Au sein du lycée Paul Valéry, trois classes de première ont uni leurs travaux afin de mettre en place un devoir sociologique: Un questionnaire au sujet des marqueurs sociaux. Dans cet article, nous traiterons le thème de l’orientation sexuelle.

Les hypothèses émises avant cette expérience sont les suivantes :

-Au sein d’un lycée, l’orientation sexuelle ne varie pas beaucoup

-L’orientation sexuelle est un thème compliqué à débattre auprès des siens

-L’orientation sexuelle influe sur le style vestimentaire et le comportement de l’individu.

Tout d’abord, le but était de voir si l’orientation sexuelle pouvait influer sur le comportement d’un individu, influencer sa socialisation auprès des autres lycéens de sorte à ce que cela se transforme en un marqueur social.

La première question du sondage est la suivante :

Nous pouvons d’abord remarquer que trois quarts des lycéens ont coché la case «hétérosexuel/le». L’orientation sexuelle provient de l’identité, des sentiments intimes de l’individu, et sont donc variés. Mais ici, une grande majorité étant hétérosexuelle, nous pouvons penser que cela est dû aux normes sociales. En effet, les normes sociales sont des manières de conduite parfaitement propres à un groupe social ou à une société, elles constituent des règles de comportement informelles appartenant à ceux-ci. Et en tant qu’adolescents, les lycéens ils se découvrent encore. C’est ce que nous partage la sélection « autre… » dans laquelle beaucoup se plaignent qu’il n’y ait pas de case « je ne sais pas ». Nous pouvons donc penser que ces réponses sont dues aux normes sociales, faisant que s’ils ne savent pas ce qu’ils sont, ils sont forcément hétérosexuels. Ils cherchent alors à adopter le comportement de la société dans laquelle ils vivent qui est majoritairement hétérosexuelle.

Mais, nous pouvons observer qu’un quart des lycéens ne s’inscrit pas dans la case de l’hétérosexualité. Même si cela reste une minorité, il reste surprenant qu’il y ait autant de réponses s’accrochant à la case non-hétérosexuelle. Or, quelques années plus tôt, très peu voire personne n’aurait opté pour cette réponse. Car la France, étant un pays anciennement chrétien qui interdisait les pratiques non-hétérosexuelles, marquait un frein dans l’affirmation de l’orientation sexuelle. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Cela marque alors une évolution dans le temps : Les lycéens trouvent leur identité, leur orientation sexuelle bien plus vite. Nous pouvons penser qu’avant cette évolution, ne pas être hétérosexuel était très mal vu. L’hétérosexualité des adolescents était alors évidente. Mais aujourd’hui, cela a changé. Les esprits sont bien plus ouverts, les pensées évoluent et les gens sont de plus en plus aptes à chercher leur orientation sexuelle et à oser l’exprimer dans un tel sondage. Nous pouvons penser à plusieurs facteurs qui ont permis aux esprits d’évoluer de la sorte tel que la loi du mariage pour tous qui fut votée le 23 Avril 2013. Cela permet alors aux lycéens de réfléchir à ce qu’ils sont et ce qu’ils ressentent et explique pourquoi aujourd’hui, autant de lycéens se disent non hétérosexuels. Grâce à l’évolution des mentalités, les gens se cherchent et trouvent leur orientation sexuelle bien qu’elle soit différente de ce qui est attendu de la société.

Dans notre sondage, une autre des questions était :

A travers l’expression « assumer » on demandait si les élèves étaient complètement à l’aise/sans gêne avec leur orientation sexuelle.

À cette question plus de 86% des élèves ont répondu « oui » sûrement des élèves s’assumant pleinement ou encore en connaissant pertinemment la mentalité des élèves qui les entourent. Cependant une forte minorité de « partiellement » se démarque. C’est certainement un ensemble qui reste prudent selon son interlocuteur ou entourage ; un élève conscient que ses paroles pourraient avoir des conséquences sur ce qui est dit. C’est un élève qui fait attention à ce qu’il dit, il n’accorde pas de confiance aveugle envers cet entourage, un élève qui mesure ses mots pour ne pas qu’ils lui retombent dessus. Par ailleurs, moins de 2% des élèves interrogés disent ne pas assumer leur orientation sexuelle. On pourrait retrouver parmi eux, les élèves qui ont tendance à être plus seuls que les autres ou qui ne souhaitent pas se mélanger; des élèves qui ne trouvent pas de groupe qui leur correspondent et estiment qu’ils préféreront être seuls.

Parmi ces réponses, nous pouvons retrouver quelques incohérences, du moins quelque réponses surprenantes et inattendues, comme celles de deux personnes hétérosexuelles ayant répondu qu’elles n’assumaient pas leur orientation sexuelle. L’hypothèse est que les personnes n’ont pas un entourage qui leur ressemble et donc cela ne leur permet pas de s’assumer. Autrement il se pourrait que les personnes aient juste mal cliqué.

