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Lettre à un « ami retrouvé »…

Posted by on 29 janvier 2011

Après un long moment d’absence, nous revoici, plus nombreux et plus inspirés que jamais.

……Dans L’Ami retrouvé de Fred Uhlman, nous découvrons deux jeunes gens que tout oppose :  Hans est juif, tandis que les parents de Conrad admirent Hitler.  Ce dernier cache tout d’abord les choix de ses parents, fait mine de ne pas connaître Hans lorsqu’il est en compagnie de sa mère… et finit par lui conseiller de quitter l’Allemagne.

……La fin de cette nouvelle est bouleversante, car elle remet en question tous les soupçons de Hans envers Conrad, alors même que celui-ci n’est plus là pour répondre à l’appel de réconciliation. Après la guerre, Hans tient en main un document où sont inscrits les noms des personnes disparues :

…… « Je décidai finalement de détruire cette chose atroce. Avais-je vraiment envie ou besoin de savoir ? S’il était mort ou vivant, quelle différence cela ferait-il pour moi, puisque, de toute façon, je ne le reverrais jamais ?

……Mais en étais-je bien certain ? Etait-il absolument hors de question que la porte pût souvrir pour lui laisser passage ? Et n’étais-je pas, en cet instant même, en train de prêter l’oreille pour entendre son pas ?

……Je saisis le fascicule et j’étais sur le point de le mettre en pièces lorsque, au dernier moment, je retins ma main. M’armant de courage, tremblant, je l’ouvris à la lettre « H » et lus : « Von Hohenfels, Conrad, impliqué dans le complot contre Hitler. Exécuté. « 

……Une publication posthume, La Lettre de Conrad, est une confidence que le personnage éponyme  adresse  à Hans trois jours avant son exécution.

…… Certains élèves étaient déçus d’apprendre que Hans n’avait jamais reçu cette lettre. Nous avons alors imaginé que ce fût le cas : les élèves ont écrit la réponse de Hans  à son ami. Ce serait une lettre d’hommage, écrite pour mettre en mots tout ce que le  coeur ne peut contenir de souffrance et de solitude.

Mon cher Conrad,

……..Heureusement, j’ai reçu ta lettre. C’était il y a environ trois semaines. J’étais assis dans mon fauteuil quand mon stagiaire a frappé à la porte de mon bureau en me disant que j’avais une commande à faire signer. Elle avait un petit mot qui disait «Ceux qui possèdent la force pour vivre sont ceux qui ne se laissent pas vaincre par le simple mystère nommé «la mort». Sois courageux et prie pour le bonheur éternel de notre petit prince bien-aimé. Les Hohenfels.» À ce moment là, mes pensées se sont tournées vers l’appel fait par le Karl Alexander Gymnasium, quand j’ai pris connaissance de ta mort car tu avais rejoint notre cause contre les Nazis.

……..J’ai ouvert le colis et j’ai découvert ce que moi et même toi n’avions jamais découvert : les sentiments de culpabilité de ta mère pour avoir toujours essayé de t’éloigner de moi et l’amour et la considération que ton père avait pour toi. Dans la boite cartonnée, il y avait une photo de toi dans ta chambre en train de lire un livre de Balzac et un de «Les Tournesols» de Van Gogh ce qui prouvait qu’ils étaient tous les deux bien au courant de ce qui nous plaisait. Sur la photo, il y avait une pièce de monnaie de ta collection. C’était celle dont on avait le plus parlé. C’était notre préférée. Tout cela était entouré de fleurs. Il y avait des pétales de rose, de magnolia et de tulipe je crois.

……..Lorsque j’ai posé la boite sur la table, les souvenirs d’une adolescence pleine de bons moments passés en ta présence lorsqu’on attaquait les plus beaux poèmes et les plus belles œuvres d’art me sont revenus en mémoire. Après ces souvenirs, j’ai repéré, caché dans le paquet, un cahier aux feuilles déchirées et tachées de sang. C’étaient tes derniers mots, c’était ta lettre. Je dois avouer avoir passé plusieurs jours à me demander si je souhaitais connaitre tes excuses et si je voulais être le témoin de tes dernières pensées et réflexions. Mais la souffrance dans les mots de tes parents était telle que je n’ai presque pas eu le choix.

