11 novembre 1918 – 11 novembre 2011: La « der des ders » en chansons.

Le clip vidéo: Little Dolls de l’album « la république des Météores » du groupe Indochine.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=nHKA9dgPFPE[/youtube]

   poiluIl y a 93 ans s’achevait la Première Guerre mondiale qui laisse derrière elle 10 millions de morts, des centaines de milliers de blessés, des dizaines de milliers de « gueules cassées ». Alors que le dernier poilu est mort l’an passé (Lazare Ponticelli), il ne reste plus aujourd’hui de témoins directs du conflit seulement des traces encore visibles dans le Nord et l’Est de la France( cimetières, ossuaire de Douaumont, mémoriaux…) et les monuments aux morts de nos communes. Malgré ce temps qui inéxorablement nous éloigne de ce terrible conflit, la Première Guerre mondiale reste un sujet qui interroge, un événement qui a marqué des familles entières. Encore aujourd’hui de nombreux chanteurs ou groupes, comme le faisaient eux mêmes les poilus ( la chanson de Craonne), à notre grande surprise, évoquent dans leurs chansons, à leur façon, cette boucherie.

   Le groupe  » Indochine » dans leur dernier album « la République des Météors » fait de la Grande Guerre leindochine-la-republique-des-meteors coeur de celui-ci. On y dénonce la mort de masse, la brutalité du conflit. Miossec, dans son album « Brule », a une chanson qui a pour titre « le défroqué ».Il se met dans la peau d’un déserteur : »J’ai déserté les champs de bataille/les nuits que je connaissais trop bien/ je ne fais plus dans la canaille/… ». Marie Charrier dans « le temps des noyaux », album qui date de 2007,  dénonce la bataille du chemin des dames de 1917 qui fut une véritable boucherie et celui qui en est à l’initiative le général Nivelle « ce con de Nivelle ». On sait que cette bataille explique en grande partie les mutineries de l’année 1917 dans les rangs de l’armée française.

  brulePlus de 90 ans après cette guerre, les artistes continuent à la chanter comme ils l’ont toujours fait mais plus de la même façon. Si auparavant on mettait en avant la grandeur héroïque et patriotique comme le fait remarquer Nicolas Offenstadt dans son article dans le magazine « Histoire » N° 347 , à présent on s’intéresse ax hommes, à leur souffrance et même aux femmes des poilus. Magyd Cherfi, ex-chanteur de Ebda, consacre une chanson à » la femme du soldat inconnu ». 

  Drôle de revirement, car combien de fois le poilu de son vivant a été l’objet de quolibets. On ne voulait pas écouter le grand père avec sa guerre en oubliant qu’il n’avait que 20 ans lorsqu’il fut envoyé dans les tranchées de Verdun ou de la Somme. 

     Source: article de Nicolas Offenstadt « un petit air de 14-18 ». Magazine « l’Histoire » N°347. Novembre 2009.