L’ex Yougoslavie entre unité et division.

 Dossier documentaire sur lequel doivent travailler les 1ère ES1.  Répondre aux  4 premières questions avec rigueur sur le cahier de cours pour le jeudi 21 octobre.

Document 1: les grands ensembles géopolitiques de l’Europe.

Document 2: De l’Europe des empires en 1914 à l’Europe médiane actuelle.

Document 3 : L’explosion de la Yougoslavie.

  En 1989, la Yougoslavie comptait 23 millions d’habitants répartis en six nations regroupées en six républiques jouissant d’une autonomie régionale assez large : Serbes (36.3%), Croates (20%), Musulmans (10%), Slovènes (9%), Macédoniens (6%) et Monténégrins (2.6%). A cela venaient s’ajouter 18 nationalités […] Suite aux accords de Dayton qui, sous la houlette des Américains, impose l’arrêt des hostilités, la Bosnie Herzégovine est le seul Etat issu de l’ex-Yougoslavie qui présente encore un profil multinational. Encore s’agit-il d’une illusion car les Serbes y sont regroupés dans la République serbe de Bosnie et, ailleurs, les Croates et les Bosniaques ne se mélangent pas.
                                                                       Vincent Thébault, Géopolitique de l’Europe, Nathan, 2006.

Document 4 : carte :composition nationale de la Yougoslavie au début des années 90.

Document 5 : La Yougoslavie, six nations soudées au sein d’un Etat ?

La victoire des Alliés (en 1945) a consolidé le pouvoir de Tito et de ses partisans communistes, qui ont géré le fait multinational à l’opposé de l’unitarisme d’avant guerre : ils ont pris appui sur l’idéologie stalinienne des nationalités en les subordonnant au Parti unique, et créé une fédération. Dépassant la confrontation serbo-croate, ils ont promu comme autant de nations Monténégrins, Macédoniens et Bosniaques, jusqu’alors confondus avec les Serbes ; mais les Serbes s’en sont trouvés affaiblis, nombre d’entre eux vivant hors de la république de Serbie au sens strict. Cette configuration de la fédération yougoslave a pourtant séduit […].
Vers 1970, le nombre d’habitants optant pour la nationalité « yougoslave » progressait nettement. Elle faisait vivre ensemble des populations qui sortaient de déchirements extrêmes, en s’appuyant sur la croissance économique et l’autorité de Tito. Mais, peu après le renversement des situations externe et interne a relancé les méfiances, les inquiétudes et les replis identitaires […].Chaque membre de la fédération tendait à rendre celle-ci, et les autres nations, responsables de la crise. La Constitution de 1974, qui augmente l’autonomie de chaque nation, précède de peu le début des difficultés et contribue à la fragilité ; la fédération devient ingouvernable. »

                                                             Violette Rey, Géographie Universelle, tome 10, belin Reclus, 1996

Document 6 : Neuf ans de guerre, plus de 200 000 morts.

Document 7 : Coopération et rapprochement avec l’Union européenne.

L’affaire n’est pas dénuée d’ironie : à l’heure où Bruxelles se montre plus que réservé vis-à-vis d’un nouvel élargissement, l’Europe du Sud- Est met sur pied, en collaboration avec l’Union européenne, une coopération de grande envergure qui va créer des conditions favorables à son entrée dans l’Union. Prenant exemple sur la Communauté européenne du charbon et de l’acier – jadis joyau de l’intégration européenne-, les pays concernés viennent de poser les fondations d’une coopération régionale durable dans le domaine du gaz et de l’électricité. Ils voient là une occasion unique de panser les blessures de guerre, de normaliser leurs relations et de rapprocher de l’UE. Dix ans après la fin de la guerre en Bosnie, cinq ans après la fin des conflits du Kosovo (le 17 février 2008 proclamation de son indépendance nouvelles tensions mais pas de guerre), cela tient du miracle. Au début, nul ne croyait à Bruxelles que l’on parviendrait à réunir ces anciens ennemis et ces voisins méfiants autour d’une table et à les convaincre de l’intérêt d’une coopération solide.
Ils préféreraient secrètement continuer à gérer leur politique énergétique de façon indépendante. Mais un examen honnête de la situation les a conduits à changer leur fusil d’épaule : il faudra, au cours des dix prochaines années, investir environ 20 milliards d’euros dans la région pour adapter les sites de production existants aux normes européennes et construire de nouveaux réseaux transfrontaliers. Or cette somme passerait, selon la Banque mondiale, à plus de 30 milliards d’euros si chaque Etat faisait cavalier seul. »

                                                                       Carola Kaps, « Le Courrier International », n° 767, 13 juillet 2005.

Question 1 ( docs 1, 2 et 3): A partir des documents 1 et 2 (voir aussi document 3 P 35) quelles évolutions géopolitiques les Balkans ont-ils connues après la Grande Guerre (1ère Guerre mondiale), après la Seconde guerre mondiale et dans les années 90 ?

Question 2 (docs 1 et 2) : quelles originalités géopolitiques caractérisent les Balkans par rapport à l’Europe ?

Question 3 ( docs 1, 2 et 3) : cette fragmentation politique est-elle représentative de la situation géopolitique européenne ?

Question 4 ( docs 4, 5 et 6): Quels processus internes à l’ex-Yougoslavie peuvent expliquer son éclatement ?
Question 5 (docs 1,2 et 6): Quels événements européens ont accéléré l’éclatement de l’ex-Yougoslavie ?

Question 6 (docs 6 et 7): Quels signes traduisent un retour à la stabilité politique en ex-Yougoslavie?

Question 7: ( Docs 1 et 7) :quels liens l’ex-Yougoslavie entretient-elle avec l’Union européenne?