……..La lettre comme je te l’ai déjà dit, est arrivée entre mes mains en mauvais état. Peut -être que son apparence m’a aidé à mieux comprendre ta douleur et donc à te pardonner. Tes phrases étaient sincères et tes mots ont permis un regard plus compatissant sur certaines situations. Je regrette de n’avoir pas eu le temps de te dire à quel point je me sens coupable pour tout ce que tu as dû avoir soufferts. Si cela te peut rendre heureux, j’aimerais te dire que je mène une vie remplie de bonheur et joie. Je porterai pour toujours un sentiment de vide dans mon cœur due à ton absence.

Pour toute l’éternité,

Ton ami Hans

Raphael L.


Conrad,

Je voulais te dire que je t’aime fort et que pense toujours à toi.

Ces souvenirs passés avec toi seront gravés dans la roche de mon esprit.

Je parlerai de toi, de tous les bons moments, des anecdotes vécues à tes cotés, tu es comme mon frère.

J’espère que tu es parti sans trop souffrir, j’ai souhaité prendre le temps de te dire au revoir, mon ami le plus cher.

Tu resteras à jamais dans mon cœur, tu vas me manquer très fort.

Maxime

Hans Schwartz.

……..J’ai bien reçu ta lettre. Je te remercie de m’envoyer de tes nouvelles, et je suis heureux de voir que ce que je t’ai dit est resté dans ta mémoire.

……..Je me demande toujours pourquoi tu t’es sacrifié pour la population juive. J’aurais aimé te revoir avant ta mort pour te parler une dernière fois. Je compte aussi te remercier d’avoir pris des nouvelles de mes parents même si ce sont de très tristes nouvelles. Je ne regrette pas te t’avoir connu, de m’être amusé avec toi, de nos échanges, d’avoir découvert ton style de vie. J’essayerai d’aller te voir sur ta tombe
en espérant qu’on ne me recherchera pas. Je regrette de ne pas rester plus longtemps avec toi mon cher Conrad.

J’espère que vous avez été nombreux lors du complot et que cela a bien marché. Je te remercie encore,
mon très cher Conrad.

Hans Schwartz.

(Valentin)

Cher Conrad,

…..A l’heure où j’écris cette lettre, je sais que tu n’es hélas plus de notre monde mais j’espère tout de même que tu entendras mes mots de là ou tu es. En lisant et relisant plusieurs fois ta lettre, je n’ai pas arrêté de pleurer, en repensant à tous ces moments magiques que nous avons pu passer ensemble. Au début j’ai eu du mal à comprendre pourquoi tu avais fait ce complot, étant issu d’une famille telle que la tienne, mais après réflexion, j’ai compris tes actes, tes motivations.

…..Je tiens aussi à te dire que contrairement a ce que tu peux penser, tu ne m’as pas déçu dans le passé, au contraire tu as toujours été toi-même.  C’est cela qui a forgé notre amitié je pense au cours du temps.

…..Sauf le jour où je me rappelle, tu m’avais esquivé au théâtre, mais enfin…

…..Ton enfermement durant tes derniers jours a dû être terrible, savoir que l’on va mourir sans vraiment savoir quand. Sache en tout cas que je ne t’oublierai pas, à jamais tu seras dans mon cœur, le seul, l’unique ami que je n’ai jamais eu.

HANS

(Antoine)


10th Avenue, Manhattan, New York City                                                 29 mars 1980

Cher Conrad,

…….Bien que je sache que tu es dans l’au-delà, je tiens à t’adresser cette lettre posthume. J’ai besoin d’enlever ce poids, qui depuis que j’ai lu ta lettre, m’est insupportable. J’ai tant de choses à te dire, mais je n’en aurai jamais l’occasion.

…….Tout d’abord, mon cher ami, je veux m’excuser. En te prenant pour un nazi, je t’ai trahi et pour ça je m’en veux encore. Non seulement je t’ai laissé mais en plus je t’ai fait du mal. Je ne sais que faire que dire pour m’excuser, aucun mot ne peut décrire ce que je ressens en moi quand je repense à ce que j’ai fait. J’espère que de là haut, tu me pardonnes et je prie pour toi, car depuis avoir reçu ta lettre, j’ai regagné la foi.

…….Il y a tant de choses qui me manquent de notre amitié. Les balades au bord de la rivière, où nous discutions de poésie et de littérature ou encore nos conversations philosophiques sur la vie et la religion. Quand je repense à tout cela, je regrette tant t’avoir laissé.

…….Voila c’est tout ce que j’ai à te dire. Ce n’est pas grand chose mais j’espère que cela t’a rapporté du bonheur et du réconfort.  Merci du fond du cœur pour ces merveilleux mois passés ensemble. Je t’aime toujours et encore.

