politique économique et la suite du protocole de Kyoto

à écouter la conférence sur la route de Copenhague

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conflits sociaux une vidéo

Y a-t-il une radicalisation des conflits sociaux ?

Questions à Sophie Béroud, sociologue…

La sociologue Sophie Béroud propose un décryptage du discours médiatique sur la radicalisation actuelle des conflits sociaux. Son analyse invite à appréhender le phénomène à partir des éléments d’objectivation disponibles. Un point sur les conflits sociaux, leur nombre, leur radicalisation et sur leur éventuelle convergence.

et des textes sur le RETOUR DES CONFLIS SOCIAUX

Contrairement à une idée reçue, les conflits sociaux ne diminuent pas dans le monde du travail. Si l’on prend en compte la pluralité des modes d’action, ils auraient même plutôt tendance à augmenter. En s’appuyant sur une analyse de l’enquête REPONSE, Jérôme Pélisse et Baptiste Giraud offrent un état des lieux moins sombre qu’attendu du pouvoir de mobilisation des salariés.

[…]

Le regain d’intérêt actuel des journalistes pour les luttes du monde du travail laisse ainsi penser qu’elles connaîtraient un renouveau, généré quasi-mécaniquement par les tensions nées des politiques de rigueur patronale et gouvernementale. De même, la sur-médiatisation de quelques conflits salariaux, au printemps 2008, avait pu laisser croire que l’augmentation du coût de la vie et les promesses non tenues du président Sarkozy d’être « le président du pouvoir d’achat » avaient suffi à faire renaître de leurs cendres les mobilisations des salariés pour de meilleures rémunérations. Dans les commentaires récents de l’actualité sociale, c’est par ailleurs une représentation binaire de la conflictualité au travail qui resurgit. Nombreux sont ceux en effet qui mettent l’accent sur la place dominante des « bataillons » du public sur le front de la contestation sociale, ravivant par là même le sentiment que ces salariés seraient, une fois de plus, les seuls à pouvoir s’engager dans des mouvements revendicatifs élargis et durables. Les salariés du privé, quant à eux, en dehors de quelques conflits désespérés lorsque survient une fermeture d’entreprise (ou pour obtenir des titres de séjour de la part de sans-papiers redevenus travailleurs depuis avril dernier), resteraient en retrait de la scène des grèves, ce qu’attesterait la tendance quasi continue à la baisse du nombre de Journées Individuelles Non Travaillées (JINT) pour fait de grève enregistrée depuis une trentaine d’années par les services administratifs du ministère du Travail. Il ne leur resterait plus qu’à « subir » les actions récurrentes des salariés du public ou à les soutenir par « procuration », à défaut de pouvoir exprimer directement leur mécontentement, si ce n’est sous la forme de désengagements « pernicieux » dans le travail ou de « grèves froides »…..

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le nouveau sh du mois de mai 09

sur Keynes

  • Keynes et la fragilité des économies financières

Xavier de la Vega

L’économiste britannique a été l’un des pourfendeurs les plus virulents de l’autorégulation du marché. La Théorie générale, son ouvrage le plus célèbre, apporte une justification à une intervention massive de l’État en temps de récession économique et met l’accent sur la fragilité inhérente des économies financières.

Il n’a pas fallu plus de quatre ou cinq semaines, de la fin août au début du mois d’octobre 2008, pour que le monde entier redevienne keynésien. Furieusement keynésien. La crise financière 2008 a en effet redonné toute son actualité au principal message de John Maynard Keynes?: une économie de marché fonctionnant sans entraves peut parfaitement s’établir dans un état durable de récession et de chômage. Dans ce cas, seule une politique ambitieuse de dépenses publiques peut la tirer de ce mauvais pas. Car, dans un contexte de pessimisme des entreprises et des marchés financiers, seul l’État peut compenser l’effondrement de l’investissement privé. Publiée en 1936, en pleine grande dépression, la Théorie générale de Keynes venait apporter un renfort théorique au New Deal mis en œuvre dès 1933 et les premiers 100 jours du mandat du président américain Franklin D. Roosevelt…….

sur la Démocratie

  • Démocratie, crise ou renouveau ?

