Un explorateur au lycée: Philippe Sauve.

Tout à fait récemment une rencontre entre Philippe Sauve et le groupe Littérature et Société de Josette Ponchon et Guy Vieux Vincent (2de 1, 3 et 9) était organisée. Mme Ponchon nous retrace  dans cet article ce moment fort pour les élèves et les enseignants  passé en compagnie de l’auteur.

« Nous avons tous en nous l’Etincelle divine, mais notre sommeil l’a éteinte. A nous de réapprendre à faire du feu pour qu’Elle brille à nouveau ».Philippe Sauve.

Philippe Sauve, voyageur, écrivain, réalisateur, membre de la société des Explorateurs français est venu faire partager avec beaucoup de passion et de simplicité la thérapie que peut être le voyage.

Il a présenté son court-métrage : A l’Ouest qui évoque comment il a aidé son ami Walter à s’extirper de la dépendance à l’héroïne en l’emmenant en voyage dans les grands espaces de l’Ouest américain et en le mettant à l’épreuve de l’escalade. A l’horizon, les étendues de désert, les silhouettes des arbres de Josué, les entailles des canyons mais face à soi, l’abrupt des parois à gravir où l’esprit doit se concentrer pour trouver la bonne prise. Cette mise à l’épreuve par le contact physique avec la nature et par l’engagement, la volonté nécessaire pour gravir les falaises a été une cure bénéfique et a permis à Walter de retrouver un nouvel équilibre.

Philippe Sauve a offert aux élèves son parcours atypique : le métier d’électricien sur le porte-avion Foch à l’Arsenal de Toulon qu’il quitte à 18 ans, happé par l’appel du large de la rade pour un tour du monde de deux ans. Il a raconté son apprentissage de la solitude pour se libérer d’une vie quotidienne répétitive et morne, sa débrouillardise pour manger, dormir, ses rencontres chaleureuses : Américains mais aussi Sioux du Dakota, SDF du Mississippi, Inuit du Grand Nord canadien, ses rencontres parfois plus inquiétantes.

Depuis, il a pris goût à l’écriture, lui qui ne lisait pas  ne cesse d’écrire : 7 livres qui sont le reflet de ses émotions, ses joies, ses peurs (l’ours, surtout !), mais les grands espaces l’attirent toujours : Amazonie à la recherche d’une tribu amérindienne, Sibérie par la descente de la Léna sur un canoë : 4000 km à pagayer, et encore l’Ouest américain par la descente du Missouri : 2000 km. Il les met en scène dans ses documentaires, qui sont aujourd’hui primés.

Avec beaucoup de gentillesse et de modestie mais avec conviction, il a montré combien le voyage permet de croire dans les vertus bienfaisantes de la nature (malgré l’ours, les hordes de moustique et les mouches jaunes qui « empalent » !!!) qui oblige à une introspection et  une prise de conscience de sensations, d’émotions anesthésiées par le confort de la vie moderne. Mais il révèle surtout la grande bonté des hommes, si souvent hospitaliers, bienveillants. On peut ainsi comprendre sa colère face à une société de conquête et de domination de l’homme blanc au XIXème, d’argent et de consommation aujourd’hui qui a cruellement frappé les populations autochtones, ravagées par l’alcoolisme, le chômage, l’assistance et la perte des valeurs ancestrales apprises dans la nature.

Un grand merci de la part des élèves et du professeur pour le regard pâle mais lucide de Philippe Sauve, joliment posé sur l’Ailleurs et l’Autre, le thème choisi ce trimestre…

Mme Ponchon

Site : http://www.philippesauve.sitew.com/#ACCUEIL.A

24 janvier 2011 à 21h.Participation à l’émission « Partir Avec » de Sandrine Mercier sur France Inter,enregistrée en direct. Ce sera l’occasion d’évoquer la vie des amérindiens et le thème de la thérapie en voyage.

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