Amicalement,

Hans Schwarz

(Edward)


A Boston                                                                                                      le 15 octobre 1950

Mon cher Conrad,

……J’ai été très touché en lisant ta lettre. Elle a conforté l’opinion que j’avais de toi, malgré la doulleur que tu m’as procurée. Je sais que tu as toujours été pour moi un ami sincère, bien que les apparences auraient pu m’en faire douter.
Tu ne pourras pas me répondre de là où tu es, mais t’écrire apaise un peu ma douleur et fait revivre notre amitié.
J’aimerais tellement encore pouvoir marcher en ta compagnie dans les rues de Stuttgart et à la lisière de la Forêt Noire.
……Je t’avouerai cependant ne pas avoir compris que notre amitié ait été impuisssante face à l’influence de tes parents.
Avec le recul, j’ai réalisé qu’un adolescent timide et réservé comme toi ait pu se laisser emporter par la puissance de conviction d’un entourage résolu et aveuglé par la propagande d’un dictateur.
……J’ai appris avec soulagement que mon ami en qui j’avais tant confiance s’était enfin forgé sa propre opinion et avait su se révolter au péril de sa vie. Ton zèle et ton courage ont forcé mon admiration et je regrette maintenant d’avoir douté d’un homme exemplaire comme toi.
……Je vais être obligé de continuer ma vie sans toi et m’efforcerai de suivre ton exemple et de poursuivre ici tes efforts pour faire vivre un monde meilleur.

A toujours,
Hans.

(Claire)


Mon cher Conrad,

……Le choc de la nouvelle de ta mort a été démesuré. Jamais, au grand jamais, je n’aurais pensé que tu finirais comme ça ta vie sur Terre. La façon par laquelle je l’ai apprise a été encore plus difficile. Quel homme voudrait apprendre la nouvelle de la mort de son meilleur, et seul ami, par le biais d’un prospectus envoyé par son ancien Lycée ? Mon seul réconfort est que tu reposes désormais auprès de Dieu Notre Père. Nos longues conversations m’ont en effet, avec le recul, fait réaliser l’existence d’un Dieu, ou du moins d’une vie après la mort.

……Mais le plus dur était de ne pas savoir ce qui avait conduit tes actes. L’arrivée de ta lettre, des années plus tard, a changé ma vie, et m’a délivré de la torture quotidienne que je m’affligeais en me demandant pourquoi tu avais agit de la sorte. Elle m’a permis de comprendre tes agissements.

……J’ai écrit un livre, qui retrace notre amitié, l’immortalisant ainsi pour toujours, et réalisant mon rêve de devenir écrivain. C’est une des plus belles histoires du Monde, que celle de deux amis si différents, mais qui, malgré tout ce qui les sépare, ne voudraient au grand jamais être loin l’un de l’autre. J’aurais tout donné pour te sauver Conrad, toi, mon seul véritable ami, avec qui j’ai passé les plus heureux moments de mon adolescence, et même de ma vie. D’ailleurs pour te rendre hommage, j’ai appelé mon fils comme toi.

……Sache que ta mort n’a pas été en vain, Conrad, car elle a fait réfléchir beaucoup de gens sur les actes des nazis. La guerre est finie, maintenant, et Hitler est mort, pour de bon.

……Je sais que tu peux me voir, de là-haut, et que tu veille sur moi, et sur ma famille. Nous prions pour ton âme. Repose en paix, mon cher ami.

Bien à toi,

Hans Schwarz

(Cécile)


Cher Conrad,

(Alizée)

…..Tu ne seras sûrement jamais au courant de l’existence de cette lettre et ni du fait que j’ai bien reçu la tienne. Après tant d’années tu as resurgi dans ma vie à travers ces mots où tu m’expliques tant de choses où tu m’expliques qui tu étais vraiment… Et ces vérités, ces révélations aussi inattendues soit-elles me laissent désemparé, assaillit de remords, et cette souffrance est d’autant plus forte que ton décès marque ton ignorance éternelle par rapport à mes sentiments.
…..Il faut tout d’abord que je te dise que je n’ai jamais perdu foi en toi, Conrad, le seul et véritable ami que je n’ai jamais eu et aimé, mon frère… Je ne pouvais guère expliquer pourquoi presque du jour au lendemain, tu étais devenu quelqu’un d’autre… et c’est justement pour cette raison que j’ai toujours attendu jusqu’à aujourd’hui la clé de ce mystère, de ton changement si brusque, sans te condamner définitivement toi mon meilleur ami. Et maintenant que j’ai pu trouver la réponse à mes interrogations, je pourrais seulement finir mes jours sereinement. Bien que, je l’avoue, je ne puis toujours comprendre comment tu as pu rejoindre le parti du National-Socialisme, les ennemis de l’humanité, les ennemis de ton meilleur ami, tu as tellement décrit ton ralliement à ces personnes dénuées de tout sens comme une fatalité que je n’arrive pas à te juger. Qu’aurais-je fait à ta place ? Et surtout, aurais-je fait preuve d’autant de bravoure que toi en participant à ce complot ?