Sommes-nous en train de vivre la fin de la démocratie sans nous en apercevoir?? Contestée dans les pays mêmes qui l’ont fondée, elle fait moins rêver qu’auparavant et semble en proie au désarroi. Elle trébuche dans de nombreuses régions du monde. Le gouvernement chinois n’hésite pas à la défier et se pose de plus en plus en modèle alternatif. Depuis quelques années plusieurs intellectuels prédisent sa fin imminente voire affirment qu’elle est déjà dépassée. D’autres pointent la tendance inhérente à la démocratie à douter d’elle-même, à avancer de façon chaotique. Tablant par là sur son dynamisme et sa capacité de rebond. La démocratie affiche ses maux mais elle n’a peut-être pas dit son dernier mot…

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à lire en urgence

esprit public du 19 avril 2009

   

Jean -Paul Malrieu Dans le poing du marché Sortir del’emprises libérale, Librairie Ombres blanches …
Pourquoi nos enfants entrent-ils dans un monde plus cruel, plus dangereux que celui où nous avons grandi ? ce texte lance une série de questions inquiètes sur les avenirs que dessine leu désormais souverain de la libre concurrence.
Il ne les adresse pas au Marché, aussi muet que sa main est invisible. Il ne les pose pas aux politiques, appliqués à faire de la compétition, donc de la guerre, le ressort de la vie sociale. Pas non plus à ceux qui nous vendent la potion magique de  » l’économie de la connaissance « . Mais à nous. D’où nous vient cette résignation à suivre un cours si manifestement délétère, où s’accroissent les inégalités, la précarité et la violence ? De quoi est faire, de quelles adhérences profondes, notre impuissance politique ? est-il pourtant impossible d’articuler un projet politique radical pour ce temps, qui ne se bercerait ni de simplismes révolutionnaires ni des vagues invocations à un autre monde possible ? Bien que pessimiste, ce texte souffle sur les braises de nos rages lucides.
Dans l’espoir ténu qu’en pourrait renaître une ambition politique à la mesure du défi civilisationnel que nous a jeté l’empire du Marché.
– 4e de couverture –

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les sujets du bac de Pondichéry

pour les sujets d’enseignement obligatoire

Dissertation : Dans quelle mesure un haut nieveau de protection sociale et un haut niveau de comptétitivité sont ils compatibles ?

QSTP:Après avoir montré que la rentabilité est un élément déterminant de l’investissement, vous montrerez que la décision d’investir dépend d’autres facteurs

pour les sujets d’enseignement de spécialité

les mécanismes de l’exploitation dans la société capitaliste selon K Marx.

Selon Toqueville la démocratie entraine le développement de l’individualisme …

 

remarque en spé deux sujet sur la partie de socio !!!

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le metier de caissière (ouest france )

 pour la classe de seconde (mais aussi en terminale) sur les conditions de travail 

Un article trouvé dans le supplément emploi de Ouest-France. seconde notamment.

Caissières : zoom sur le métier

vendredi 17 avril 2009
Un sociologue a enquêté sur ces salariées de la grande distribution. Il tire un portrait plus nuancé d’un métier devenu le symbole de la précarisation du travail. Entretien.

Mathias Waelli a enquêté pendant cinq ans sur le travail de caissière. Pour cela, temporairement (un an et demi au total), il s’est fait embaucher comme salarié sous contrat ou stagiaire dans différents hypermarchés d’un même groupe de la grande distribution.

Parmi les caissières, il y a d’abord les « reines »…

On appelle ainsi les femmes de 45 à 60 ans, qui sont d’abord mères de famille. Souvent, elles ont été embauchées vers l’âge de 20 ans, puis certaines ont arrêté pour élever leurs enfants. Et repris ensuite, une fois les enfants grands. Elles sont celles qui ont le plus de plaisir à travailler car elles ont à nouveau le temps de le faire. Ce travail est comme une sorte de récompense après une vie passée au foyer. Ce sont elles qui tiennent le collectif. Elles, aussi, qui portent l’histoire du magasin.

Il y a aussi des étudiants et ce que vous appelez des « passagers clandestins ».

Les étudiants (30 % en moyenne) s’accordent très bien des contrats à temps partiel et des horaires flexibles : ils bossent le vendredi soir et le samedi pour la plupart.

Les passagers clandestins » (30 %) forment une population très éclatée. Ils ont en commun d’être arrivé là par accident et d’y rester par défaut. C’est parmi eux qu’on trouve les figures les plus précaires dont on a fait le symbole de la précarisation du travail.

