EED : Comment se termine la guerre froide ? (TES1)

     

Questions :

1/ À  quelles  caractéristiques majeures  de  la  guerre  froide Mikhaïl Gorbatchev fait-il référence dans les docs 3 et 5 ? 

 M. Gorbatchev rappelle l’affrontement des 2 grands modèles idéologiques antagonistes, libéral et communiste. La dépendance politique et diplomatique des pays intégrés dans des alliances et la propension à l’ingérence des grandes puissances qui peut s’exprimer par des interventions armées. Enfin, le recours à la dissuasion nucléaire et l’équilibre de la terreur dans le cadre de la course aux armements.

 2/En quoi la fin des années 1980 constitue-t-elle un tournant dans les relations internationales (doc2 et 4) ?

 L’arrivée au pouvoir de M. Gorbatchev en 1985 et le lancement de la Pérestroïka permettent d’aboutir en 1987 au 1er traité de désarmement de la guerre froide, le Traité de Washington qui prévoit le démantèlement des euromissiles SS20 et Pershing installés en Europe (doc.2). En 1989, La chute  du mur de Berlin érigé en 1961, met un terme à la guerre froide et semble, de façon posthume, donner raison à l’engagement de 1963 du président Kennedy comme le suggère le dessin de Plantu(doc.4).

  3/D’après  les  documents  1,  3  et  5,  quelles  raisons  ont  mené  à  une  volonté d’apaisement des tensions ?

M. Gorbatchev définit la « nouvelle pensée » de l’URSS dans le domaine de la politique étrangère :   la guerre nucléaire ne peut être gagnée ; elle mène nécessairement à l’apocalypse. La course aux armements est donc une impasse. Gorbatchev abandonne aussi la théorie de la souveraineté limitée énoncée par Brejnev en 1968 au lendemain du Printemps de Prague et renonce au droit d’ingérence de l’URSS dans les affaires des démocraties populaires (doc.3). Mais cette nouvelle définition de la politique étrangère est aussi la conséquence de l’incapacité de l’URSS à suivre la course aux armements imposée par les Etats-Unis  et Gorbatchev évoque « la militarisation insensée qui a dénaturé notre économie » (doc.5). De fait, avec un PNB en 1987 deux fois inférieur à celui des Etats-Unis, l’URSS en consacre une part deux fois supérieure (12.3% contre 6.3%) aux dépenses militaires (doc.1)

 4/Comment  la  politique  nouvelle  et  l’évolution  de  l’URSS  ont-elles modifié  la situation des pays d’Europe de l’Est (doc 3, 4 et 5) ?

Gorbatchev reconnait le « droit de chaque nation à choisir sa propre voie vers le progrès social » (doc.3) et rompt ainsi avec la politique de satellisation de l’Europe de l’est mise en place par Staline dès 1945 mais ouvre aussi la voie du pluralisme politique et des élections libres. L’abandon de la doctrine Brejnev lève l’hypothèque d’une intervention militaire comme ce fut le cas en Hongrie (1956) en et Tchécoslovaquie(196Smilie: 8)(doc.5). L’exemple de l’Allemagne, illustré par Plantu (doc.4), évoque la chute du régime communiste de RDA après que Gorbatchev ait refusé à Honecker l’assistance militaire de l’URSS.

 Réponse organisée

A partir de 1985, la Pérestroïka de M. Gorbatchev relance la détente entre les deux Grands mais encourage aussi les démocraties populaires et les Républiques de l’URSS à s’émanciper de la tutelle soviétique. Incapable de maîtriser ces forces centrifuges, Gorbatchev, à la tête d’un pays à l’économie exsangue, doit constater le délitement du camp communiste. Quelles sont les différentes étapes et les manifestations de cet épilogue de la guerre froide ? Après avoir présenté la nouvelle politique étrangère de l’URSS et le renouveau de la détente avec les Etats-Unis nous en montrerons les conséquences en Europe de l’Est et en URSS.

Dès son arrivée au pouvoir Gorbatchev, sans remettre en cause la nature socialiste du régime, lance une politique de réforme économique (Pérestroïka) et politique ( Glasnost) dont le préalable est la détente avec les Etats-Unis et la fin de la course aux armements qui « a dénaturé »(doc.5) l’ économie du pays. En effet, depuis la crise des missiles en 1983 et le lancement du projet IDS du président Reagan, la course aux armements est relancée mais l’URSS ne peut suivre économiquement. En 1987, elle consacre près de 12.5% de son budget aux dépenses militaires soit une part deux fois supérieure à celle du budget militaire américain mais pour un total, exprimé en Mds de $, inférieur à celui des Etats-Unis (doc.1). Gorbatchev, après avoir rencontré en 1985 et 1986 le président des Etats-Unis R. Reagan, signe avec lui le Traité de Washington en 1987 qui prévoit le démantèlement sur 3 ans des euromissiles SS20 et Pershing installés en Europe entre 1978 et 1983 (doc.2). Dès l’année suivante, l’URSS, qui poursuit son redéploiement budgétaire, suspend ses aides militaires extérieures et entame le retrait de ses troupes en Afghanistan présentes dans le pays depuis 1979.C’est une politique inédite que Gorbatchev rappelle d’ailleurs dans son discours de démission de décembre 1991 en évoquant la fin de « l’ingérence dans les affaires d’autrui et l’utilisation des forces armées en dehors du pays » (doc.5).

Cette nouvelle conception du rôle de l’URSS a des conséquences sur les Etats satellites et dans les républiques soviétiques. En 1987, Gorbatchev considère que la sécurité collective impose au préalable la « reconnaissance du droit de chaque nation à choisir sa propre voie vers le progrès social » (doc.3). Dans les démocraties populaires, cette « nouvelle pensée » libère les oppositions jusque là étouffées par les régimes en place et la crainte d’une intervention militaire. L’abandon de la doctrine de la « souveraineté limitée », la situation économique et sociale calamiteuse et l’agitation des populations précipitent la fin de « l’empire soviétique »et l’ouverture du « rideau de fer » : au mois de juin  1989, Solidarnosc remporte les élections en Pologne, en Hongrie les réformateurs prennent le pouvoir et autorisent le multipartisme ; en RDA, après la démission d’E. Honecker en octobre, le mur de Berlin tombe le 9 novembre (doc.4) ; quelques semaines plus tard, En Tchécoslovaquie, la « Révolution de velours » balaie les anciens dirigeants et enfin au mois de décembre, en Roumanie, Ceausescu est arrêté puis exécuté. Résigné face à l’implosion du bloc communiste, Gorbatchev, tente de sauver l’URSS de l’éclatement mais il est très vite dépassé. Entre 1990 et 1991, toutes les républiques soviétiques proclament leurs indépendances ou leur souveraineté y compris la Russie. Le CAEM et le Pacte de Varsovie sont dissous. Président d’un Etat qui n’existe plus, Gorbatchev démissionne le 25 décembre 1991(doc.5).

A la recherche d’un nouveau souffle pour son pays, Gorbatchev a favorisé le retour de la détente avec les Etats-Unis mais sapé dans le même temps les fondations du bloc communiste. En 1991, la disparition de l’URSS met un terme à la guerre froide et consacre la victoire du camp occidental et de l' »hyperpuissance américaine » (Védrine) mais inaugure aussi une nouvelle ère d’instabilités.

 

               

Category(s): 3.ECD HISTOIRE, H4.Les Etats-Unis et le monde depuis les 14 points du président Wilson
Tags: , , , ,

Laisser un commentaire