Ton ami,
Hans Schwarz


Mon cher Conrad,

….. Je viens de recevoir ta lettre… Et je te réponds par le biais de celle-ci, avec l’incertitude que tu la lise avent ton exécution.

…..Cette guerre nous a séparé, à cause de nos différences. Cela a été très triste et dur à vivre pour moi, j’ai eu du mal à m’en

remettre, et pour te dire la vérité, j’y pensais tous les jours. Le fait d’avoir reçu une lettre de ta part pour me remémorer tous ces

bons moments, et pour t’excuser m’a fait du bien. Malgré cela, je ne comprends toujours pas pourquoi on s’est séparés.

…..Je suis juif, toi allemand et pourtant tu as voulu tuer Hitler. Cela aurait du faire de nous deux personnes ayant le même objectif

et par dessus tout, deux amis. Mais ça n’a pas été le cas, à cause de toi. Tu es parti sans laisser de traces et là j’apprends que

tu vas mourir pour avoir tenté de sauver ce monde…

…..Mon ancien ami, sache je te pardonne malgré ce que tu as fait. Tu vas continuer à me manquer. Adieu.

Ton ami d’autrefois, Hans.

(Adrien)


Cher ami défunt, Conrad Von Hohenfels,

…..J’écris cette lettre en tant qu’hommage à toi et à ta tentative héroïque d’assassinat d’Hitler, qui a couté ta vie.

…..J’ai hésité avant d’écrire cette lettre. En arrivant aux Etats-Unis, j’ai essayé d’oublier ma vie passée en Allemagne, ainsi que notre forte amitié. Vois-tu, au lieu de devenir poète ou écrivain comme nous l’aurions souhaité, je suis devenu avocat, et toi, résistant. J’ignorais et évitais tous les Allemands que je croisais.

…..En lisant ta longue lettre, je ne t’ai pas cru au début, mais je me suis rendu compte que ce que tu disais étais vrai : je comprends pourquoi tu t’es comporté d’une manière étrange et antipathique avant mon départ, je ne te reconnaissais pas, tu étais quelqu’un d’autre. Je ne savais pas que ta mère était antisémite et qu’elle ne voulait pas que je sois ton ami, que je vienne chez toi, que je salisse la prestigieuse famille des Von Hohenfels, bien que je m’en sois un peu douté.

…..En revanche, je ne savais pas que tu avais passé tes vacances avec des SS, et cela explique en grande partie pourquoi tu m’as tenu des discours en faveur du nazisme. Tu m’as déçu, même si je sais que toi et des millions d’Allemands ont été attirés par Hitler, les nazis, les SS. Tu as été entraîné par ce mouvement que rien ne pouvait arrêter, et je sais que c’étais difficile d’y résister au début.

……Lorsque tu m’as appris que tu étais emprisonné et que tu allais être exécuté parce que tu avais participé au complot contre Hitler, je ne t’ai pas cru immédiatement. J’étais sceptique car je n’avais plus confiance en toi. Mais maintenant je me rends compte comment cette tentative de complot contre Hitler est importante, et je regrette toute pensée mauvaise que j’ai pu avoir envers toi. Cet acte me prouve bien que ta raison est plus forte que le nazisme, et que tu n’avais pas vraiment de pensée antisémite. Tu me cachais donc tout! Je m’en veux d’avoir ignoré et tenté d’ignorer notre amitié qui était si forte. Tu étais, tu es, et tu resteras toujours mon meilleur ami, celui avec qui je parlais de littérature, celui avec qui je voyageais en Allemgne, celui avec qui je partageais une passion pour l’antiquité, celui qui a comploté contre Hitler pour mettre à la Guerre et à la souffrance.

Ton ami, Hans Schwarz.