Temps partiel dans 98 % des cas, horaires flexibles… Subis ?

C’est très ambivalent. On peut dire : « Les caissières font de nécessité vertu. » J’ai rencontré des femmes dont tout, dans le profil, montrait qu’elles avaient intérêt à travailler à plein-temps. Malgré tout, non, quand on leur proposait 30 heures par semaine au lieu de 20, elles refusaient. L’une d’elle préférait faire des ménages en plus pour ne pas avoir un patron tout le temps sur le dos et pouvoir s’octroyer du temps à soi-même. Une volonté que tous revendiquent.

C’est assez emblématique des petits « bricolages » qu’on fait face aux horaires flexibles et qui font qu’on n’est pas tout le temps en train de subir, qu’on arrive à tirer, un peu, la couverture à soi. Évidemment, on s’adapte à une situation de départ pas génial, mais on arrive à se l’approprier.

Les femmes aux caisses,les hommes dans les rayons ?

Oui. Aux caisses, 90 % de femmes, du temps partiel, des horaires souples, de la solitude, pas de syndicat, pas de possibilité d’évolution.

Dans les rayons, plutôt des hommes (60 %), des temps pleins, horaires fixes, un travail d’équipe et reconnu, mieux payé et des possibilités de carrière… Et, si les caissières sont visibles pour les clients, elles ne le sont pas pour la direction, qui ne vient à la rencontre des salariés que le matin, avant l’ouverture…

Le travail en caisse a été conçu comme ça dans les années 60, comme un travail féminin, de complément. Depuis, cette idée est socialement intégrée par tous.

Justement, il y a un fossé, la perception extérieure du métier et la manière dont il est vécu par ceux qui l’exercent.

Vu de l’extérieur, on ne voit que l’aspect mécanique, assez routinier. Ce que disent tous les caissiers, c’est que l’intérêt du travail réside ailleurs, dans le relationnel. Bien sûr, la plupart du temps, les clients disent « bonjour et au revoir ». Mais ça va parfois plus loin. Pour les « reines », c’est l’occasion de parler avec d’autres femmes, comme elles. Pour les étudiants, au contraire, c’est l’occasion de rencontrer des gens très différents, pas issus des mêmes classes sociales, pas du même âge. Ils mettent tous en avant cette richesse, ainsi que la nécessaire capacité de s’adapter, gérer des situations d’agressivité. En cela, il me semble que l’on se trompe quand on compare le métier de caissière à celui d’ouvrier d’usine.

Ouest-France, recueilli par Carine JANIN.

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Comment les politiques voient la dette publique

Comment les politiques voient la dette publique

Le remboursement de la dette pèse sur les finances françaises mais les emprunts de l’État demeurent toutefois une valeur sûre sur les marchés.
Depuis le début de la crise, le déficit et a fortiori la dette souffrent d’une double pression. D’abord, une baisse des recettes liée au ralentissement de l’activité. Le gouvernement prévoit ainsi une diminution des recettes fiscales de 6,3 milliards d’euros, notamment à cause d’une baisse des recettes de TVA.

À cela s’ajoute l’accroissement des dépenses, à travers les mesures de relance, qui sont venues alourdir les comptes de la France pour 2009 : aide au secteur automobile, mesures en faveur des familles modestes, remboursements anticipés de l’État ou encore l’accélération des investissements publics.

Pour autant, « la France ne fera pas faillite ». Gilles Carrez, rapporteur général UMP de la commission des finances à l’Assemblée nationale, est formel. Même si le dernier collectif budgétaire 2009, sur le point d’être adopté, prévoit un déficit de plus de 104 milliards d’euros, auquel s’ajoute le creusement du budget de la Sécurité sociale, de l’ordre de 18 milliards d’euros. Total : 123 milliards d’euros. En dépit, aussi, d’une dette des administrations publiques qui flirterait avec les 1 300 milliards d’euros fin 2008, selon l’Insee.

Du coup, le gouvernement prévoit que la dette grimpe à 73,9 % du PIB en 2009. Dans les années suivantes, son niveau devrait rapidement monter à 77 ou 78 % du PIB. Si « dans cinq ou six ans, on ne redresse pas les finances publiques, cela va devenir sérieux », prévient de son côté Charles de Courson (Nouveau Centre), membre de la commission des finances à l’Assemblée nationale. La France emprunte déjà, en effet, pour rembourser les seuls intérêts de sa dette, devenus le deuxième poste de dépenses de l’État.

