Faire le point sur la notion de « bobos »

Vélo motorisé de luxe, photo NJ

La pseudo-notion de « bobos » est apparue au début des années 2000 dans le célèbre ouvrage du journaliste américain David Brooks. Immédiatement traduit, les journalistes français se sont appropriés cette notion, sans la critiquer, pour la diffuser le plus largement possible. Dans son article critique, Anne Clerval revient sur cette histoire et analyse les tenants et aboutissants d’une gentrification en marche. Elle propose désormais d’utiliser le vocable de « gentrifieurs » plutôt que de « bobos », même si depuis ce terme assez flou est resté dans les habitudes de langages.

http://cybergeo.revues.org/766

La question des limites des quartiers gentrifiés est très intéressante et relativement facile à faire. Par des relevés de situations, de pratiques plus ou moins collectives (puisque les « bobos » ont tendance à se regrouper), il est ainsi possible de dresser des cartographies des zones gentrifiées ou en voie de gentrification.

Semaine du 15 novembre 2017 – Semaine Expérimentale

Halle de la Villette, Paris, photo NJ

Workshop du 13 au 14 novembre 2017

Itinéraire intra-muros, à la recherche des limites, situations limites, expérimentations limites. Workshop encadré par Samuel Balti, Noël Jouenne et Mohammed Zendjebil.

Objectif : cerner des exemples de limites, de marges et/ou de frontières d’un quartier à l’autre, d’une situation à une autre, en développant son outillage à partir des outils présentés en cours à travers une question rattachée à son sujet de recherche.

Rendez-vous le lundi 13 à 9h00 à l’école.

Démarrage de l’atelier, identifications des objectifs et de la consigne. Approche par la mise en problème d’une question faisant partie du thème ou du sujet de la recherche.

Lundi matin, chaque étudiant développe une question à partir de son thème de recherche qu’il oriente soit sur un « terrain » précis, soit sur une thématique « lieu flou ». Pour cela, il s’aidera d’une recherche bibliographique, documentaire, graphique, cartographique et d’une méthodologie adaptée.

Lundi après-midi en autonomie en ville. Chaque étudiant sera livré à lui-même sur toute la journée, confronté à la dure réalité de la solitude (sans les encadrants). Il poursuivra son travail de collecte, d’enquête et de réflexion. Des rendez-vous avec un enseignant seront convenus une fois sur site.

Mardi matin, 9h00 : séance de débriefing et d’analyse, retour sur le terrain, et préparation de la suite.

L’après-midi : Atelier de mise en forme au cours duquel l’étudiant rédigera une page du blog « Voir la Ville » à partir des consignes suivants : 800 mots +/- 10%, 1 image d’accroche, 1 plan de situation, 1 à 2 photos des lieux, 1 à 2 croquis et dessins de l’auteur.

Tous les documents doivent être de l’étudiant.

Faire preuve d’originalité, d’inventivité, de créativité, d’imagination, d’intelligence, d’esprit d’analyse, de sens critique…

=> Participer à cet intensif sur 2 jours, à ce moment du semestre, c’est l’occasion pour chaque étudiant d’impulser une nouvelle étape dans l’avancée de sa réflexion et de son enquête.

Le hiatus urbain : vers une définition utile

Hiatus urbain, Toulouse, photo NJ

Travaillant sur le vélo en ville depuis près d’une dizaine d’années, j’ai eu le temps de réfléchir aux pratiques des cyclistes d’un côté et aux pratiques urbaines de l’autre. Dans ce domaine, les voies cyclables et autres pistes cyclables donnent à voir de nombreux « sauts qualitatifs » que je définis sous le terme de hiatus urbains.

Dans le domaine des ponts, le hiatus est un vide entre deux structures, que l’on peut rapprocher par analogie d’un manque entre deux choses différentes ou non. Cette absence de quelque chose, que l’on pourrait appeler un lien, on la retrouve encore dans le domaine médical, c’est le moment où l’on passe d’un organe à un autre. Bref, il m’est apparu intéressant d’utiliser cette notion de hiatus urbain pour définir ces espaces entre-deux que l’on rencontre sur les voies cyclables, car elles sont suffisamment fréquentes pour être nommées, repérées et questionnées.