(Pierre-Louis)

Cher Conrad,

…..Tu ne peux pas imaginer à quel point j’ai honte d’avoir pensé ça de toi. Quand j’ai fui aux Etats-Unis, j’ai gardé en mémoire une image négative de toi. Et je m’en excuse. Mais maintenant c’est trop tard. Tu es parti sans que je puisse te dire au revoir, sans que je puisse te dire à quel point je tiens à toi, et à quel point tu m’as manqué. Mais surtout à quel point tu me manques depuis que je sais que je ne te reverrai plus jamais. J’ai mal Conrad, car tu étais mon ami, mon seul ami et je m’en veux d’avoir été si cruel à ton égard. Mais n’oublions pas les merveilleux moments que nous avons passés ensemble ! Je ne les ai pas oubliés et je ne les oublierai jamais ! J’aimais tant être ton ami, jusqu’au jour où la guerre a commencé. Je lui en veux, à cette guerre, d’avoir ruinée notre si belle amitié. Le pire, c’est que nous ne sommes sûrement pas des cas à part. Je n’aurais pas dû te juger par ce que tu m’avais dit sur ta famille. Mais je ne pouvais pas savoir que tu étais si différent de tes parents. …..J’espère, que de la où tu es, tu trouveras la force de me pardonner. Te connaissant Conrad, je suis sûr que oui. Rien ne sera plus comme avant dans ma vie, car je ne supporte pas l’idée d’avoir était si méchant avec toi, alors que tu étais ce qu’il pouvait y avoir de plus innocent.

Hans, ton ami, à la vie, à la mort.

(Amélie S.)

Hans Schwarz, Etats-Unis, New York

Conrad Hohenfels

15 mars 1954

Très cher ami,

Je viens de recevoir ta lettre par Fritz Detmold, un professeur d’histoire.

…..Je sais que malheureusement tu n’auras jamais l’opportunité de lire cette lettre. C’est avec grand regret pour moi, de savoir que cette dernière correspondance entre nous se fera entre le ciel et la Terre comme tu le croyais.

…..Ta lettre m’a fait remettre mes opinions en question et oublier tous les remords que j’ai si longtemps portés dans mon cœur. Je te pardonne, je te pardonne pour tout ce dont tu m’as fait souffrir, car en lisant ton témoignage j’ai compris que t’a eu tes raisons pour agir comme tu l’as fait.

…..Il y a cependant certains points dont je voudrais aborder une dernière fois si tu le permets. Il m’est encore difficile de comprendre comment les gens qui t’entouraient ont réussi à te manipuler, toi qui étais le meilleur ami d’un juif, mais surtout et avant tout mon ami. J’avais confiance en toi, j’aurais pu mourir pour toi, je t’aimais, et mêmes pendants toutes ces années sans avoir de tes nouvelles mes sentiments pour toi n’ont pas changé.

…..A vrai dire je ne suis  pas surpris que tu aies connu Hitler, lui qui était vénéré par ta mère, ce qui me surprend énormément, c’est ton adhésion à son parti, pardonne moi mais je n’arrive point à  oublier cette erreur. Tu me dis que à l’époque t’ignorais qu’il existait des chambres à gaz, je te crois parce que je te crois incapable de me mentir à ce sujet. Je  veux bien  comprendre que ton instinct de guerrier l’ait emporté, après tout tu es un Hohenfels, les armes le son des  tambours et des fanfares te sont destinés.

…..Je suis content que tu aies revu mes parents et que tu ais essayé de les sauver même si cela fut en vain. Je te remercie d’avoir dit à ma mère que tu l’aimais car c’est comme si tu m’avais remplacé, j’aurais moi aussi aimé lui dire une dernière fois tout l’amour que j’ai pour cette femme extraordinaire.

…..Mon ami, je ne peux imaginer à quel point t’as souffert avant de mourir condamné pour une cause noble. Pour moi tout cela suffit à te pardonner car tu es un héros qui même ayant fait des fautes de débutant, au final tu as essayé de nous sauver, nous les juifs.

Repose en paix et que le bon Dieux soit avec toi et te protège pour l’éternité ,ton cher et tendre ami Hans .

(Maria-Alice)


Mon ami Conrad,

…..Je suis soulagée d’avoir reçu cette lettre,  mais de savoir ce qui  t’est arrivé me fait horriblement mal.

…..Je regrette d’avoir eu cette mauvaise opinion de toi, j’ai cru que tu étais un lâche et que je n’avais aucune importance à tes yeux.

