Une nouvelle vie, pour une meilleure vie ?

Antoine Ozanam est un scénariste de bande dessinée, c’est l’un des principaux auteurs du label Casterman, pour lequel il a écrit 13 albums, dont celui dont je vais vous parler; Gueule noire. Lelis, est un dessinateur brésilien dont la particularité est la couleur directe sans encrage. Cette BD retrace l’histoire d’un jeune homme qui doit descendre à la mine mais qui, se rendant compte que cela le tue peu à peu, décide de quitter le Nord de la France pour aller vivre à Paris.

Marcel, fils et frère de mineur, doit aller travailler à la mine comme tout le monde. Seulement, sachant que cette tâche ingrate tue les mineurs peu à peu, il décide de quitter le Nord de la France suite au décès de son père à cause d’un coup de Grisou. Mais l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, et le jeune Marcel va vite le découvrir. En effet, en arrivant à Paris il trouve du travail « en traversant la rue », c’est-à-dire très facilement ! Mais à Paris ce n’est pas plus reposant que dans le Nord, et les ouvriers ne sont pas mieux traités. Dans la capitale, il retrouve son ami Jacek avec qui il avait travaillé à la mine et qui avait quitté le Nord bien avant lui. Celui-ci va l’entraîner dans de drôles d’affaires et ces péripéties vont le pousser à retourner dans sa région natale… dans les mines qu’il avait pourtant tant haï…

http://www.musee-les-mineurs.fr/activites-pedagogiques/les-visites-des-colleges/

Cet ouvrage raconte bien la vie que les mineurs avaient autrefois, une vie très difficile, hantée par la maladie, la mort… L’auteur a voulu montrer que même en voulant fuir, la vie n’est pas forcément meilleure ailleurs, loin de nos proches, loin de nos repères et que peut importe ce qu’il peut se passer, le destin finit toujours par nous rattraper. Nous serons là où nous devrons être, en train de faire ce que nous devons faire avec les gens avec qui nous devrons être. Même si cela ne nous plaît pas, un jour nous n’avons plus le choix et on se rend compte de la chance qu’on a de posséder ce que l’on a.

Dès les premières pages de cette BD, Lelis nous plonge dans l’ambiance de la mine, du charbon avec ce style de dessin assez particulier où tout est en noir et blanc, où le noir fait référence à la mine, au charbon, à l’ambiance sombre qui y règne, hanté par la maladie. Ce choix artistique est contraignant à certains moments car nous n’arrivons pas à bien distinguer les personnes et à comprendre ce qu’ils font. Cependant, peu à peu nous nous habituons à ce style, et la simplicité d’écriture d’Antoine Onazam rend la lecture fluide et rapide. Autrement dit le style de dessin particulier de Lelis et l’écriture très simple d’Onazam se marient parfaitement et apporte à cette BD une qualité presque sans faille.

La bande dessinée narre la vie des mineurs dans le Nord de la France, tout en nous faisant comprendre qu’en voulant forcer notre destin, en omettant certaines choses, celui-ci finit toujours par nous rattraper, nous n’en sommes pas maître, nous ne pouvons changer les choses. Onazam et Lelis arrivent à nous faire comprendre cela d’une manière très simple grâce à leurs deux styles qui se conjuguent parfaitement en prenant comme fil rouge la vie des mineurs.

Lelis / OzanamGueule noireCasterman, 2015. 100p.

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Chloé DELPLANQUE , 1ES2

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