Le génocide arménien.

 Ce vendredi est célébré le 94 e anniversaire du génocide arménien. En 1915, ce sont entre  650 000  (chiffre donné dans le  numéro 341 de la revue « L’histoire ») et 1.2 million Arméniens ( chiffre sur le site  Hérodote), qui ont été victimes du premier génocide du XXe siècle.

  Les 1er et 5 novembre 1914, l’empire ottoman entre en guerre aux côtés de l’Allemagne persuadé que celle-ci va la remporter. Pourtant, dès les premiers mois, la situation est catastrophique pour l’empire. Le 25 avril 1915, à la suite de l’expédition navale des Alliés, la capitale est directement menacée. C’est à ce moment là que la décision est prise de déporter les Arméniens, communauté de 1.5 million personnes vivant dans l’empire et perçu par le pouvoir en place, les « jeunes Turcs », comme une menace, une cinquième colonne et déjà victimes de vagues de persécutions. Enver Pacha, ministre de la guerre ottoman et membre du triumvirat qui dirige l’empire, ne dit-il pas au Consul américain en parlant des Arméniens « on ne peut pas se permettre une attaque dans le dos ».

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  L’offensive contre les Arméniens va à partir de ce moment là s’accélérer. Il y a tout d’abord les déportations d’abord localisées ( province de Konya, Istanbul) puis généralisées puisque l’ordre est donné le 21 juin 1915 , de déporter  » tous les Arméniens sans exception ».  Des centaines de milliers d’hommes, de femmes, de vieillards et d’enfants sont contraints de marcher plusieurs jours pour se rendre dans des déserts où ils sont éparpillés. Là au milieu de nul part où ils ne peuvent trouver ni nourriture,  ni refuge, ils sont destinés à mourir de faim. A ces déportations se rajoutent des massacres qui se multiplient en particulier entre le mois de mai et l’été 1915. Ces massacres, qui ne cessent définitivement que le 29 août 1915, sont perpétrés par les forces auxilaires et les irréguliers « les bachibozouks ».

94 ans après ce drame, la Turquie ne parle toujours pas de génocide mais de « tragédie » et les relations diplomatiques entre les deux Etats, arménien et turc, restent toujours tendues. Malgré tout, la situation évolue favorablement. Une pétition datant de décembre 2008 signée par 30 000 Turcs et demandant pardon ainsi que l’assassinat du journaliste turco-arménien, Hrant Dink, le 19 janvier 2007, ont permis une prise de conscience de la part d’Ankara lorsque a été scandé dans les rues par des milliers de Turcs « nous sommes tous Arméniens ». Une feuille de route vient d’être signée entre les deux Etats pour une normalisation de leurs relations et pour la mise en place de commissions bilatérales d’historiens afin d’étudier les évenements de 1915. La paix et la vérité sont sur la bonne voie.

 Pour en savoir davantage:

– Le numéro  341 de la Revue « L’Histoire ».

-Un roman graphique  » Medz Yeghern le grand mal » de Paolo Cossi. Editions Dargaud 2009 ( disponible au CDI)

– Le site d’Hérodote.net pour de plus grandes précisions historiques et celui d’Euronews relatant la commémoration du génocide en Arménie.