Docteur en psychologie (1982) et en sociolinguistique (1983), docteur d’Etat en anthropologie sociale (1988), Patrick Gaboriau est originaire d’une petite ville du côté de Cholet. Remarqué par son travail sur les Sans domicile fixe au début des années 1990 avec Clochard, il va rejoindre le CNRS et le Laboratoire d’Anthropologie Urbaine du CNRS, UPR 34, dirigé à l’époque par Colette Pétonnet et Jacques Gutwirth. Avec Daniel Terrolle, il va fonder le Groupe de recherche sur la Pauvreté (GREP), qui sera l’occasion d’un travail collectif dans lequel viendront prendre part : Carole Amistani, Noël Jouenne, Dominique Lebleux, Gilles Teissonnières et Claudia Turra-Magni. Un livre collectif sera publié en 2003 sur la question des rapports de domination des populations paupérisées.
Comme tout chercheur, Patrick Gaboriau travaillera de son côté sur problématique des sans-logis, notamment à travers les archives de paris. La civilisation du trottoir (1995) est certainement le livre le plus utilisé dans les écoles d’architecture car il aborde la question des espaces publics d’une façon singulière et humaine.
SDF à la Belle époque (1999), offre une dimension historique qui permet d’ouvrir le regard sur les SDF, et de voir que le traitement de la pauvreté a parfois des airs de ressemblance. Il poursuit son enquête sur le territoire moscovite durant plusieurs années, et enjambe l’atlantique pour rejoindre Los Angeles, où il enseigne comme invité à l’université de Santa Barbara.
Avec Daniel Terrolle, ils publient un ouvrage de synthèse (2007) qui obtiendra le prix décennal Bigot de Morogues, en 2008.
Le regard épistémologique ne quitte jamais le chercheur et dans ce livre (2008), Patrick Gaboriau établit un plaidoyer pour une recherche exempte de collusion avec le pouvoir politique. Un ouvrage qui malheureusement n’est plus édité.
Plus proche de l’être, l’ouvrage publié en 2016 renvoie à une expérience personnelle intime et commune à tous, celle de la perte de son père, conjointement aux premières années de la vie de son fils Pablo. Cela me rappelle un peu le livre de Marc Augé, Une ethnologie de soi. Le temps sans âge, paru en 2014.
Dernière livraison (2017), pour un ouvrage plus intime et personnel. Cette fois-ci, Patrick Gaboriau met en place un rite d’écriture, à la manière d’un jeu, il écrit chaque jour un texte qu’il place dans une boîte en carton. Huit ou neuf mois plus tard il en exhume le texte de ce livre. Moments personnels, prises de conscience, éléments de recherche, quête ou simplement mise à distance de soi au monde. Il viendra nous en parler.
Récapitulation des ouvrages de Patrick Gaboriau