L’Attentat de Yasmina Khadra

Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul, est un écrivain algérien. L’auteur décide d’écrire sous le nom de sa femme, Yasmina Khadra, dans les années 1990 à cause de la censure militaire qui sévit en Algérie. Il écrit de nombreux livres et notamment une trilogie dédiée aux conflits qui touchent le Moyen-Orient : Les Hirondelles de Kaboul, L’Attentat et Les Sirènes de Bagdad. L’Attentat reçoit le Prix des libraires en 2006.

L’Attentat est un livre qui aborde le sujet du conflit israélo-palestinien à travers l’histoire fictive d’Amine, un chirurgien d’origine arabe, naturalisé israélien et marié à Sihem, d’origine palestinienne.

L’histoire commence quand Amine soigne les survivants de l’attentat qui a eu lieu le matin même dans un restaurant de Tel-Aviv. Il est appelé d’urgence pour identifier un corps et découvre alors que la kamikaze de l’attentat est Sihem, sa femme, la personne avec qui il partageait tout, vivait tout et qu’il aimait du plus profond de son cœur. C’est le choc, il ne s’attendait pas à découvrir que sa femme est une meurtrière, qu’elle s’est tuée en emportant des enfants innocents dans sa mort.

J’ai énormément apprécié ce livre car tout d’abord l’histoire d’Amine est touchante. A travers le livre nous comprenons qu’il a eu des difficultés à s’intégrer en Israël en tant qu’arabe musulman et que l’acte de sa femme n’a pas arrangé les choses. Tout au long du livre nous assistons à une introspection de sa vie, à ses états d’âme, à ses interrogations. J’ai aimé le fait que le personnage d’Amine soit réaliste, qu’il agisse comme nous l’aurions tous certainement fait : d’abord sous le choc puis l’incompréhension, le déni ainsi que la recherche de la vérité. Finalement, ce qu’Amine recherche à savoir, c’est si sa femme l’a trahi et non pourquoi elle aurait commis cet attentat et ses potentielles motivations. Malgré le fait qu’Amine aime Sihem, il est obligé d’accepter la vérité et de comprendre que Sihem a commis cet attentat délibérément et tout ça dans un contexte de guerre qu’il avait toujours cherché à éviter. Maintenant qu’il y est confronté, il ne peut pas faire demi-tour et est contraint de voir les horreurs produites dans les deux camps, les innocents morts et les villes détruites.

Oui, l’acte de Sihem est horrible et impardonnable mais nous pouvons essayer de le comprendre à travers ce récit. C’est cela que j’ai préféré, la manière dont Yasmina Khadra a su parler d’un sujet complexe, avec les bons mots et une histoire prenante.

Ce livre m’a permis de mieux comprendre les enjeux du conflit entre un peuple sans véritable maison et un peuple colonisé.

Zareena