Puis nous pouvons terminer avec la dernière question de la rubrique « orientation sexuelle » qui est la suivante :

Suite à ce sondage nous avons reçu près de 127 réponses sur plus de 200 répondants. Nous constatons tout d’abord que 23.6 % ont répondu grâce aux « Manières » ce qui représente 30 réponses sur 127, il serait donc possible que la façon la plus fréquente de montrer son orientation sexuelle aujourd’hui parmi les lycéens est le fait d’avoir une forme de comportement spécifique et personnelle qui peut être habituel et qui alors caractérise l’individu. Afin d’illustrer un type de comportement se référant à l’orientation sexuelle, nous pouvons citer la manière de parler. Par exemple, un garçon homosexuel peut montrer son orientation sexuelle en adoptant un vocabulaire et une manière de parler habituellement propre à la gente féminine.

Dans d’autres cas, le comportement n’est pas la seule manière de montrer son orientation sexuelle. En effet, 7.9 % des personnes ayant répondu à notre sondage ont coché un certain élément qu’est le « Drapeau ». Le drapeau multicolore a donc une valeur symbolique dans la communauté lgbtq+, il est un symbole qui permet d’affirmer l’appartenance à un groupe social, ici, celui de leur communauté. Par ailleurs, le résultat qui ressort le plus et qui représente 6.3 % des réponses reçues à cette question est celui des « Accessoires » comme les Pins, les porte-clés et autres. Et il est remarquable que ces objets sont faciles à porter sur soi quotidiennement mais sont surtout des objets visibles, et représentent donc une des manières les plus répandues afin de montrer son orientation sexuelle. Ils permettent à l’individu d’accéder à une certaine visibilité afin de s’affirmer.

Pour terminer, il y eut 0.8 % de réponses (une minorité de réponses)qui font parti de la catégorie « autre… », toutes ces réponses désignent le fait que certaines personnes décident de ne pas montrer leur orientation sexuelle aux autres par la simple réponse « JE NE LA MONTRE PAS » ou bien « JE NE CHERCHE PAS A LE MONTRER » à l’inverse du reste des réponses. nous pouvons comprendre qu’il n’est pas nécessaire pour tout le monde de montrer son orientation sexuelle, qui peut alors rester dans le domaine du privé.

Nous pouvons terminer en relevant des réponses très peu claires que nous avons retrouvé dans la rubrique autre qui est « J’ai un cerveau » ou « Mais c’est grave ». Il est compliqué d’interpréter ces réponses. Car en effet, nous pouvons à la fois penser que derrière ces réponses peuvent se cacher des personnes très peu à l’aise avec la question de l’orientation sexuelle et qui n’apprécient donc pas ce genre de question. Nous pourrions supposer que ce sont des réponses homophobes, mais nous pouvons aussi croire que ces réponses pourraient venir de membres de la communauté lgbtq+ ayant mal pris ce sondage et ne comprenant pas son but.

Pour conclure…

L’orientation sexuelle n’est pas toujours un choix, elle se ressent. Et les lycéens découvrent tous ces nouveaux sentiments dont ils ne connaissaient sûrement pas l’existence avant. Certains décident d’en faire une identité visible, et d’autres décident de le cacher. Nous pouvons alors comprendre que l’orientation sexuelle relève de l’intimité de l’individu. Certains élèves sont à l’aise avec, d’autres moins. Cela explique pourquoi certains ont du mal à l’assumer, ou pourquoi d’autres décident de ne pas la montrer du tout. L’orientation peut donc être une identité remarquable, seulement, cela dépend de l’individu et de son ressenti à ce sujet.

Nous pouvons désormais dire que la première hypothèse est invalide, un quart des lycéens se partage entre homosexuel bisexuel et autres. Ainsi, les orientations sexuelles des élèves au lycée sont variées.

La seconde hypothèse est totalement invalide. Avant que l’expérience du sondage soit faite, nous pensions que peu de gens assumerait son orientation sexuelle auprès des siens car cela était un sujet compliqué à aborder. Mais ce n’est pas le cas, la majorité des lycéens assument pleinement leur orientation sexuelle.

Et enfin, la dernière hypothèse émise est validée. Selon son orientation sexuelle, l’élève portera différents types d’accessoires symboliques de sorte à la montrer. Mais cela passe encore plus par les manières, ce qui fait que oui, l’orientation sexuelle influe sur le style vestimentaire et le comportement.

Les questions d’entretien

En plus d’avoir étudier les marqueurs sociaux selon l’orientation sexuelle au lycée à travers la méthode sociologique du sondage, nous avons aussi mis en place un entretient qui met en place trois questions principales:

Pensez vous que la question de l’orientation sexuelle est toujours tabou au lycée ?

