Découverte de la vie d’un artiste

 

Première de couverture de la BD « Piscine Molitor »

Piscine Molitor, dessinée et scénarisée par Christian Cailleaux et Hervé Bourhis, est parue en 2009. C’est une histoire vraie puisqu’elle relate la vie de Boris Vian. J’ai découvert cet artiste grâce à mon professeur de Français et mon professeur documentaliste dans le cadre du Prix Littéraire du Lycée Carnot. Boris Vian ne m’était donc pas inconnu au moment de cette lecture puisque mes professeurs nous avaient montré des vidéos sur lui en classe. Nous avons également eu la chance de visiter son appartement le 29 novembre ce qui m’a permis d’en savoir encore plus sur cet artiste. Nous sommes entrés dans son intimité, puis nous avons pu échanger avec Nicole Bertolt qui gère son patrimoine. Cette dame nous a expliqué qui était Boris Vian, elle nous a confirmé qu’il n’avait pas peur de l’avis des autres, d’autant plus qu’il savait qu’il allait mourir jeune ! Je lui ai donc demandé son avis sur cette bande dessinée. Elle m’a répondu qu’elle ne l’avait pas appréciée. Selon elle, cet ouvrage ne représente pas exactement la vie de Vian et présente beaucoup d’erreurs. Il faut en effet savoir que Cailleaux et Bourhis n’ont pas demandé l’accord à Nicole Bertolt pour écrire sur l’artiste. Après tout, c’est elle qui représente Boris Vian ! Avant cela j’avais pu me faire mon propre avis et je vais vous le présenter.

Un dernier plongeon avant la mort

Piscine Molitor-Paris Source: www.bing.com

Ce récit retrace les derniers moments, les dernières heures de cet artiste polyvalent puisqu’il jouait de la trompette, il chantait, il écrivait… Pour comprendre cette bande dessinée, il faut préciser que la piscine Molitor est un lieu qui se situe à Paris. Vian s’y rendait pour y faire de l’apnée car il souffrait d’une maladie cardiaque et, pour lui, retenir le plus longtemps possible sa respiration était bon pour son cœur. D’ailleurs, dès les premières planches nous pouvons constater la maladie de l’artiste. Il sait qu’il va mourir, il se sait condamné. C’est donc pour cela que la bande dessinée porte ce nom.

Nous comprenons aussi qu’il se rend dans cette piscine avant de partir pour la projection cinématographique de l’adaptation de son roman, J’irai cracher sur vos tombes, projection pendant laquelle il va mourir. Cela dit, la présentation de son existence est chronologique. On a juste des aller-retours entre les dernières heures de sa vie et les grandes étapes de son existence, autrement dit une construction en flashbacks. Cela crée une tension dans la lecture car on ne sait pas quand l’épisode de sa mort va nous être relaté. Dès le début on sait qu’il va mourir mais l’attente est longue. 

Dans ce récit, vous pourrez ainsi découvrir les différentes étapes de sa vie, ses femmes, son procès pour atteinte aux bonnes mœurs à la suite de la sortie de son roman J’irai cracher sur vos tombes. Bref, vous allez découvrir sa vie, une vie à mille à l’heure ! Le rythme de la bande dessinée est comme son existence, très rapide ! Cette qualité est en même temps le petit bémol que j’apporterai à cette bande dessinée. En effet, je trouve que les auteurs ne parlent pas assez de sa jeunesse… signe qu’ils ne se sont pas assez documentés, notamment auprès de Madame Bertolt. L’étape de l’enfance passe trop vite, notamment le fait qu’il ait appris à lire et écrire très jeune. Vous le découvrirez durant votre lecture. Je trouve aussi qu’il manque une transition entre sa vie avec sa première épouse, Michelle Léglise, et celle avec sa seconde femme, Ursula Kubler. Il n’y a que l’étape de la séparation ! Cependant l’accent est bien mis sur sa vie de Jazzman car Boris Vian a écrit des chansons et il jouait de la trompette. J’ai donc écouté Le Déserteur suite à ma lecture, mais j’avoue que ce n’est pas mon style de musique !

Une palette de couleurs en lien avec les émotions

Planche de la BD. Page 6. Source: www.bdtheque.com

Concernant l’aspect graphique, les planches sont colorées avec des couleurs assez froides par moment et plus chaudes à d’autres. Chaque couleur correspond à une émotion. Le style de Christian Cailleaux rappelle un peu la ligne claire comme chez Tintin, les traits sont fins. Je trouve que les personnages sont très bien représentés. Par exemple, sur les dessins où il se trouve à la piscine, Boris Vian est dessiné avec des traits émaciés pour faire comprendre qu’il est malade et proche de la fin. Sur la planche ci-contre, l’illustrateur utilise de nombreuses nuances de bleu pour transmettre la gravité de la situation.

Pour découvrir l’artiste, c’est par ici !

Malgré ses manques, j’ai bien aimé ce récit, il explique les grandes étapes de l’existence  de Boris Vian même si je connaissais déjà un peu sa vie. L’artiste était très occupé, nous le comprenons bien. La bande dessinée est très facile à lire et compréhensible. C’est une bonne entrée en matière pour connaître les grandes lignes de la vie de l’auteur. Si vous voulez découvrir l’artiste, voir à quel point il avait une vie mouvementée et comment il en a profité, je vous invite à découvrir cette bande dessinée. Personnellement je lui attribue la note de quatre étoiles. J’enlève une étoile puisque les auteurs ne parlent pas assez de son enfance.

Bonne lecture à vous !

Cailleaux, Christian / Bourhis, Hervé. Piscine Molitor. Dupuis, 03/2020. 74 p. Aire Libre.

SECEMBER Ketty, 1ST2S1

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