La France dans « une situation intermédiaire »

Aussi alarmants soient-ils, ces indicateurs seuls ne suffisent pourtant pas à mesurer la santé financière de la France. Car, en temps de crise, les titres d’État font figure de placements sûrs. À preuve, lorsque la France émet des titres, elle emprunte à un taux d’intérêt de 3,7 % à dix ans, soit légèrement au-dessus de l’Allemagne, qui se voit prêter de l’argent à 3,2 % à dix ans. « Aujourd’hui, en Europe, nous sommes le deuxième pays, derrière l’Allemagne, dont la dette est la plus appréciée », souligne Gilles Carrez.

La France se trouve dans « une situation intermédiaire », relativise Charles de Courson. Mais puisqu’il est capable de « payer les intérêts de la dette », l’État est « considéré comme solvable » par les prêteurs. Or, la faillite, « c’est la situation dans laquelle peut se trouver un débiteur de ne plus pouvoir payer ses créanciers », rappelle le centriste Jean Arthuis, président de la commission des finances au Sénat. « Nous n’en sommes pas là », rassure le sénateur de la Mayenne.

En fait, sa bonne note sur les marchés financiers, la France la conserve grâce à divers critères. « Le garde-fou principal, explique Michel Sapin, secrétaire national du PS pour les questions d’économie et de fiscalité, également député de l’Indre, ce sont les contribuables. » Bref, tant que l’État recouvre l’impôt, la défiance a peu de chance de s’installer sur les marchés à l’égard de la France.

Autre spécificité : l’épargne. Le taux d’épargne des ménages français est élevé : fin 2008, il était à 15,6 % de leur revenu disponible brut selon l’Insee (12,7 % selon le calcul de l’OCDE). À la différence de la Grande-Bretagne, en outre sévèrement frappée par la récession. Le Trésor britannique s’est retrouvé il y a peu dans l’incapacité de placer la totalité de ses obligations à quarante ans, l’émission n’ayant été couverte qu’à hauteur de 93 %.

La question ne date pas de la crise

« La question, ajoute toutefois Michel Sapin, c’est la qualité de ce déficit. » Pour Charles de Courson, « la mauvaise dette correspond au déficit de fonctionnement », c’est-à-dire les dépenses courantes de l’État qui ne sont pas couvertes. À l’inverse, la bonne dette correspond notamment à des investissements, dans les infrastructures par exemple. « On ne se trompe pas beaucoup » en construisant des autoroutes, souligne encore le député Nouveau Centre. Il n’en va pas de même, regrette Jérôme Cahuzac, membre PS de la commission des finances, pour « les 10 à 12 milliards d’euros du paquet fiscal » : « C’est intégralement financé par la dette », déplore-t-il.

Il ne faut pas non plus oublier que la question de la dette française ne date pas de la crise. « Notre dette progresse de façon régulière depuis plus d’un quart de siècle », rappelle Gilles Carrez. Le dernier budget à l’équilibre a été voté en 1980-1981, rappelle le rapporteur. Contrairement à l’Allemagne, qui a profité des périodes de croissance pour redresser ses comptes, « nous n’avons pas été capables de réduire fortement les déficits », désapprouve-t-il.

La Cour des comptes formule la même critique. Dans son rapport annuel 2009, elle rappelle que la France « aborde la récession actuelle dans une situation plus dégradée qu’au début des récessions précédentes ». La dette publique prise en compte par le traité de Maastricht, qui cumule État, collectivités locales et Sécurité sociale, représentait 40 % à la fin de l’année 1992, 64 % fin 2007. « Il faut arriver à ralentir cette dynamique », prévient Gilles Carrez.

Pour y parvenir, plusieurs issues. Nous devons favoriser « un retour à la croissance le plus rapidement possible », insiste Michel Sapin, pour qui, en cas de dérapage, il existe un vrai risque de « saccage de budgets importants pour l’avenir comme l’éducation ou la santé ». Une fois la croissance revenue, il faut aussi « avoir comme priorité absolue de ne pas affecter les recettes à des dépenses nouvelles ou à des baisses d’impôts », soutient Gilles Carrez. Pour sa part, Jérôme Cahuzac, « redoute que la seule solution dont disposeront les États pour effacer cette dette sera l’augmentation de la fiscalité ».

