Corrélation entre bien et mal : quand la maladie les rassemble

Monsieur Blocq est condamné, une mort lente mais sûre l’attend. Dans un élan de fausse bonté, il cède ses biens, à savoir ses entreprises, à ses employés, cadeau qui se révèle empoisonné… Cependant une condition est à respecter : ils doivent créer un événement en l’honneur de leur patron (détesté) chaque année ! Et là c’est le hic : peu de gens sont pour cette idée de pièce de théâtre qu’Estelle a suggérée. C’est à reculons que les employés vont se contraindre à cette obligation, et ce, tout en étant pris dans la tourmente de ce que c’est que de gérer une entreprise…

M. Blocq, Estelle, Chi, Alain, Adeline, autant de personnages qui vous entraîneront dans cette histoire ubuesque où la mort, l’amour, le meurtre ou encore la maladie tiennent place de maîtres. Vous découvrirez une pièce de théâtre contemporaine qui vous surprendra autant par sa chute que par l’originalité de son histoire. Estelle est-elle vraiment celle que nous croyons ; une simple vendeuse à l’allure simple ? Cette histoire vous étonnera grandement !

Extrait de captation de  Ma chambre froide écrite et mise en scène par Joël Pommerat lui même : 

Source : Youtube – https://www.youtube.com/watch?v=vNtuPYTndWI

Mise en scène pour la représentation au théâtre de l’Odéon à Paris dans le cadre des Ateliers Berthier du 07 au 24 Juin 2012.

Même si l’histoire et la chute constituent des points forts, j’ai trouvé le vocabulaire trop familier. Certes nous nous situons dans la classe du prolétariat mais je ne trouve pas que ce vocabulaire donne une bonne image de cette classe. Même s’il démocratise le texte, je suis au regret de dire que celui-ci, peu conventionnel, m’a quelque peu dérangé, mais pas au point de me faire détester la pièce. Mais pourquoi celui-ci m’a-t-il dérangé ? Parce que je ne trouve pas qu’il soit destiné à un texte écrit. Peut-être à l’oral celui-ci passe mieux mais ici je ne trouve pas qu’il se justifie. Tout au plus, cela donne un aspect bourru au texte.

J’ai détesté la lourdeur de la pièce, le manque de légèreté, peut-être voulue, certes, mais que j’ai profondément haï ! Je n’aime pas cette espèce de tableau de la société actuelle, entre un prolétariat submergé de travail, les femmes rabaissées aux yeux de tous, la violence, et le patron sadique, riche à souhait qui utilise sa puissance pour en user auprès de sa salariée. Somme toute un tableau, pas si loin de notre réalité, mais… que de LOURDEUR !

Aussi on peut relever que le découpage des actes et des scènes peut parfois être perturbant pour un lecteur novice en matière de pièce de théâtre. Le fait de couper une scène tandis que celle ci n’est pas aboutie peut-être déstabilisant.

Pour résumé, j’ai trouvé cette pièce plaisante mais sans plus. J’ai apprécie l’histoire et l’écriture à juste titre mais ça n’a pas été un « coup de coeur ». Cependant celle-ci demeure intéressante, notamment par la mise en abyme théâtrale qui est au cœur de l’histoire.

Si vous voulez en apprendre plus sur cet auteur et metteur en scène qu’est Joël Pommerat : 

Pommerat Joël, Ma chambre froide, éditions Actes Sud.

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Marie-Jeanne DEMOLIN, 1èreL

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