Exercices d’application: La politique économique

Exercice n° 1

Document 1

Le financement du Trésor

Le Trésor a entamé le mois de novembre avec un fort appétit pour l’endettement sur le marché local. En une seule séance d’adjudication, celle du 1er novembre, il a émis pour 6,8 milliards de DH de bons du Trésor, sachant que les remboursements auxquels il doit faire face tout au long du mois ne dépassent pas 5 milliards de DH. Les opérateurs financiers expliquent qu’après avoir passé les dix premiers mois de l’année dans une situation relativement confortable, en raison de charges différées à la fin de l’année (arriérés de compensation notamment) et de l’encaissement de 5,3 milliards de DH de recettes de privatisations, le Trésor revient avec force sur le marché intérieur de la dette pour faire face à ses charges budgétaires de fin d’année.

Source : La vie éco, 07/11/2011 (texte adapté)

Document 2

L’inflation

Dans un contexte de faibles pressions de la demande tant intérieure qu’extérieure, et malgré le redressement des cours mondiaux des matières premières, l’inflation, mesurée par l’accroissement de l’indice des prix à la consommation (IPC), s’est établie à 0,9% au lieu de 1% une année auparavant, soit le niveau le plus bas depuis 2001.

La modération des tensions sur les prix est confirmée par l’évolution de l’inflation sous-jacente qui s’est de nouveau ralentie, revenant à son rythme le plus faible de la décennie 2000, soit 0,4% après 0,7% en 2009.

La sensibilité de l’inflation aux fluctuations des prix des produits alimentaires impacte les prix relatifs et, par voie de conséquence, les décisions de consommation des ménages, mais a également un effet sur la conduite de la politique monétaire, en compliquant l’identification des chocs durables et les points de retournement du niveau général des prix. Les économistes des banques centrales des pays émergents, mais également de plusieurs pays avancés, recourent ainsi à ce qui est communément appelé les indices d’inflation sous-jacente qui, en neutralisant l’effet de certains produits alimentaires, permettent d’extraire la composante volatile, ne laissant apparaître que celle de moyen et long terme.

Source : Rapport Bank Al-Maghrib, exercice 2010

Document 3: (Extrait de l’interview avec Fouzia Zaâboul, directrice du Trésor et des finances extérieures)

E/E : Quel  serait l’impact des charges de compensation et du coût social sur le Trésor public ?

L’économie marocaine continue de réaliser des résultats positifs et de préserver les équilibres fondamentaux  et ce, malgré les augmentations en cours d’année de certaines dépenses. Ainsi, l’année 2010 a été soldée par un déficit budgétaire de 4,6% du PIB, en ligne avec les prévisions de la loi de Finance. En 2011, l’année devrait se terminer par un déficit se situant entre 4% et  4 ,5% du PIB  et cela malgré l’augmentation des charges de la compensation de 31,2 millions de DH en 2010 et de 28 MMDH en 2011. Grâce au bon comportement des recettes et aux économies sur les dépenses, les déficits prévus  sont respectés. Lorsqu’on établit la lettre de cadrage de la loi de Finances, on définit à la base   un déficit soutenable. Ce qu’il  faut savoir, c’est que ce n’est pas tellement le chiffre qui est important, mais si ce chiffre est soutenable, c’est-à-dire finançable sans augmentation  des taux d’intérêt et sans effet  d’éviction sur le marché monétaire. Jusqu’à présent, cette situation ne s’est pas produite.

Source : Economie et Entreprises, N° 142, Novembre 2011

A partir des documents présentés ci-dessus, mobilisez vos connaissances et capacités en Economie générale pour répondre aux questions suivantes :

1) A partir du document 2, précisez l’indicateur utilisé par la politique monétaire pour assurer la stabilité des prix. Justifier votre réponse.

2) Proposer deux instruments qui peuvent être utilisés pour atteindre cet objectif. Comment 

3) A partir du document 3 :

  a) Expliquez la phrase soulignée.

  b) Commentez l’évolution des charges de compensation en 2010 et 2011.

 c) Proposez à l’Etat deux solutions pour qu’il puisse réduire son déficit budgétaire.

4) Synthèse : Dans un contexte d’aggravation de la crise de la dette souveraine dans certains Etats européens et de diminution des liquidités bancaires au Maroc, le choix d’une politique budgétaire de relance devient difficile. Dans un développement structuré, analysez les effets positifs et les limites d’une telle politique sur l’économie marocaine. (Exploiter les documents 1, 3, les réponses aux questions précédentes et les connaissances acquises).

Exercice n° 2 :

A partir des documents présentés ci-dessous, mobilisez vos connaissances et capacités en Economie générale et statistique pour répondre aux questions suivantes. Vos réponses doivent être claires et précises.

1. En se référant au document 1, commenter l’évolution du déficit budgétaire entre 2009 et 2012.

2. Commenter l’évolution de l’inflation en glissement mensuel à fin novembre 2012.

3. D’après vos connaissances, dans quelles mesures peut-on affirmer que la stabilité des prix et le plein emploi sont deux objectifs antinomiques ? Justifier votre réponse.