-En quoi une orientation sexuelle influe-t-elle sur les manière d’agir et de penser d’un individu?

-En quoi le coming-out peut-il avoir des conséquences sur la façon de vivre d’un lycéen?

Première question: Pensez vous que la question de l’orientation sexuelle est toujours tabou au lycée ?

Cette question permet d’expliquer si oui ou non, les lycéens pouvaient s’assumer peu importe leur orientation sexuelle au lycée. Et s’il s’avérait que selon eux le sujet n’est pas tabou, alors il serait plus simple pour eux de montrer leur orientation sexuelle à travers leur façon de s’habiller, de parler ou bien même à travers leurs manières.

Les réponses que nous avons au sujets de cette question sont assez variées. Tout d’abord, nous avons ceux qui nous partage que selon eux, l’orientation sexuelle au lycée était tabou. Certains expriment qu’il est encore dur aujourd’hui d’exprimer son orientation sexuelle au lycée par peur d’être jugé. Les préjugés au lycée à ce sujets seraient très fréquents, et cela freinerait les lycéens à exprimer pleinement leur orientation sexuelle car il s’agirait d’un sujet tabou.

Nous avons réussi à obtenir l’avis de certains élèves comme le suivant : « D’un autre côté moi je pense que l’orientation sexuelle on devrait pas la montrer, ça éviterait le harcèlement et tout. Pour moi ça devrait rester privé, comme la religion. »

Ici par exemple, l’élève compare l’orientation sexuelle à la religion en disant qu’elle devrait rester privée. Le fait que l’on compare une pratique religieuse intime à une orientation sexuelle montre à quel point cela pourrait éventuellement déranger certains étant donner que cela marque des différences parmi les élèves et mener à d’éventuels conflits entre élèves.

D’autres élèves visent surtout le fait que certains sont peu instruits à ce sujet, ce qui fait qu’ils vont facilement juger et contribuer au fait que ce sujet soit rendu tabou.

« Cela crée un écart dans ce qui est de comprendre les autres et de pouvoir les respecter en général.» Cet élève met en alors valeur le manque de renseignement à ce sujet auprès de certains lycéens, qui fait que l’on ne peut éviter les préjugés pour ce qui est de l’orientation sexuelle et que ce sujet est alors tabou, selon lui.

Malgré le fait que beaucoup pensent que l’orientation sexuelle est tabou au lycée, d’autres pensent que non. « Encore moins dans ce lycée, on en parle tout le temps ». Car en effet, une année plus tôt, une conférence intitulée S.O.S Homophobie avait eu lieu dans l’établissement afin d’avertir et de renseigner un maximum les lycéens à ce sujet. De plus, on nous dirait que la présence de la filière arts plastique serait une raison de la forte présence de la communauté lgbtq+. Cela s’avérait être une corrélation, ce n’est pas parce que l’on étudie l’art que l’on est d’une orientation sexuelle différente. Or, suite à une étude statistique, nous nous rendons compte que presque la moitié de la classe d’art plastique est composée de membres de la communauté lgbtq+ contre peu voire aucun dans les autres classes. Ainsi, cette forte concentration de lycéens à l’orientation sexuelle non-hétéro permettrait de normaliser leur cas, et donc de rendre le sujet de l’orientation sexuelle au lycée bien moins tabou.

De plus, certains lycéens nous ont offert leur avis à ce sujet :« Chacun vit sa vie, et personne n’a a donner son avis sur l’orientation d’un autre. » Ici, la liberté au sujet de l’orientation sexuelle au lycée est bien marquée et prouve qu’un lycéen ne devrait avoir peur de montrer son orientation sexuel étant donné que personne ne peut juger cette cause qui est personnelle et que personne ne peut changer, selon cet élève.

Deuxième question: En quoi une orientation sexuelle influe-t-elle sur les manière d’agir et de penser d’un individu?

« Les personnes faisant parti de la communauté lgbtq+ ont souvent une plus grande ouverture d’esprit »

Baleine-16 ans

Troisième question: En quoi le coming-out peut-il avoir des conséquences sur la façon de vivre d’un lycéen?

« Les personnes peuvent le voir différemment. Il peut être mis à l’écart »

Spider MAN 16 ans

« Il peut se faire harceler pour ça, ce qui est pas très bien. »

baleine-16 ans

« Ca dépend de l’entourage. Soit on a un entourage qui nous ressemble, ouvert d’esprit. Soit on a un entourage beaucoup plus fermé, avec des personnes qui vont changer de comportement juste à cause de l’annonce »

shin-16 ans

Lina Oussikiss

Camille Felter

Fatima Moaaouyah