Cécile DE CORBIÈRE

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soja transgénique en Argentine (suite du cours …)

L’Argentine a aveuglément adopté le soja

transgénique

Un soja OGM, tolérant à l’herbicide « Roundup », couvre la moitié des terres du pays et l’usage de cet herbicide pose des problèmes sanitaires de plus en plus aigus

«Dans cette maison, cancer des intestins. Dans celle-ci, tumeurs au cerveau. Là, un cas de leucémie. À côté, encore un cancer… Et là, de nouveau leucémie. » La litanie de Sofia Gatica fait froid dans le dos. Cette femme de 42 ans habite à Ituzaingo Anexo, une banlieue de la ville de Cordoba, à 700 km au nord-ouest de Buenos Aires (Argentine ). Sur 5 000 habitants, plus de 200 cas de cancers ont été recensés.

C’est quand elle s’est rendu compte que nombre de ses voisins portaient un foulard sur la tête ou un masque sur le visage que Sofia a commencé à enquêter. Elle a découvert alors l’insoutenable envers du décor avec sa cohorte de tumeurs, de malformations de fœtus, de problèmes hormonaux ou respiratoires, ou de maladies spécifiques, comme le lupus ou le purpura. Sa propre fille est née avec une malformation aux intestins et est morte deux mois plus tard.

En 2002 se crée l’association Mères d’Ituzaingo Anexo. En 2006, la direction de l’environnement de la ville de Cordoba analyse le sang de trente enfants : tous ont des traces de pesticides, vingt-trois d’entre eux au-dessus des normes autorisées. Ici, une rue seulement sépare les premières habitations des champs de soja, et l’épandage de pesticides se fait par avion.

Au bout de dix ans, un procureur donne raison aux Mères d’Ituzaingo. De nouvelles analyses de sang confirment la présence d’endosulfan et de glyphosate. Ce dernier élément constitue le principe actif du Roundup, l’herbicide total conçu par l’entreprise américaine Monsanto. En décembre dernier, le procureur a mis en examen des producteurs de soja, le propriétaire de l’avion et le pilote, et a interdit l’épandage par avion à moins de 1 500 mètres des habitations.

La fièvre de « l’or vert »

En janvier, la présidente du pays Cristina Fernandez a ordonné la création d’un comité de santé pour étudier le cas d’Ituzaingo Anexo. « Mais le comité veut se limiter à ce quartier, alors que le problème est plus vaste », se plaint Gerardo Mesquida, coordinateur général de la campagne Paren de fumigar (Arrêtez les épandages). Car la situation se répète ailleurs, comme dans la province de Santa Fe où, en mars, un juge a lui aussi interdit les épandages près des habitations.

Cordoba et Santa Fe sont deux des principales provinces productrices de soja Roundup Ready (soja RR), c’est-à-dire de soja OGM tolérant au Roundup, également créé par Monsanto. Au contact avec l’herbicide, toutes les plantes meurent – sauf le soja RR, qui absorbe et tolère le produit.

Avec l’augmentation du prix du soja sur le marché international, une fièvre de « l’or vert » s’est emparée des agriculteurs, qui se sont mis à semer à tout va, n’hésitant pas à déboiser les régions plus arides du Nord. Le soja RR occupe désormais 17 millions d’hectares, soit 50 % de la surface cultivée du pays. Et 200 millions de litres de Roundup sont épandus sur les cultures par avion ou à l’aide de mosquitos (moustiques), ces tracteurs qui déploient des ailes de plusieurs mètres de long.

« Auparavant, il existait autour des villes des ceintures de vergers, mais les producteurs cherchent à exploiter la moindre parcelle de terrain et le soja atteint désormais l’orée des villes », explique Jorge Rulli, un des fondateurs du Groupe de réflexion rurale (GRR).