4. Discuter la politique monétaire menée par BAM entre novembre et décembre 2012 en mettant l’accent sur ses instruments. [Exploiter le document 4]

5. Calculer le solde des CST.

6. Evaluer et interpréter la structure des dépenses du budget général de l’Etat en 2013.

7. Synthèse : Dans un contexte économique international marqué par l’insolvabilité de certains pays, en l’occurrence européens, le déficit budgétaire devient un fardeau, plutôt qu’un instrument de relance économique. Pour faire face à ce déficit, le trésor peut mobiliser sa fiscalité ou emprunter sur le marché financier. Dans un développement structuré, analyser la portée et les limites de ses mesures budgétaires. (Exploiter les documents 1, 2, 5, les réponses aux questions précédentes et les connaissances acquises). 

 Ressources documentaires  

Document 1

L’évolution des finances publiques au Maroc

Solde budgétaire en % du PIB

2009

2010

2011

2012

-2,2%

-4,7%

-6,2%

-7,1%

Dépenses de compensation en % du PIB

2009

2010

2011

2012

1,8%

3,6%

6,1%

6,8%

Masse salariale de l’Etat en % du PIB

2009

2010

2011

2012

10,3%

10,3%

11%

11,01%

                                                                        Source : Les Documents de l’Economiste, n° 3, Mars 2013

Document 2

Probable hausse de la prime de risque Maroc

Si le déficit budgétaire en 2013 s’établit autour de 6% du PIB, ce ne sera pas si mal que cela, comparé au 7,1% de 2012. Sauf que cela accroîtra le niveau de l’endettement du Trésor qui n’est déjà pas si loin de 60% du PIB. Surtout, il sera intéressant de suivre l’opinion des agences de notations, dont deux (Moody’s et Standard and Poor’s) ont récemment modifié les perspectives de la notation du Maroc de « stable » à « négative ». Ce changement, bien évidemment, peut avoir des conséquences sur les sorties éventuelles du Trésor sur le marché financier international. Et justement, avec un déficit du compte courant de la balance des paiements estimé à 8,4% du PIB en 2012 et prévu à 9% en 2013, induisant un resserrement des liquidités bancaires et, par la suite, une parcimonie dans l’octroi de crédits, il paraît difficile de faire l’économie d’un nouvel emprunt extérieur.

Les primes de risque liées aux titres marocains étant déjà sur une tendance haussière, en liaison avec la crise des dettes souveraines en Europe et le ralentissement de l’activité économique mondiale, de mauvais indicateurs macroéconomiques ne pourraient qu’accentuer cette hausse.

Source : La Vie éco, 8 mars 2013

Document 3

L’évolution de l’inflation

Les données relatives aux prix à la consommation du mois de novembre 2012 indiquent une évolution en ligne avec les analyses et les prévisions publiées dans le Rapport sur la Politique Monétaire de décembre, dénotant de la poursuite de la modération de l’inflation et de sa tendance fondamentale. Ainsi, l’inflation, mesurée par la variation de l’indice des prix à la consommation (IPC), s’est établie à -0,1%, après 0,3% en octobre.

La ventilation du panier de l’IPC en biens et services indique que le reflux récent de l’inflation a été tiré par celui des biens transformés et celui des non transformés. En effet, le rythme d’accroissement des prix des biens transformés a ralenti de 1,2% en octobre à 1%, contribuant ainsi à hauteur de 0,4 point de pourcentage à l’inflation, après 0,5 point un mois auparavant. De même, le taux de progression des prix des biens non transformés a enregistré un net ralentissement, se situant à 2,7%, au lieu de 3,2% en octobre. S’agissant de l’inflation des services, elle est restée quasi-inchangée à 0,8%.

Source : BAM, revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière, janvier 2013

Document 4

La politique monétaire menée par Bank Al-Maghrib

En milliards de DH

Encours

Variation

Novembre 2012

Décembre 2012

déc.-12/nov.-12

Facilités à l’initiative de Bank Al-Maghrib

73,0

68,4

-4,6

Avances à 7 jours sur appels d’offre

58,0

51,0

-7

Reprises de liquidité à 7 jours sur appels d’offre

0

0

0

Opérations d’open market

0

0

0

Swap de change

0

0

0

Pension livrée

15,0

15,0

0

Prêts garantis

0

2,4

2,4

Source : BAM, revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière, janvier 2013

Document 5

La loi de finances 2013 : Le budget de l’Etat

Ressources de l’Etat

Le montant total des ressources s’établit à 345,91 MMDH dirhams en 2013 contre 314,51 MMDH en 2012, soit une augmentation de 10%. Les ressources pour le Budget Général s’élèvent à 283,50MMDH, celles des Comptes Spéciaux du Trésor (CST) sont de 59,31 MMDH et les Services de l’Etat Gérés de Manière Autonome (SEGMA) totalisent 3,09 MMDH.

Charges de l’Etat

Le montant total des charges s’établit à 358,20 MMDH en 2013 contre 346,76 MMDH en 2012, soit une augmentation de 3,30%. Les charges en 2013 se répartissent comme suit :

Charges de l’Etat

Montant en milliards de DH

Dépenses de fonctionnement du budget général

199,26

Dépenses relatives aux amortissements, intérêts et commissions de la dette

39,27

Dépenses des SEGMA

3,09

Dépenses d’investissement du budget général

58,91

Dépenses des comptes spéciaux du trésor

57,67

Source : Revue AL MALIYA, spécial n° 11, mars 2013