On n’a pas encore pris conscience que l’un des grands enjeux de notre monde actuel et de notre futur se trouve dans les luttes qui viseront à défendre et protéger notre intériorité. Ces luttes sont celles pour une écologie de la subjectivité.

1. L’intériorité : le rempart ultime face à la tyrannie.

Depuis l’Antiquité, avec les stoïciens, l’intériorité avait été vu comme l’ultime rempart nous permettant de résister à la tyrannie.

Les esclaves, les prisonniers, les personnes victimes d’acte de torture… ont trouvé un ultime refuge dans leur intériorité face au pouvoir lorsqu’elles n’avaient plus la possibilité de combattre et d’agir collectivement.

2. Le technocapitalisme à l’assaut de la subjectivité.

La dégradation globale de la santé mentale de la population peut être considérée comme un symptôme de ce que le technocapitalisme fait à notre subjectivité.

Cette dégradation se manifeste en terme de santé au travail où de plus en plus de salariés se plaignent d’être au bord du burn-out.

En dehors du temps de travail, cette dégradation de la santé mentale se trouve liée à la multiplications des informations médiatiques anxiogènes, au cyber-harcèlement, à l’éco-anxiété…

Ce sont les groupes opprimés qui sont les plus touchés par ces atteintes faites à la subjectivité : les femmes, les personnes racisées, les personnes LGBTQI+, les personnes précarisées et pauvres…

De ce fait, le patriarcat est un également un système d’atteinte à la subjectivité comme le montre le classement du viol comme acte de torture.

3. Un projet d’arraisonnement de la subjectivité

Mais le technocapitalisme se caractérise également par un projet global d’arraisonnement de la subjectivité.

Il s’agit grâce à l’intelligence artificielle, les neurosciences, la psychologie comportementale… de parvenir à rendre totalement transparente l’intéoriorité, à pouvoir la surveiller et la contrôler.

C’est pourquoi les luttes de la subjectivité feront parti des luttes du futur.

4. L’écologie de la subjectivité

On peut qualifié d’anarcho-subjectivisme, les luttes de défense des subjectivités contre les atteintes qui leur sont portés par le technocapitalisme et contre l’arraisonnement auxquelles elles sont confrontées.

Ces luttes sont anarchistes au sens où elles portent sur un refus du pouvoir économique et/ou politique (anarché) exercé à l’encontre de la subjectivité.

Il s’agit de lutter pour une écologie de la subjectivité, ce qui veut dire pour que le milieu de vie social et environnemental ne porte pas atteinte à la subjectivité.