Cannabis : faut-t-il légaliser sa consommation ?

Auteur : Nicolas

 

Le Canada l’a fait. La loi autorisant la consommation de cannabis récréatif a été mise en application le 17 octobre 2018. Comment le gouvernement canadien, mené par le premier ministre Justin Trudeau, explique- t-il la création de cette loi ? Doit-on prendre exemple sur ce pays, premier Etat du G7 à autoriser l’usage de la marijuana au niveau fédéral ?

Pendant les dernières élections présidentielles en France, certains candidats se sont positionnés pour sa légalisation, à l’image de Benoît Hamon, ex-socialiste et actuel leader du mouvement Génération•s : « les politiques de répression et de prohibition ne marchent pas », disait-il sur la radio RTL. Pour lui, encadrer la vente de cannabis pourrait être la solution face aux réseaux criminels. En bref, il s’agirait de mettre en place un marché légal encadré plutôt que de continuer à interdire cette drogue, avec comme argument la réelle inefficacité des mesures répressives.

La France est le premier pays européen dans le classement de la consommation de cannabis. Et, selon un sondage Ipsos, 84% des Français s’accordent pour dire que la législation actuelle est inefficace. Mais cet argument ne convainc pas tout le monde. Pour François Bayrou, maire de Pau (Modem), les réseaux criminels s’adapteront et viseront d’autres drogues : « On nous dit si on le légalise, on va faire baisser le trafic et nous aurons des cités assainies. Je n’en crois rien. Parce que les ressources tirées de ces trafics, elles seront recherchées ailleurs et dans des drogues par exemple le crack on sait bien cela aux États-Unis donc des drogues plus violentes encore » disait-il en 2016.

Au Canada, le premier ministre rappelle que l’ « objectif » est « un objectif de sécurité et de santé publiques ». Il espère que la vente légale remplacera à terme celle du crime organisé. S’il est trop tôt pour analyser les conséquences de cette mesure au Canada, on peut constater certaines évolutions dans d’autres pays qui ont légalisé le cannabis et sa fameuse substance, le THC. Pour rappel, il s’agit du principe actif principal contenu dans le chanvre récréatif qui
est responsable de nombreux effets pharmacologiques, tels que l’euphorie ou l’apaisement, les effets étant variables selon les gens. Selon Cannalex, projet de recherche international, mené par l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) en partenariat avec l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), si la consommation n’a pas augmenté chez les mineurs, elle a parfois augmenté chez les adultes, comme au Colorado. Dans l’Etat de New York, elle est restée plus stable.

Une alternative à la légalisation pourrait être la dépénalisation. Elle est déjà présente dans certains pays comme l’Argentine ou l’Espagne. Un des arguments pour celle-ci serait qu’elle éviterait une répression inefficace avec des économies à la clé, tout en évitant d’envoyer un mauvais message à la jeunesse, comme le pense Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la primaire de la droite lors des élections présidentielles de 201 7. Mais la possibilité d’une contravention reste toujours possible. C’est d’ailleurs une des propositions d’Emmanuel Macron. Eric Piolle, maire écologiste de Grenoble, affirme, qu’avec cette idée, on « reste dans une approche totalement sécuritaire, or cette stratégie est en échec, ici en France comme ailleurs».

Alors faut-il légaliser, dépénaliser, ou conserver la législation actuelle ? Cette question fait débat et c’est important car il s’agit bel et bien d’un problème de santé publique.

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