« On m’a dit que le produit se désactive au contact de la terre »

En France et aux États-Unis, Monsanto a été condamné pour publicité mensongère après avoir présenté le Roundup comme «100 % biodégradable». En Argentine , les agriculteurs sont toujours persuadés que le Roundup est inoffensif. « On m’a dit que le glyphosate se désactive au contact de la terre, affirme Carlos Demeco, qui cultive 250 ha de soja à Lujan, dans la province de Buenos Aires. Ni moi ni mes employés n’utilisons de protection lorsque nous l’appliquons. »

« À qui la faute ? interroge Gerardo Mesquida. Aux agriculteurs ? Aux agronomes ? Aux maires des villes, qui sont souvent eux-mêmes producteurs de soja ? À Monsanto, muet sur les dangers du Roundup ? Ou au gouvernement, qui a autorisé la culture du soja RR sans faire d’études sérieuses ? »

Pour demander l’autorisation de culture d’un OGM, l’entreprise doit montrer les résultats de tests réalisés en laboratoire et sur des parcelles. « La Commission nationale de conseil de biotechnologie agricole (Conabia), qui dépend du secrétariat à l’agriculture, n’effectue pas d’autres analyses », assure l’ingénieur agronome Walter Pengue, du Groupe de l’écologie du paysage et de l’environnement (Gepama) de l’université de Buenos Aires, et qui a consacré de nombreuses études au soja transgénique.

« Il n’est pas obligatoire que les tests soient réalisés en Argentine et les parcelles ne sont pas contrôlées par l’État. En fait, les entreprises comme Monsanto ne font rien d’illégal : c’est le gouvernement qui devrait être plus exigeant », estime l’agronome. La Conabia, elle, refuse de s’exprimer. Il est vrai que l’on compte parmi ses membres Monsanto et d’autres entreprises de biotechnologie.

Le soja RR représente 99 % de la culture du soja

Dans un premier temps, l’entreprise américaine a permis aux agriculteurs argentins de garder une partie des semences pour la saison suivante, pratique interdite aux États-Unis. De cette manière, elle s’est accaparé le marché : le soja RR représente 99% de la culture du soja. En 2004, Monsanto a finalement exigé le paiement rétroactif de royalties sur chaque tonne de soja exportée, provoquant un conflit judiciaire qui n’est toujours pas réglé.

Auprès de la population, les OGM ont été présentés comme une solution miracle au problème de la faim dans le monde, bien que le soja RR ne serve en réalité qu’à l’alimentation du bétail européen et chinois et que sa tolérance à l’herbicide n’ait vocation qu’à faciliter la culture à grande échelle.

À Ituzaingo Anexo, en revanche, Monsanto a une autre image : « On devrait plutôt l’appeler Mondiablo, ironise Sofia Gatica. Malheureusement, on ne risque pas d’interdire la culture du soja transgénique… » Le pays est en effet devenu le troisième exportateur mondial de soja, premier exportateur de produits dérivés (farines et huile), et il tire l’essentiel de ses ressources de cette plante : l’État prélève un impôt de 35 % sur chaque tonne exportée.

Encouragé par la médiatisation de la situation à Ituzaingo Anexo et par la traduction, le mois dernier, du livre de Marie-Monique Robin Le Monde selon Monsanto (La Découverte/Arte, 200Smilie: 8), le GRR a demandé à la justice de suspendre ou limiter la vente et l’utilisation des pesticides. Un peu partout, la résistance s’organise : dans plusieurs villages, la population s’est mobilisée pour empêcher le passage d’avions épandeurs.

Les agriculteurs eux-mêmes commencent à critiquer l’OGM, en raison notamment de l’apparition de mauvaises herbes résistantes au Roundup. « Auparavant, on l’utilisait pendant les périodes de jachère et on alternait avec d’autres produits, explique Walter Pengue. Maintenant, on n’utilise plus que le Roundup. On a entre douze et quatorze types de mauvaises herbes résistantes. » Monsanto se refuse à tout commentaire.

De notre correspondant étranger à Cordoba (Argentine), Angéline MONTOYA

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la crise alimentaire

L’insécurité alimentaire menace toujours la

planète

Un an après les émeutes de la faim qu’ont connues trente-huit pays pauvres de la planète, le G8 de l’agriculture qui se tient samedi 18 avril en Italie va une nouvelle fois tirer la sonnette d’alarme

Il y a un an, le monde prenait brutalement conscience que la nourriture n’était plus un produit bon marché. La hausse spectaculaire du prix des matières premières agricoles déclenchait, dans trente-huit pays pauvres, des « émeutes de la faim ».