…..Maintenant,  je comprends mieux ton comportement, mais malheureusement il est trop tard,  et on ne peut plus  revenir en arrière.

…..Dans ma tête tout était mélangé,  j’étais persuadé que tu étais sincère avec moi, puis tu m’as fait douter. Grâce à cette lettre qui m’est parvenue,  je peux avoir  la certitude que tu es un homme bien et sincère.

….A travers cette lettre, j’ai pu me rendre compte que l’on avait des sentiments réciproques  telle une vraie amitié.

….Tu as voulu me protéger et tu m’as fait passer avant tout, quitte à te mettre en froid avec ta famille. Tu as  su écouter ton cœur  sans écouter tes proches. Tu viens d’une famille Aristocrate et malgré leurs préjugés sur les Juifs, tu  es resté mon fidèle ami.

…..C’est vraiment injuste ce qu’il t’arrive, tu as voulu sauver l’Allemagne de cet horrible Hitler et tu es condamné à mourir pour avoir essayé de me sauver, de nous sauver.

…..Cette amitié restera gravée dans mon cœur à jamais, tu as été mon seul ami et tu resteras l’unique, pardonne moi d’avoir pu douter de toi, repose en paix, on se retrouvera …

(Cloé)


Mon cher Conrad,

A l’heure où je t’écris cette lettre tu ne dois malheureusement plus être parmi nous.
J’ignore si là où tu te trouves tu pourras un jour lire ce que j’écris mais, sache que je te pardonne, oui Conrad tu étais mon seul et unique ami comment puis-je ne pas te pardonner ?
J’ai passé avec toi les plus beaux moments de ma vie, qui seront à jamais gravés dans mon cœur.
Sache que jamais je t’oublierai et que ta présence restera en moi jusqu’au jour de ma mort.
Je vais prier pour ton âme, afin que tu reposes en paix comme tu le mérites.
Je t’aimerais toujours,

ton ami Hans

(Marilou)


HANS SCHWARTZ

5eme Avenue, Manhattan, New York

NEW YORK

Le 26  mars 1944

Mon très cher ami,

…..Je t’écris cette lettre car il m’est impossible de ne plus te parler au moins une dernière fois. Je m’adresse à toi comme si tu étais là, comme autrefois, à mes côtés car je ne peux accepter l’inacceptable : « TA DISPARITION ». Mon rêve serait de pourvoir changer le passé, le cours du temps et ainsi l’avenir, un avenir que j’aurais tant souhaité vivre avec toi dans ce pays de liberté qui m’a accueilli.

…..J’ai reçu ta lettre hier, que j’ai déjà relue des dizaines de fois. Comment ai-je pu me tromper sur ton compte à ce point ? Toi, mon ami, mon frère, que je pensais connaître mieux que moi même, comment ai-je pu douter de toi ? Les années à tes côtés auraient dû me protéger contre mes doutes sur ta loyauté. Mais la distance que tu mettais entre nous au fur et à mesure, ta façon de m’ignorer de plus en plus, m’ont aveuglé. Cela me faisait trop mal, je ne pouvais pas admettre que toi mon ami, mon frère, tu puisses comme les autres te détourner de moi simplement parce que j’étais juif. Alors peu à peu je me suis résigné, j’ai accepté le fait que tu ne valais pas mieux que les autres. Hitler s’était glissé entre nous, et plus rien ne serait plus comme avant.

…..Ensuite je suis parti vers ce pays d’accueil : L’AMERIQUE, là où les juifs étaient des hommes parmi les autres et non pas des animaux que l’on traque. Cette fuite a été mon salut, elle me sauvait la vie, et surtout elle m’éloignait définitivement de toi. Ainsi j’ai pu t’oublier, plus rien ici ne me rappelait notre amitié.

…..Aujourd’hui grâce à ta lettre je comprends chacun de tes actes. Les mêmes qui me faisaient hurler de haine, m’ouvrent les yeux sur ton courage. Toi mon héros, mon ami le juste, comment ai-je pu douter de ton honnêteté ? Je suis parti, tu es resté, tu as donné ta vie pour que la dignité des hommes dans ton pays soit respectée à nouveau.

…..vais continuer à vivre, malgré ton départ, je te promets de donner un vrai sens à ma vie pour être digne de toi. Tu pars en emportant une part de ma jeunesse, je reste en vie en gardant une part de ton courage.

Ton frère pour toujours.

(Sacha)

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2 Responses to Lettre à un « ami retrouvé »…

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