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Souvenirs au futur…

« Je serai dans un café
La table d’à côté
A siroter mon chocolat
A entendre
Des fables abracadabrantes…
 »

(extrait de souvenir du Tunnel de l’amour)

en m’empêtrant 

dans le passé

j’ai trouvé

la clé des ans


Un berger étourdi l’avait laissée sur le côté de la route ; les corneilles l’admiraient : elle était jolie avec son plaqué argent -mais un peu lourde à transporter. Je n’eus qu’à la ramasser, et le tour fut joué ! Vous conviendrez avec moi que j’ai profité de la situation, mais quoi ! la chance s’offre à bien peu ; moi, je n’attendais que ça…

J’aurais cherché la porte qu’elle ouvrait.

           Ne l’ayant pas trouvée, je serais revenue sur mes pas ; étourdie par l’ampleur de la tâche…

                                     Combien de portes comporte ce monarque monde ?

                                               la

                                               pelle

                                               deux

                                               lins

                                               thé

                                               rieur

                                                ,

                                                 et autres jolis mots qui lui auraient fait comprendre qu’on ne devrait pas fureter de l’extérieur : la réponse l’est pas là, ‘spèce d’ignare. Pour comprendre le pourquoi de son étonnement d’avoir trouvé si jolie clé qui n’ouvre pas une seule porte, il faut remonter un peu plus loin ; il faut remonter à sa conception dans le ventre de sa mère.

Le fabricant en chef de l’encéphale,

bien en place depuis près de deux siècles, était en con-sultation le jour de sa conception. Il a fait l’erreur typique de laisser la direction à un bonhomme qui ne savait pas trop quoi en faire, rapport qu’il avait jamais vraiment eu la main pour construire les détails d’un cerveau, les dédales et tout ça, sans oublier l’emploi des modes ! Il était Docteur en herméneutique, pas chirurgien de la cervelle… Bon, nous lui pardonnerons les quelques petites choses qui lui sont passées au-dessus ; pour certaines autres il n’a pas été si mauvais…je dirais même qu’il a tenté de faire mieux que le chef, question complexité des détours cérébraux. Il aurait tenté, et le fœtus aurait mal réagi… Pour sa défense, une fois que le chef était revenu et que ce dernier s’était rendu compte des dégâts, il paraît que le pauvre Docteur aurait ajouté (faut l’imaginer tout rouge et penaud, les épaules tremblant dans un constant mouvement de va-et-vient de bas en haut) :

“Psychanalyse et sémiotique ne font jamais bon travail ensemble –elles se sont fâchées pendant un travail de groupe il y a plusieurs années de ça, il y a des témoins– fallait en mettre une de côté pour pas fendiller la cervelle minuscule, désolé, c’est pas terrible, mais bon, vous comprenez…”.

Cette erreur fut terrible, pourtant, mon cher monsieur !

Car sans mode d’emploi ni carte détaillée de son monde intérieur, comment comprendre qu’une clé abandonnée sur le bord d’un chemin boueux nous est destinée ? Comment même avoir l’idée de penser qu’elle n’ouvre pas ces portes palpables de bois, de pierre -solides- mais une porte qui n’existe pas et donne sur…un monde intérieur ?

Un monde de codes, parfois insensés, de sensations ; de rien de vraiment tangible.

Un monde moiré aux allures d’étoffes de soie mohave -tissées d’eau, les fils trempés dans un alcool fort, l’alcool de la vie, à 90%, profondeur, qui soigne et détruit. Le monde aux senteurs que l’on peut toucher, aux couleurs que l’on peut goûter ; aux sons que l’on apprécie avec les yeux, car les notes se dessinent dans l’espace, elles se tatouent sur nos corps, en crayonné trop vite achevés, mais nous gardons la sensation de la pointe sur la peau. On devient ce qu’on ressent ; notre sang n’est plus l’onde qui se répand dans l’espace, c’est le mouvement pur, celui qui vient en amont et ne se retient pas. 

C’est un monde de souvenirs.  

                 Le souvenir,

tissage du temps

                L’étoffe, 

notre réseau de neurones

                La clé argentée ? 

un crochet remailleur. 

Et, ce crochet, je lui offre, à cette enfant pour qui le passé n’était pas suffisant.

Je me le donne, car j’ai des poèmes à corriger, dont les vers s’emboîtent mal : les rimes se sont décousues.

Enfin, je vous le transmet, car les temps sont meilleurs partagés.

Cliquer ici pour parcourir la carte kaléidoscopique

P.S : Remerciements à Damasio ! (Actuellement en lecture intensive de son œuvre, je n’ai remarqué qu’à la fin de mon travail que je lui avais emprunté son style…)

P.P.S : Ce travail est purement personnel. Son message ne s’inscrit pas dans le fil des actualités politiques !

1 commentaire pour “KALÉIDOSCOPE DE YUNA”

  1. J’ai lu avec une grande attention tes poèmes (et dans le bon ordre !). J’ai beaucoup aimé le fait qu’il y avait un chemin tout tracé, il n’y avait pas forcément de lien entre tes poèmes mais c’était tout de même intéressant. Individuellement, tes poèmes sont très bien écrit et il y a quelques touches d’originalités qui font plaisir. La lecture est fluide, il n’y a aucun problème au niveau de la langue (ou alors j’étais tellement obnubilée par tes mots que je n’ai pas fait attention) et tu as bien respecté les consignes. Tu nous fais découvrir de multiples endroits, tous plus beaux les uns que les autres. On voyage à travers ton écriture et on a pas besoin de comprendre pour aimer ton travail. Je suis passé par beaucoup d’émotions (mais que du positif !). Très bon travail.

    Le poème que j’ai préféré est le dernier, celui de la Tanzanie. Bien que tes poèmes soient tous source d’inspiration et de béatitude, j’ai une grande préférence pour le dernier du chemin que tu as tracé. On visite à la fois le Kilimandjaro et une partie de ta vie. Je voyais à travers tes mots le paysage que tu y décrivais. C’est pour moi un poème fort en émotion car tu racontes une partie de ton histoire, ta véritable histoire, et c’est très beau. J’ai même failli pleurer ! Un grand bravo.

    Mes annotations sont basées sur la posture « stimulus-réponse » où je fais allusion aux consignes mais aussi à la posture « d’éditeur » en fonction du contenu et de la langue utilisés.

    (ANNOTATION DE PROF. MARGAUX)

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