Une nouvelle espèce d’individus

Boris Vian est né en 1920 et a connu la maladie très jeune. Il décède en 1959 à l’âge de 39 ans, mais conscient de la courte vie qu’il va avoir, il profite de chaque instant grâce à ses multiples talents puisqu’il est écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, jazzman (trompettiste) ou encore directeur artistique français.

Boris Vian en 1948, photo Studio Harcourt rognée. Source : https://www.babelio.com/auteur/ Boris -Vian/2053/photos

Dans sa carrière d’écrivain, en 1948, Boris Vian a écrit le roman Et on tuera tous les affreux dans lequel il mélange enlèvement, histoire criminelle et enquête. Dans ce récit l’auteur présente Rock Bailey, jeune homme âgé de 19 ans voulant préserver sa virginité jusqu’à ses 20 ans ! Lors d’une soirée il se fait droguer et enlever pour être emmené dans un endroit très étrange où ses ravisseurs vont tenter de le forcer à avoir des relations sexuelles avec une très jolie femme ! Au même instant un crime est commis. Libéré, Rock confie son histoire à son ami Gary Kilian et ensemble ils vont mener l’enquête qui va aboutir à la découverte de photos chirurgicales qui vont bouleverser nos deux amis. Ils vont être confronté à des meurtres, des conflits, de nombreuses femmes… au grand désespoir de Rock. Le point d’orgue de cette histoire sera une découverte glaçante : un docteur nommé Schutz qui n’aime pas les gens laids et veut créer une nouvelle race d’individus tous aussi parfaits les uns que les autres… d’où cette phrase tirée du roman et prononcée par le docteur : « Chez moi, un slogan : On tuera tous les affreux…C’est amusant n’est-ce pas ? »

Le récit commence avec une histoire d’enlèvement et la tentative d’une relation sexuelle forcée ce qui nous plonge instantanément dans l’intrigue puisqu’on se pose plein de questions. Mais au moment où l’enquête débute, cela devient très, voire trop, détaillée pour moi. Il y a énormément de prénoms qui se rajoutent au fils de l’histoire ainsi que de nombreux événements et déplacements et on finit par perdre le fil. Cependant, ce livre pose la question de l’eugénisme, c’est à dire essayer d’améliorer l’espèce humaine. Il ne faut pas oublier que ce roman a été écrit en 1948, soit trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et les expériences des nazis ! Ce roman pose aussi une autre question : pensez-vous que la beauté n’est que physique ? Et pourquoi devrions nous toutes et tous être beaux ou belles ? 

Source : https://www.livredepoche .com/livre/et-tuera-tous-les-affreux-9782253146162

Grâce au travail réalisé dans le cadre du prix littéraire Carnot, je sais que Boris Vian à un style d’écriture particulier. Dans ce roman, par exemple, il reprend les caractéristiques du « roman noir ». En effet, l’histoire nous donne une vision pessimiste de la société, des meurtres sont commis et la violence et très présente. Cela nous ouvre les yeux sur la société des années 1950 qui pourrait nous sembler idéale.

J’ai trouvé le début du roman intéressant, mais le dénouement m’a moins satisfaite malgré l’humour noir qu’insère l’auteur. Cependant Boris Vian y est visionnaire puisque le culte de la beauté est au cœur de son récit, culte qui est encore très présent dans notre société actuelle !

Pour ces raisons, j’attribue la note de deux étoiles à ce livre.

Bonne lecture à vous !

Vian, Boris. Et on tuera tous les affreux. Librairie Générale Française, 03/2021. 221 p. Le Livre de poche, 14616. ISBN 978-2-253-14616-2

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