Une œuvre brillante !

La parure est l’histoire courte, mais intense, de Mathilde Loisel. Cette histoire se déroule au XIXème siècle.

Mathilde est issue d’une famille d’employés et est mariée à un petit commis de l’Instruction publique. Ils ne vivent pas dans le besoin, mais n’ont pas non plus la possibilité de faire dans le luxe. Alors Mathilde est victime d’un malaise quotidien : elle ne se sent pas faite pour la modeste vie qu’elle mène, mais pour le grand luxe, les mets raffinés, les grands diners pour lesquels elle n’a malheureusement pas les fonds nécessaires. Elle est obligée de se contenter d’une humble demeure aux mûrs défraichis, aux sièges usés et aux vieux draps, le tout accompagné d’un mari à qui tout cela convient parfaitement et qui perçoit son mal-être, sans vraiment pouvoir y faire grand chose. Tout bascule lorsque ce dernier, songeant à faire plaisir à sa femme, arrive à se procurer une invitation au bal du ministère. Mathilde est alors effarée quant à l’idée de paraitre pauvre à côté des autres femmes de ce bal. Elle refuse donc d’y aller si elle ne peut s’y rendre habillée convenablement. M . Loisel lui donne alors quatre cents francs pour s’acheter une belle robe. Mathilde achète alors la robe, mais reste insatisfaite : Elle n’a pas de bijoux pour aller avec sa toilette ! Son mari a alors une idée  : Aller voir Mme Forestier – une riche amie de Mathilde – dans le but de lui demander un bijoux pour la soirée. Mathilde va donc la voir et lui emprunte une magnifique rivière de diamants. Dès lors elle peut se rendre au bal du ministère où elle se fait remarquer de part sa grâce, sa beauté et son élégance hors du commun. Elle est comblée de bonheur ! Cependant, une fois rentrée chez elle, elle réalise que la rivière a disparu de son cou, voici ses paroles (un des passages les plus emblématiques de la nouvelle) : « J’ai… j’ai… je n’ai plus la rivière de madame Forestier ! ». S’en suit alors une débâcle d’endettements pour rembourser ce fameux collier à son amie. Elle découvrira à ses dépends les erreurs qu’elle a commise et qu’elle aurait pu éviter d’une façon très simple… mais je vous laisse lire la nouvelle afin de comprendre de quoi je parle !

Mme Forestier présentant une rivière de diamants à Mathilde dans le film « La Parure » (2007) de Claude Chabrol d’après Guy de Maupassant. (https://nique76.skyrock.com/2946335641-La-Parure-2007-de-Claude-Chabrol-d-apres-Guy-de-Maupassant-Cruelle.html)

Rivière de diamants. (http://litteraturealliancefrancaise.blogspot.com/ 2009 /09/la-parure-de-guy-de-maupassant.html)

Le dénouement de l’histoire nous fait comprendre qu’il ne faut pas se fier aux apparences, tant elles peuvent être trompeuses et avoir des conséquences dramatiques.

J’ai personnellement apprécié cette nouvelle, de par la façon particulièrement dynamique dont s’enchaînent les évènements. On perçoit que cette femme se sent faite pour un autre niveau de vie que le sien, et que cela contribue fortement à son mal-être.

Je trouve que cette histoire correspond parfaitement au thème « Richesse et pauvreté » notamment à travers les moyens financiers du couple Loisel qui restent insuffisants aux yeux de Mathilde qui aimerait dépasser cette condition de petite bourgeoise. On peut remarquer un contraste plutôt marquant dans la nouvelle : La richesse (relative) du couple Loisel, et celle (comme la souhaiterait Mathilde) que son amie possède.

Dans La Parure, Maupassant souhaite dénoncer un défaut du comportement humain : la vanité, qui s’exprime ici à travers une femme qui ne veut pas prévenir son amie qu’elle ne peut la rembourser, préférant s’endetter lourdement plutôt que de paraître pauvre. On pourrait cependant se dire, si l’on souhaitait rester positif, que Mathilde est prête à sacrifier plus de 10 ans de sa vie, passés dans la misère, pour ne pas perdre et décevoir une très bonne amie, à vous de voir… Ainsi, la nouvelle soulève une question importante : Préférez-vous avouer ce que vous êtes, admettre votre condition, ou la cacher mais en payer le prix fort pendant longtemps ? Soulignons que le rythme de la nouvelle est plutôt soutenu et entrainant, on avance très vite sans jamais avoir l’occasion de se lasser un instant. J’étais cependant presque déçu de la courte taille de cette nouvelle tellement elle m’a plu. Je vous invite à la lire !

Cette nouvelle a été adaptée à plusieurs reprises au cinéma et à la télévision : 11 fois au total, de 1909, à plus récemment, en 2006. Cela montre que cette œuvre a suscité un attrait particulier bien qu’elle ait été écrite en 1884 (il y a 136 ans !)

Maupassant, Guy de. La parure et autres nouvelles à chute. Hatier, 09/2012. 95p. classiques & cie. ISBN 978-2-218-94879-4.

Samuel Courtin, 1ère1

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