Ce matin, nous sommes repartis sur le questionnement et avons poursuivi sur la définition de frontière, limite et marge.
La marge, cet entre-deux que l’on peut percevoir à travers la notion de liminarité, selon l’expression forgée par Arnold Van Gennep autour de la notion de rite de passage.
La notion de marge interroge celle, fondatrice et universelle, de limite posée par un acte volontaire qui permet de séparer le nous de l’autre. Pourtant, pour Georg Simmel, la frontière est d’abord « entre » : plus que séparer elle induit une réciprocité car elle se présente comme une interposition dans l’espace qui sépare deux mondes qui s’opposent. Georg Simmel voit dans les antagonismes une source de tension créatrice ; l’étranger reflète cette tension, car il est celui qui vient d’ailleurs et qui s’installe quelque part : il est donc à la fois à l’intérieur et à l’extérieur.
La notion de marge nous intéresse par sa capacité à mobiliser les notions de continuité et de rupture, ainsi que celle de « culture de l’entre-deux ». L’expérimentation de cette culture, celle du migrant, de l’étranger, d’un marginalité sociale, culturelle ou artistique, se perçoit aussi dans la mise en place des pratiques dans l’espace et des usages de l’espace, dans les lieux appropriés de la ville qu’il faudra explorer.
L’après-midi, nous avons fait un long parcours.
Chaque séquence correspond à un temps d’arrêt, à un moment de pause, à un regard porté sur la ville et ses caractéristiques. Quels sont les signes tangibles d’une limite, d’une frontière ? A quel moment pensons-nous nous trouver à un autre endroit ? Être attentif, observer, penser, voir… pour comprendre.
Nous avons sept minutes avant l’arrivée du bus n°14.