Les hiatus urbains sont donc ces espaces de rupture en bout de voie cyclable, lorsque le marquage s’arrête brusquement, que la route reprend ses droits, et que rien n’avait préparer à cela. J’en ai des dizaines d’exemples sur Toulouse, particulièrement marqués par ce phénomène de rupture.

Ces hiatus urbains ne se trouvent pas seulement dans les nœuds urbains, comme le sont les carrefours ou les ronds points, mais parfois simplement sur une route, lorsque la continuité s’arrête nette, pour reprendre quelques dizaines de mètres plus loin.

Sur un trajet pré-défini comme un trajet-travail, la discontinuité apparaît comme un moment de crise, particulièrement dangereuse, puisque aléatoire, surgissante, agressive…

On rencontre  différentes formes de hiatus urbains : la forme pensée dans l’impensée et la forme spontanée de l’imprévue.

De la forme pensée de l’impensée…

Hiatus urbain, Toulouse, photo NJ

A un moment donné, on voit apparaître une voie cyclable de manière un peu spontanée. Faut-il venir du trottoir, ou bien de la chaussée ?

… à la forme spontanée de l’imprévue

Hiatus urbain, Toulouse, photo NJ

S’agit-il aussi d’une forme d’impensée ? Ici, la portière ouverte offre un bon exemple de hiatus, sorte de rupture dans la continuité. Mais il en existe bien d’autres :

Hiatus urbain, Toulouse, photo NJ

Le mobilier urbain ou les poubelles en sont d’autres exemples. Du provisoire improvisé, de l’éphémère durable, autant d’obstacles  créant des discontinuités que le cycliste est amené à contourner. Surpris par ces objets, le risque est important de chuter. Parce que la voie cyclable à un point précis n’est empruntée qu’une fraction de seconde pour un cycliste, elle est la plupart du temps un espace vide qu’il faut remplir.

Hiatus urbain, Toulouse, photo NJ

Parce que l’automobiliste perçoit cet espace comme un espace vide, les véhicules restent les plus courants dans ce domaine : de la livraison au retrait d’argent dans un distributeur ou à l’achat d’une baguette de pain, il faut aller vite. Il n’y a donc pas de place pour l’attente ou le stationnement à distance. et le plus simple est de stationner dans ces vides urbains que sont les voies cyclables. La conducteur va au plus pressé, au plus immédiat, au plus individualiste car il ne pense pas qu’un cycliste va passer par là le temps de sa course. Ou bien il s’en fout.

Hiatus urbain, Toulouse, photo NJ

Le stationnement en double files concerne évidemment le cycliste dans la mesure où  les voies aménagées offrent un espace de stationnement pour les gens pressés. Le hiatus est par conséquent éphémère ou durable, spontané ou permanent.

Hiatus urbain, Toulouse, photo NJ

Penser l’impensée nous conduit à des hiatus de ce genre. Impossible de se croiser à vélo, impossible de poursuivre une ligne droite. Il faut contourner. Le hiatus pourrait se définir comme l’impossibilité de continuer sa route en ligne droite, ou de l’obligation du contournement, du détour, du franchissement d’obstacle. Et qu’en est-il la nuit, lorsque la visibilité est mauvaise ? Par temps de brouillard ? Je vous laisse deviner.

Séance du 8 novembre 2017

Les frontières entre nature et culture, photo NJ

Méthodologie avec Samuel le matin. Suite et fin.

 

L’après-midi sera consacrée à la mise en œuvre des éléments recueillis en vue de la préparation de la présentation du 29 novembre.
Rappel des consignes :
Trois diapositives pour présenter son sujet, son hypothèse, son terrain.

=> Oui, parce que la semaine du 15 sera consacrée à l’intensif (du 13 et 14 novembre).

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