A Yonville existe également une autre auberge, le Café français, qui appartient à un dénommé Tellier.

Homais: Le pharmacien

« Un homme en pantoufles de peau verte, quelque peu marqué de petite vérole et coiffé d’un bonnet de velours à gland d’or, se chauffait le dos contre la cheminée. Sa figure n’exprimait rien que la satisfaction de soi-même, et il avait l’air aussi calme dans la vie que le chardonneret suspendu au-dessus de sa tête, dans une cage d’osier : c’était le pharmacien« .

La pharmacie de M. Homais a été décrite comme ce qui, à Yonville, « attire le plus les yeux« .

Au chapitre III est présentée la famille Homais: quatre enfants, prénommés Napoléon, Franklin, Irma et Athalie.

Hivert: en charge de l’Hirondelle, qui assure la liaison entre Yonville et Rouen :

« Quelques bourgeois d’Yonville arrivèrent sur la place ; ils parlaient tous à la fois, demandant des nouvelles, des explications et des bourriches ; Hivert ne savait auquel répondre. C’était lui qui faisait à la ville les commissions du pays. Il allait dans les boutiques, rapportait des rouleaux de cuir au cordonnier, de la ferraille au maréchal, un baril de harengs pour sa maîtresse, des bonnets de chez la modiste, des toupets de chez le coiffeur ; et, le long de la route, en s’en revenant, il distribuait ses paquets, qu’il jetait par-dessus les clôtures des cours, debout sur son siège, et criant à pleine poitrine, pendant que ses chevaux allaient tout seuls« .

Binet: le percepteur. Dîne à l’auberge tous les jours.

« Six heures sonnèrent. Binet entra.

Il était vêtu d’une redingote bleue, tombant droit d’elle-même tout autour de son corps maigre, et sa casquette de cuir, à pattes nouées par des cordons sur le sommet de sa tête, laissait voir, sous la visière relevée, un front chauve, qu’avait déprimé l’habitude du casque. Il portait un gilet de drap noir, un col de crin, un pantalon gris, et, en toute saison, des bottes bien cirées qui avaient deux renflements parallèles, à cause de la saillie de ses orteils. Pas un poil ne dépassait la ligne de son collier blond, qui, contournant la mâchoire, encadrait comme la bordure d’une plate-bande sa longue figure terne, dont les yeux étaient petits et le nez busqué. Fort à tous les jeux de cartes, bon chasseur et possédant une belle écriture, il avait chez lui un tour, où il s’amusait à tourner des ronds de serviette dont il encombrait sa maison, avec la jalousie d’un artiste et l’égoïsme d’un bourgeois ».

Le bruit du tour de Binet est un motif que l’on retrouve à plusieurs reprises dans le roman.

Le curé (l’abbé Bournisien)

« Un homme vêtu de noir entra tout à coup dans la cuisine. On distinguait, aux dernières lueurs du crépuscule, qu’il avait la figure rubiconde et le corps athlétique« .

Le personnage est davantage présenté au chapitre VI, lorsque Mme Bovary, en quête de réconfort, vient le trouver. Les états d’âme d’Emma restent parfaitement incompréhensibles à l’abbé.

M. Lheureux: marchand d’étoffes (Voyage avec M et Mme Bovary lors de leur arrivée à Yonville).

Au chapitre V, Lheureux vient faire une visite à Mme Bovary et la description du personnage se précise:

« Né Gascon, mais devenu Normand, il doublait sa faconde méridionale de cautèle cauchoise. Sa figure grasse, molle et sans barbe, semblait teinte par une décoction de réglisse claire, et sa chevelure blanche rendait plus vif encore l’éclat rude de ses petits yeux noirs. On ignorait ce qu’il avait été jadis : porteballe, disaient les uns, banquier à Routot, selon les autres. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il faisait, de tête, des calculs compliqués, à effrayer Binet lui-même. Poli jusqu’à l’obséquiosité, il se tenait toujours les reins à demi courbés, dans la position de quelqu’un qui salue ou qui invite« .

II Chapitre II

Léon Dupuis: « un jeune homme à chevelure blonde« 

« Comme il s’ennuyait beaucoup à Yonville, où il était clerc chez Me Guillaumin, souvent M. Léon Dupuis (c’était lui, le second habitué du Lion d’or) reculait l’instant de son repas, espérant qu’il viendrait quelque voyageur à l’auberge avec qui causer dans la soirée. Les Jours que sa besogne était finie il lui fallait bien, faute de savoir que faire, arriver à l’heure exacte, et subir depuis la soupe jusqu’au fromage le tête-à-tête de Binet« .

Léon partage avec Emma les mêmes goûts « romantiques ».

Caspar David Friedrich, Abbaye dans la forêt de chênes, Nationalgalerie, Berlin, 1808-1810

Tuvache: Homais mentionne « la maison Tuvache », c’est-à-dire la famille du maire. Mme Tuvache est évoquée au chapitre III, lorsqu’elle commente le fait que Léon et Mme Bovary ont été vus en train de se promener ensemble: « Dès le soir, cela fut connu dans Yonville, et madame Tuvache, la femme du maire, déclara devant sa servante que Mme Bovary se compromettait« . Le même chapitre précise la description des Tuvache: « le maire, avec ses deux fils, gens cossus, bourrus, obtus, cultivant leurs terres eux-mêmes, faisant des ripailles en famille, dévots d’ailleurs, et d’une société tout à fait insupportable. »

Yanoda: le médecin polonais qui a quitté Yonville. Son départ a incité Charles à venir s’installer dans le village.

Chapitre III

Justin: élève en pharmacie, arrière cousin de M. Homais. Sert aussi de domestique.

Mère Rollet: la nourrice de Berthe.

Chapitre VII

Rodolphe Boulanger : propriétaire

« …un monsieur vêtu d’une redingote de velours vert. Il était ganté de gants jaunes, quoiqu’il fût chaussé de fortes guêtres ; et il se dirigeait vers la maison du médecin, suivi d’un paysan marchant la tête basse d’un air tout réfléchi.

— Puis-je voir Monsieur ? demanda-t-il à Justin, qui causait sur le seuil avec Félicité.

Et, le prenant pour le domestique de la maison :

— Dites-lui que M. Rodolphe Boulanger de la Huchette est là.

Ce n’était point par vanité territoriale que le nouvel arrivant avait ajouté à son nom la particule, mais afin de se faire mieux connaître. La Huchette, en effet, était un domaine près d’Yonville, dont il venait d’acquérir le château, avec deux fermes qu’il cultivait lui-même, sans trop se gêner cependant. Il vivait, en garçon, et passait pour avoir au moins quinze mille livres de rentes !« 

Virginie: comédienne de Rouen, maîtresse de Rodolphe.

Caspar David Friedrich, l’arbre aux corbeaux, musée de Hambourg, 1822.

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