Depuis longtemps, et de manière générale, les sujets qui concernent les femmes sont toujours sensibles. Parfois même tabous. Inutile de vous le rappeler…
Alors certes, il est vrai que durant les siècles écoulés, les mœurs ont changé et aujourd’hui, certains pays comme le Royaume-Uni ou la France ont franchi un cap notamment en accordant aux femmes le droit de vote (1944 pour la France ; 1918 à 30 ans pour les femmes au lieu de 21 ans comme les hommes au Royaume-Uni et 1968 à 21 ans pour tout le monde) et le droit à l’avortement (1975 pour la France et 1967 pour le Royaume-Uni).
Et nous savons tous qu’il y a encore un long chemin à faire pour arriver à l’égalité entre hommes et femmes…
Alors que d’autres semblent encore indécis et même, semblent revenir sur leurs pas en ce qui concerne les femmes, rendant leurs vies peu faciles.
C’est le cas de la Pologne sur le sujet du droit à l’avortement. Et ce depuis un moment déjà…
Cependant, avant de la juger, il faut savoir et comprendre que la Pologne est un pays ayant une forte tradition catholique, ce qui influence énormément les décisions politiques sur l’avortement.
Dans la religion catholique (et dans les religions monothéistes en général), avoir recours à l’avortement est considéré comme un meurtre même si ce n’est qu’un embryon. Elle considère que c’est enfreindre la volonté de Dieu car tuer un embryon, un être vivant est aller à l’encontre de Dieu, ce n’est pas concevable…
Au départ, l’avortement en Pologne était légal et autorisé à partir de 1956 et ce jusqu’en 1993. Ensuite dans les années 2000, il était toujours légal mais il devenait beaucoup plus difficile d’avorter. Il était autorisé seulement en cas d’inceste, de viol, de risque sur la santé de la mère ou en cas de malformation du fœtus. Dès lors, de 1980 à 2010, les avortements légaux passèrent de 130 000 à 2000.
Ces avortements soumis à des conditions ont fait monter la colère des femmes. C’est à l’arrivée au pouvoir, en 2015, du parti ultra catholique et nationaliste Droit et Justice (PIS), que la colère prend de l’ampleur.
En effet, sous l’influence du parti PIS, le tribunal Constitutionnel Polonais restreint de plus en plus le droit à l’IVG. Une première loi est proposée le 23 septembre 2016 qui interdit l’avortement et si celle-ci est enfreinte, celui ou celle (médecins ou mères) qui pratique l’avortement, encourt 5 ans de prison. Cette loi entraîne alors une grève nationale des femmes. Une première grande manifestation réunit plus de 100 000 femmes dans les rues de Pologne. Sous la pression de la population, la loi est rejetée.
Cependant, l’étau se resserre : très récemment, le 22 octobre 2020, le tribunal Constitutionnel Polonais restreint encore plus sévèrement le droit à l’IVG. Désormais, l’avortement serait interdit en cas de malformation du fœtus. Autrement dit, il ne serait autorisé qu’en cas d’inceste, de viol et/ou si la vie de la mère est en danger. Malheureusement, ces cas là ne représentent qu’une minorité de personnes, soit environ 2 %. Autant dire qu’il est quasiment illégal.
Cette situation n’a fait qu’augmenter les IVG clandestines, soit au moins 200 000 par an. Elle déclenche, dès lors, un grand mécontentement. Les femmes, les hommes aussi, manifestent par centaines, par milliers, dans les rues de Varsovie ou de Cracovie, pour dénoncer cette nouvelle restriction. La crise du Covid accentue la tension qui règne déjà dans le pays.
Par ailleurs, la Pologne n’est pas la seule dans ce cas-là car il y a aussi des remises en question sur le droit à l’avortement aux États-Unis. Elle n’a pas non plus la pire législation dans ce domaine puisque dans certains pays, l’avortement est totalement interdit, comme à Malte où le recours à l’IVG est passible d’une peine de 5 ans de prison ferme…
Lisa
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Avortement_en_Pologne
https://www.france24.com/fr/europe/20201023-pologne-restriction-droit-avortement-malformation-foetus
http://www.lejournalinternational.info/pologne-livg-un-droit-de-plus-en-plus-menace/