Devant la flambée des prix du blé ou du riz, des citadins aux revenus modestes défilaient contre la vie chère au cours de manifestations parfois violentes. Un an après, l’insécurité alimentaire reste à l’ordre du jour du G8 de l’agriculture qui s’ouvre samedi 18 avril en Italie.

Révélé par le Financial Times, un document de travail à destination des pays concernés rappelle «qu’en l’absence d’interventions immédiates dans les systèmes agricoles, la crise traversée en 2008 deviendra structurelle dans quelques dizaines d’années seulement.»

Le rapport souligne aussi que les prochaines crises alimentaires auront des conséquences profondes sur les relations commerciales et risqueront d’aggraver les tensions internationales.

2009, année difficile

Aujourd’hui, la tension est quelque peu retombée sur les marchés agricoles. « En 2008, d’excellentes récoltes, les meilleures depuis 25 ans, ont permis de baisser les cours des produits de première nécessité », observe Ambroise Mazal, chargé de la souveraineté alimentaire au Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD). « Mais l’année 2009 s’annonce plus difficile. La production de blé, de soja et de maïs devrait être divisée par deux en Argentine, l’un des plus gros pays exportateurs. D’où le risque d’une flambée des prix. »

D’après l’Organisation non gouvernementale Action contre la faim (ACF), la situation alimentaire est déjà préoccupante en Birmanie, au Zimbabwe et au Liberia. Depuis les émeutes de la faim, des experts d’ACF gardent l’œil rivé sur le cours des céréales. Ils observent aussi les tarifs sur les marchés locaux, prêts à tirer la sonnette d’alarme en cas de forte hausse. «Chaque mois, nous établissons le prix du panier de la ménagère», résume Ludovic Bourbé, directeur du département technique et recherche d’Action contre la Faim.

Au regard des derniers indicateurs, les acteurs du développement ne se montrent guère optimistes sur l’avenir. Lors du lancement, mercredi 15 avril à Paris, d’un fonds d’investissement pour l’agriculture financé à hauteur de 80 millions d’euros par la France, le secrétaire d’État à la coopération et à la francophonie, Alain Joyandet a rappelé que les cours des matières premières agricoles ont moins baissé que ceux du pétrole. « Si les prix repartent à la hausse, ils vont gravement pénaliser des consommateurs déjà appauvris par les effets de la crise économique », a-t-il précisé.

Relancer la production africaine

Pour conjurer la menace, les pouvoirs publics s’accordent sur l’importance de relancer la production agricole, notamment en Afrique, où les terres restent peu ou mal cultivées, faute de moyens techniques suffisants. « Depuis deux décennies, l’agriculture a été laissée de côté, souvent à cause de résultats décevants », observe Donald Kaberuka, président de la Banque africaine de développement (Bad).

Un consensus s’est dessiné autour de l’idée de venir en aide aux petits exploitants, lesquels représentent 80 % du milliard d’habitants victime de malnutrition. Politiques et organisations admettent l’urgence de réformer les règles du marché contre les effets de la spéculation, ainsi que de créer des stratégies agricoles régionales pour protéger les paysans locaux. Mais les promesses affichées lors du sommet de l’alimentation organisé sous l’égide de l’ONU en juillet 2008 tardent à voir le jour sur le terrain.

Sur les 22 milliards de dollars promis par les pays riches, seuls 10 % ont réellement été débloqués, a récemment rappelé l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Des chiffres de toute façon largement insuffisants pour relancer l’activité mondiale, aux dires des observateurs. « Aujourd’hui, les subventions pour la lutte contre le virus du sida sont dix neuf fois supérieures à celles pour la nutrition », constate par ailleurs Ludovic Bourbé.

Sans attendre l’aide internationale, des pays ont cependant pris des initiatives dans le but de limiter l’impact de la prochaine crise. Le Malawi, le Sénégal, le Ghana et la Colombie ont réorienté une partie de leurs dépenses publiques vers l’agriculture familiale. La Bolivie tente de limiter ses exportations. Le Venezuela a adopté une loi organique sur le droit à l’alimentation…

Olivier TALLES

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relance G20 1 100 milliards de dollars

Relance G20 1 100 milliards de dollars

Toujours G20 la régulation de la finance

comment les chinois voient la crise

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